Le Club Atlético Independiente est un club
omnisports dont le siège social se trouve à Avellaneda dans la Province de
Buenos-Aires, au sud de la Capitale Argentine…
Independiente qui trouve ses origines à Monserrat, un barrio (quartier) historique de Buenos-Aires a été fondé en 1905 et est considéré comme un des cinq « grands » d’Argentine, les seuls dont les oppositions s’appellent des clasicos.
Independiente qui trouve ses origines à Monserrat, un barrio (quartier) historique de Buenos-Aires a été fondé en 1905 et est considéré comme un des cinq « grands » d’Argentine, les seuls dont les oppositions s’appellent des clasicos.
Avec
7 victoires en Copa Libertadores (un record), Independiente est un des plus grands clubs d’Argentine, voire d’Amérique
du Sud, le plus grand pour Fabri, présent à Buenos-Aires une partie de l’année et qui nous livre ici, une
évocation de sa passion pour le CAI…
Ici le vrai est chez lui, l'authentique se
sent à l'aise. Le maillot se présente à nous en toute sincérité…
Bienvenue en
Argentine, bienvenue à Independiente !
Le maillot est un
patrimoine à lui tout seul. L'expression même de notre identité. Usé, il en a
vu des matchs. Détrempée par la pluie diluvienne qui précéda le Independiente -
Argentinos Juniors de l'Apertura 2002 le maillot d'Independiente semble lourd à
porter pour ceux qui n'ont pas les épaules assez larges. Cette nuit sera une
parmi tant d'autre où seule la magie rouge fait du feu le grand vainqueur
contre l'eau. Car la tasse est pour les juniors du football, perdu dans l'enfer
d'Independiente. Le flocage Milito s'effritera avec les années, mais son match
restera à jamais intact. 8-1 la messe est dite. « I'm singing in the Hell
». La soirée ne fait que commencer...
La chaleur est insoutenable. La pelouse
fraîchement arrosée nous renvoie un parfum délicieux d'été. L'humidité monte en
flèche. L'ambiance aussi. Le second contre le premier. Independiente - Huracan.
Tout Avellaneda était là, venu pour prouver une nouvelle fois qu'il n'y avait
qu'une seule place pour le plus grand d'Argentine. Les ballons rouges dansent,
les « papelitos » semblent envelopper le peuple rouge, décuplant ses
forces. Les chants raisonnent, la tribune tremble.
Le maillot d'Independiente
colle à la peau, le tissu brûle sous un ciel bleu azur. La chevelure Del Negro
Alveiro Usuriaga semble jaillir à chaque crochet. La jeunesse du club incarnée
par Garnero, Lopez et Gambert en attaque, Rotchen et Rios en défense, celle-là
même qui a grandi et appris à jouer dans les potreros où la boue et les
cailloux sont les seules compagnes, cette jeunesse Argentine promise à ne pas
vivre du foot a, cet après-midi-là, donné une leçon de football. Sauvée par le
Diable, la vie n'en devient que plus douce. 4-0.
Le contraste est saisissant.
8000 personnes s'embrassent dans une folie déconcertante. 120 000 autres
restent muettes, immobiles. Comme frappées d'un mal terrifiant, elles sont
hiératiques, se demandant encore ce qui s'est bien passé en cette soirée de
décembre 95.
Au coeur de l'euphorie, le maillot d'Independiente est tiraillé,
tiré d'un côté pour mieux être distendu de l'autre. Chacun veut partager sa
joie avec son voisin. On se saute dessus, on s'étreint. On désire observer plus
sereinement le spectacle histoire de le graver dans notre mémoire mais c'est
impossible. Les yeux sont gorgés de larme, le regard est flou, la gorge serrée.
On finit dans les bras d'une demoiselle au maillot assoupli.
Et ça chante,
encore et toujours. Nos voix doivent traverser des milliers de kilomètres. Car
la famille n'est pas au complet. Plus de 50 000 Argentins sont restés au pays,
regroupés au stade qui nous a fait gagner 2-0 le match aller. Ils nous
entendent je le sais.
Je peux voir mon oncle qui m'a fait pénétrer dans la Doble
Visera alors que je n'avais que 4 ans. Je le sais fier. Fier de ne pas m'avoir
déçu. Même s'il est impossible pour moi de fêter ce triomphe avec lui, je sais
qu'il m'observe de la plus haute des tribunes. Oui tio, Independiente es el
mas grande !
Le but de Romario n'a pas suffi. Flamengo
saigne, a les deux genoux à terre. La pelouse est rouge, un rouge Diabolique.
Le Maracana est notre antre. Noël sera magnifique.Independiente a son histoire
à laquelle se rattachent une multitude de maillots. En les observant de prêt,
on peut lire ses récits.
Independiente a son peuple.
La grand-mère qui a placé le calicot du club au dessus de la croix du petit
Jésus. Le grand père qui ne sort pas sans sa casquette rouge qui semble
éternellement visée sur sa tête.
Son couple enlacé descendant un soir d'été
l'avenue La Rambla à Mar del Plata unifiant deux maillots rouge vif d'un amour
indépendant.Son jeune homme offrant toute sa jeunesse à la folie des tribunes,
présent à tous les matchs de son club, s'enivrant de son plus précieux
patrimoine pour mieux se sentir vivant.
Sa bande d'amis et amies, qui un
après-midi d'hiver se réchauffent le corps et le cœur en buvant du maté tout en
se remémorant la victoire du week-end dernier.
Ses enfants qui font entendre
leurs glapissements entre les coups de bombo, les étendards et les trompettes
d'un carnaval inoubliable. Et ses jeunes filles, nombreuses, toutes plus
ravissantes les unes que les autres. Ces dernières sont une de nos fiertés.
Comme si la beauté du maillot ne suffisait pas, elles viennent offrir leurs
courbes délicieuses à nos regards gourmands. Independiente est grand Madame,
Independiente est immense Monsieur. Les Diablitas le savent mieux que
quiconque, elles en sont fiers et nous les aimons.
J'allais oublier Django, le
petit chien qui a bu de la bière l'après midi d'une Apertura 2002 où Pusineri
égalisa à la dernière seconde contre Boca pour nous offrir le titre et faire de
Boca le vice. Non content de mettre ces poils sur nos maillots, il voulait
aussi être sur la photo. Sacré Django, t'en fait pas va, on ne t'oubliera pas…
Fabri