jeudi 22 octobre 2009

River Plate – Boca Juniors, l’unique Superclásico…


Dimanche 25 Octobre, 16h15 heure locale, (21h15 heure française), le clasico à la Française (OM – PSG) aura débuté, mais là on parle de version originale, du seul et unique Superclásico, River Plate – Boca Juniors


Ici pas de match au sommet, pas de choc, même pas un clasico, un match entre River Plate et Boca Juniors, c'est plus que tout ça, plus qu’un derby, c’est le Superclásico !


Dimanche, le cœur du Monumental va comme à chaque confrontation battre la chamade avec ce duel entre les deux clubs les plus titrés du football argentin, mais cette année ce sont deux clubs en plein doute qui vont s’opposer car entre Boca Juniors pénible 10ème au classement et River Plate, qui pointe à une honteuse 16ème place, les ambitions pour ce Tournoi d’Ouverture sont d’ores et déjà à ranger au rayon des souvenirs…


C’est cependant du côté de la « Banda Sangre » que la situation est la plus tendue, entre les menaces portées par des barrabravas sur les joueurs, la démission de l’entraîneur Néstor Gorosito remplacé par Leonardo Astrada et surtout un classement catastrophique, les Millonarios n’ont plus qu’une victoire face à Boca à offrir à leurs hinchas pour reprendre un peu d’oxygène cette saison…


Cette rivalité trouve ses origines dans leurs palmarès exceptionnels, leur popularité et dans la proximité initiale des deux clubs, car River Plate a été fondé dans le barrio (le quartier) de La Boca, proche du centre de Buenos-Aires le 25 mai 1901. Ce n’est que quatre ans plus tard, le 3 avril 1905 que Boca Juniors sera fondé dans le même quartier lui aussi par un groupe d'immigrants italiens originaires de Gênes (les couleurs blanche et rouge de River font références aux couleurs du drapeau de Gênes même si initialement le maillot était immaculé…)


La première confrontation entre les deux futurs « géants » du football argentin date du 24 août 1913, River s'imposant 2 – 1 sur le terrain de Racing(D’autres sources, moins fiables, parlent d’un premier match disputé dès le 2 août 1908 sur le terrain de Boca dans la Dársena Sur et d’une victoire Xeneize 2 – 0)


Dans un premier temps, c’est River Plate qui va dominer ce duel de voisinage, grâce à des moyens financiers supérieurs qui lui vaudront à compter des années 30 d’être surnommé « Los Millonarios ». Tandis que Boca axe son développement dans le barrio, River va chercher son avenir ailleurs pour finalement déménager dans le quartier huppé de Núñez, où sera inauguré en Mai 1938 « l’Estadio Monumental »…


Avant la rencontre de dimanche, les Xeneizes l'ont emporté 68 fois et les Millonarios 62 (pour 55 nuls). Si Boca reste invaincu lors de ses trois dernières confrontations avec son rival historique, River de son côté reste loin du compte, une raison qui fait aujourd’hui parler d’un « Superclasico » sportivement dévalué, même si le contexte local et environnemental reste lui unique et incomparable…


Il est cependant clair que les joueurs « boquenses » ont davantage de motifs d’espoir pour la saison que leurs rivaux, l’orage est passé et le club Xeneize pointe avant ce match à cinq points de San Lorenzo, le leader. L'équipe d'Alfio Basile aborde ce choc médiatique du Monumental avec un total de 14 points sur 27 possibles, tandis que River a obtenu 6 « misérables » points sur 27 avant de recevoir son ancien rival du barrio…


Situation qui ne vient que confirmer le rapport de force de ces dernières années car alors que Boca alterne titres nationaux et sacres internationaux, River n'a remporté que deux des dix derniers championnats d'Argentine (tournois d’ouverture et de clôture) et n'a rien gagné au niveau continental depuis bien avant le début du « nouveau » siècle (la dernière édition de la Supercopa Sudamericana en 1997).


Avec huit points de retard sur les Xeneizes et seulement deux points d’avance sur le dernier du classement, (même si River qui bénéficie encore des points de la saison 2007/2008 ne risque pas encore une relégation…) les Millonarios n’ont déjà plus de droit à l’erreur. Une motivation supplémentaire pour Boca ?

Storia Ultra' : Brigate Gialloblù



Nées dans une époque de grande agitation politique, les Brigate Gialloblù ont réussi à réunir sous leur bannière, des milliers de supporters du Hellas Vérone


Créant un véritable esprit de corps autour de l’identité véronaise, affichant ses idées d’extrême droite, les Brigades Gialloblu, qui se sont formées en 1971 sont devenus rapidement un des groupes les plus importants du panorama ultra’ italien.


Officiellement, auto dissout depuis le 14 Novembre 1991, ce groupe qui en pratique n'existe pas plus aujourd’hui reste la référence de milliers de tifosi du Stadio Bentegodi, qui continuent de s’en revendiquer.Vers la fin des années 60, il y avait déjà un groupe de supporters qui s'appelait Club Fedelissimi 4. Du Club Fedelissimi 4 aux Brigate Gialloblù le pas fut vite sauté. Le groupe fut un des précurseur du mouvement ultra’ italien.


Crée le 30 novembre 1971 , les Brigate Gialloblù Verona Calcio Club tissèrent des liens avec les autres groupes ultras déjà existant comme les Ultras Granata du Torino et les UTC de la Sampdoria.


Le 3 octobre 1976 survint le premier épisode des actes de violences qui marqueront l’histoire de ce groupe, et duquel naîtra une haine immuable entre les tifosi de Vérone et ceux de Bologne « Noirs » contre « Rouges » la politisation des tribunes italiennes était déjà importante, même si au sein des BG, un groupe comme les Rude Boys s’affichait plutôt de gauche. Le fait que les supporters « rossoblu » aient depuis longtemps majoritairement changé de « camp politique » n’a pas entamé la rivalité entre les deux tifoseria.Parallèlement les Brigate Gialloblu créent des liens à l’étranger.


Ainsi, toujours en 1976, une bannière des « Brigate » est arborée à Chelsea dans le "SHED", le secteur de Stamford Bridge occupé par les « headhunters », un des groupes hools’ les plus violents d’Angleterre, composé essentiellement de boneheads. Parallèlement les ultras « scaligeri » commencent à afficher des « Union Jack » en Curva Sud ainsi que des bâches telles que « Deadly Sinner Club » et « Hellas Army ».En 1977, les BG continuent de se faire remarquer par de nouveaux affrontements violents avec les Juventini, les milanisti et les bolognese. Avec les années 80 les Brigades amplifient leur positionnement politique et lors de la saison 1982/83 apparaissent les premières « contestazione » contre un joueur de couleur.


À la base pourtant la majorité des supporters du Hellas faisaient la distinction entre les engagements sportifs et politiques, et des groupes connotés d’extrême droite (Vérone Front, Hellas Army) ou de gauche (Rude Boys) coexistaient dans les Brigades Gialloblu. Toutefois, la partie majoritaire d’obédience fasciste des Brigades Gialloblu, se distinguait pour des comportements sans compromis, provoquant et affrontant sans cesse ses adversaires quel qu’en soit le prix. Cette violence provoqua dans les années 80, une campagne de presse qui fustigea les supporters Véronais. Pourtant les BG n’étaient pas les seuls en cause puisque les actes de violence se multipliaient dans tous les stades italiens et européens.


Les fondateurs et le « noyau dur » des Brigades Gialloblu firent leur possible pour éviter que le groupe de subissent trop les attaques des médias nationaux, donc issues des « grandes ville italiennes » qui avait tendance à fermer les yeux sur les exactions des tifosi milanais, turinois ou romains et qui avaient fait des supporters véronais l’archétype du supporter violent et raciste.Devant cette situation, épuisées de devoir toujours se justifier, épuisées de servir de prétexte, subissant la répression systématique des carabinieri, les Brigate Gialloblu prenaient en 1991, la décision exceptionnelle de s’auto dissoudre.


Les tifosi du Hellas Vérone continuent pourtant encore de se revendiquer des Brigate Gialloblu, même si une multitude de groupes se partagent maintenant la Curva Sud du Stade Bentegodi. Certains jumelages historiques avec d’autres groupes ultras continuent d’exister, comme celui avec les Ultras Tito de la Samp ou celui avec la Curva Fiesole de la Fiorentina (qui rendit d’ailleurs une hommage émouvant au BG lors de leur dissolution), de même la Curva Sud entretient de bons rapports avec les tifosi de la Triestina, et de la Lazio. Au rayon des rivalités les plus importantes figurent les voisins de Vicenza, mais aussi les ultras de Brescia, de l’Atalanta Bergame, de la Roma et de Naples. De plus, comme beaucoup d'autres tifoseria « provinciale », les tifosi du Hellas n'ont pas vraiment de sympathie pour la Juventus, le Milan AC et l’Inter, les trois clubs majeur du football italien.


Aujourd'hui, même si le Hellas poursuit son chemin de croix et se retrouve désormais en Lega Pro Prima Divisione (équivalent du National en France) l'âme des Brigate résonne toujours comme une fierté dans le vieux stade Bentegodi, même si dorénavant les adversaires se nomment Andria, Cavese, Cosenza, Foggia, Giulianova, Lanciano, Marcianise, Pescara, Pescina, Portogruaro, Potenza, Ravenne, Reggiana, Rimini, Ferrare, Tarente et Ternana...


Sangue, stragi, violenza sempre più Brigate Gialloblù, Brigate Gialloblù ! Verona, Verona, segna per noi Verona, Verona, vinci per noi Hellas Verona facci sognare !

mercredi 21 octobre 2009

British Scene : Hooligans & Firms : « War on the terraces »…


En un seul match (West Ham-Millwall), disputé cet été, l’Angleterre a redécouvert que la violence dans et autour de ses stades était toujours prégnante et endémique, malgré toutes les mesures répressives prises depuis des années…


Terre historique du « hooliganisme », l’Angleterre possède quelques « Firms » parmi les plus violentes et déjantées d’Europe occidentale. Revue d’effectifs et classement subjectif, forcément subjectif…


Inter City Firm : West Ham United 
Une, sinon la plus mythique des « firms » anglaises, apparue dans les années 70, son nom trouve son origine dans le réseau de trains inter Urbain britannique utilisé pour les déplacements à l’extérieur. Cass Pennant demeure leur leader charismatique au côté d’autres fameux « hools » comme Bill Gardner, Bunter, Jela ou encore Carlton Leach qui lui basculera dans le (grand) banditisme…Pour beaucoup de supporters d'autres clubs, le parcours le plus effrayant du football Anglais était le trajet qu’il fallait faire entre Upton Park Station et la section visiteurs du stade dans le South Bank...


Headhunters : Chelsea
Apparue dans les années 70, « The Shed » est alors la plus « chaude » des tribunes de Stamford Bridge, une des plus redoutable du Royaume uni. Dans les années 80 c’est la « bascule » vers l’extrême droite et des groupes néonazis comme Blood & Honour » et son bras armé, Combat 18. Martin King, Jason Marriner (condamné en 1999 à 7 ans de prison ferme), Andrew Frain (condamné à 8 ans de prison ferme), Kevin Whitton (condamné à la prison à vie en 1985) sont quelques uns de ses membres les plus connus...


Soul Crew : Cardiff City
Reconnue par les Renseignements Généraux Britanniques comme l’un des plus dangereux groupes « hooligans » du Royaume Uni, la Soul Crew  créée au début des années 80 a été impliquée dans de nombreux incidents comme en août 1999 lors d’affrontements avec des supporters de Millwall dans le centre ville de Cardiff transformé en véritable champ de bataille. Historiquement proche du « National Front » (British National Front, parti politique d’extrême droite) la Soul Crew a souvent défrayé la chronique par ses actions d’une violence extrême...


Bushwackers : Millwall
Millwall quartier pourri du South East Londonien, l'ennemi numéro un de West Ham. Apparus au début des années 80, les Bushwackers, (nom donné aux milices paramilitaires qui s’attaquaient aux civils durant la Guerre civile américaine), ont rapidement réussi grâce à leurs violences à être plus connu que leur club… Un slogan resté mythique « No one like us, we don’t care » et quelques faits d’armes mémorables comme en 2004 lors d’une finale de Cup face à Manchester United qui finira avec 47 blessés comptabilisés parmi les forces de police...


Zulu Army : Birmingham
La « Zulu Army » de Birmingham City occupe une place assez unique dans les annales du hooliganisme anglais car elle demeure pluriethnique (avec une forte colonie jamaïquaine) C’est « officiellement » en 1982 lors d’un match à Manchester contre City que la « Zulu Army » entonna ses premiers chants et accomplit ses premiers faits d’armes. Durant plusieurs années, les « zulus » ont ainsi été craints pour leur férocité, admirés et même copiés pour devenir selon les RG Britanniques une des cinq « firms » les plus violentes et les mieux organisées du pays. En Avril 1999, après de violents affrontements avant et après un match entre Birmingham City et Wolverhampton Wanderers les « Zulus » ont été la cible d’une opération spéciale de police montée contre eux appelée : "Operation Red Card"


Service Crew : Leeds United
Leeds Service Crew » formé en 1974, est un des plus redoutable groupe hooligans de ces trente dernières années lié par une tenace opposition avec leurs rivaux les plus proches de Manchester United. À l’instar de l’ICF de West Ham, son nom trouve son origine dans le réseau de train utilisé pour les déplacements. Impliqué notamment dans de violents affrontements contre Birmingham City en 1985, les déplacements à Chelsea qui conduiront à des centaines d’arrestations et les échauffourées de Bournemouth et Coventry qui demeurent parmi les plus violentes qui ont pu être recensées depuis une vingtaine d’années… Les derniers chiffres publiés par le «Home Office » (Ministère de l’Intérieur Britannique sur la saison 2007/2008) faisaient état de 152 IDS et 156 arrestations, soit plus d'arrestations que n'importe quelle autre équipe professionnelle (à l’exception de Man Utd)


Suicide Squad : Burnley
Les supporters de Burnley FC sont certainement les plus loyaux de tous car ce club dispose du plus important contingent de supporters comparé à la population de la ville. C’est dans les années 70 qu’apparaît la Suicide Squad, qui de la Division Four à la Premier League fonde sa réputation en affrontant l’ensemble des firms les plus réputées du pays et devient selon les rapports de Police un des goupes les plus dangereux de Grande-Bretagne. La relève est encore pire, lorsque émerge un groupe plus jeune, the Burnley Youth.  Présent aux cotés des anciens de la SS, ils refusent de respecter la moindre règle, n’hésitant pas à se déplacer armés, plus déterminés et moins contrôlables par la Police. En Novembre 2002, la police lance une opération spéciale (Operation Fixture ) d’interpeller les meneurs du groupe, interdictions de stade et condamnations sont prononcées…Pourtant un mois plus tard, un supporter de Nottingham Forest est tué lors d’affrontements dans le centre ville de Burnley. Deux jours plus tard, Andrew McNee, (19 ans) un membre de la Suicide Youth Squad est interpellé et sera condamné à 7 ans de prison.


6.57 Crew : Portsmouth
Peut-être la moins connue (ou reconnue) pourtant la firm de Portsmouth a été l’une des plus actives et des plus violentes dès les années 80. Le nom 6.57 Crew a été choisi en référence au temps mis par le train qui relie Portsmouth à la gare de Waterloo à Londres pour quitter Southsea Station, la gare de « Pompey »…En 2004, 93 de ses membres sont arrêtés après de violents affrontements avant et après un match contre Southampton. Des policiers sont blessés, des magasins pillés, des voitures incendiées…En Mai 2006, 130 hooligans de catégorie C se sont vus retirer leurs passeports après avoir été interdits de déplacements pendant la Coupe du Monde en Allemagne. Un rapport du Ministère de l’intérieur Britannique d’Octobre 2007 indique que 93 supporters classés à risques de Pompey font l’objet d’une interdiction de stade, soit le contingent le plus important de Premier League.


The Naughty Forty : Stoke City
Stoke-on-Trent, au coeur des Midlands, quelque part entre Birmingham et Manchester, pas vraiment attrayant, pourtant, la ville jouit d'une certaine notoriété. À cause du football, mais pas pour son club présent en Premier League depuis la saison passée, non en fait pour ses hooligans, les Naughty Fourty (N40) Violemment célèbres, en vérité... En 1985, 40 supporters qui suivaient Stoke City furent responsables de violents affrontements à Portsmouth, « The Naughty Forty étaient nés ! À coups de bastons, ils ont semé la terreur pendant plus de vingt ans sur tout le territoire du Royaume Uni. En Octobre 2001, 84 personnes furent arrêtées après des affrontements survenus lors du derby de la Ville contre Port Vale. En décembre de la même année, les N40 associés à une autre firm de Stoke City, les Under 5's seront à l’origine de graves incidents à Huddersfield, incendiant même un pub de la ville. En 2002 (28 avril & 1er Mai) lors de play-off (aller/retour) contre Cardiff City, la police du Staffordshire avait monté la plus grande opération jamais organisée pour un match de championnat avec 2000 policiers mobilisés… Lors du match retour au Pays de Galles, cinq personnes furent arrêtées après des affrontements entre les deux firms et les forces de Police qui enregistrèrent de nombreux blessés…En 2008, 83 supporters de Stoke étaient interdits de stades...


Hardcore : Aston Villa
Une firm relativement récente en comparaison avec ses homologues déjà citées puisqu’elle apparaît vers le début des années 90 et dès lors ses affrontements avec la Zulu Army de Birmingham City deviendront des références dans le style…En 2002, la bataille de « Rocky Lane », déboucha sur une quinzaine d’arrestations après que les deux firms de Birmingham se soient violemment affrontées la veille du derby. En 2004, Steven Fowle, un hooligan répertorié en catégorie C a été condamné à 6 moins de prison pour sa participation à ces violences. En 2005, il fût de nouveau condamné (comme cinq autres supporters de Villa) à 12 mois de prison et interdit de stade durant 10 ans pour sa participation à des affrontements entre le Hardcore et les Headhunters de Chelsea en mars 2004 à King’s Cross (Londres). En 2007, Aston Villa dénombrait selon un rapport du Home Office (Ministère de l’Intérieur) 82 interdits de stade (le 3ème contingent le plus important de Premier League)…