Groupe historique ou « sécessionniste», ils représentent la
nouvelle identité de la « tifoseria » Napolitaine, celle de la Curva
A (virage) du San Paolo, intransigeante, violente et radicale, « Rispetto per tutti.....pietà per
nessuno »…
«Teste Matte» et «Niss», acronyme de «Niente Incontri Solo
Scontri», le slogan historique des
TMN, deux groupes étroitement liés, le second étant née du premier après une
scission rendue inévitable, suite à une dissension interne parmi les capi des
Teste Matte, un des groupes historiques de la Curva A fondé en 1987, et composé
alors d’une cinquantaine de membres issus principalement de Quartiere spagnolo,
de Pianura, Quarto, Montesanto et pour certains de Cavone ou de Pallonetto di
Santa Lucia…
La légende veut que les Teste Matte soient
fondés en 1987 de l'association d’une frange de tifosi ultras présente
généralement dans les zones centrales de la Curva A du stade San Paolo. Au
premier cercle, viendront rapidement se joindre d’autres tifosi du Napoli pour
atteindre 300 à 400 membres, pour la plupart (déjà) biens connus de la Police,
notamment pour des agressions, vols et des délits liés aux trafics de
stupéfiants…
Du groupe émerge un véritable capo
charismatique, Ciro Castaldo, surnommé « Ciro Ciro », neveu du
« parrain » des Quartieri Spagnoli, Ciro Mariano. Avec l’appui de son
oncle, « Ciro Ciro » organise avec des membres des TMN un trafic de
cocaïne dans la zone de la Pignasecca à Montesanto, qui devient rapidement une
véritable « branche » du clan Mariano, opérant dans toute la zone de
Montesanto…
En quelques années, Ciro Castaldo est reconnu comme
« capocamorra » chef d'un clan criminel redoutable et respecté dans
les Curve de San Paolo comme dans les ruelles napolitaines. « Ciro
Ciro » et son frère, Francesco, surnommé « Ciccio » impliqué
dans différents homicides, vont cependant faire l’objet vers la fin des années
90 des enquêtes lancées par les juges anti-mafia qui amèneront le démembrement
définitif de l'organisation. Ciro Ciro se repentira en 2001, son frère Ciccio
en 2006…
Jusqu’à la fin des années 90, le mouvement ultra’ napolitain est
avant tout festif et sous l’emprise du Commando Ultrà Curva B de Gennaro
Montuori alias « Palummella ». L’ambiance à San Paolo reste
magnifique même si les résultats sportifs ne sont plus ceux de l’ère Maradona,
mais le club s’enfonce petit à petit vers les tréfonds du classement, jusqu’à
disparaître de la Série A, jusqu’à pratiquement disparaître tout simplement…
C’est durant cette période « troublée » pour le club
et son environnement, que vont s’affirmer de nouveaux groupes jusqu’alors
« groupuscules » de la Curva A et cette affirmation se fera par la
violence. Parallèlement à la perte
d’influence des Ultras de "Palummella" sont ainsi apparus de nombreux
groupes tels que les Vecchi Leoni, Skizzati, Brigate Carolina, Masseria
Cardone, Platoons, Autonomia, Kaos, Avanguardia, Mastiffs…
Le premier incident violent lié aux Teste Matte désormais
(officiellement…) sortis de l’emprise de la Camora et recentrés sur le
mouvement ultra’, remonte à l’année 2000 quand un inspecteur de police est
gravement blessé à la tête lors d’affrontements entre le groupe et les
carabinieri avant un match Cesena – Napoli.
Depuis lors, chaque match, chaque déplacement ne seront pour les TMN, que violences et
affrontements. Comme en 2002 quand ils bloquent une autoroute pour attaquer des
tifosi de la Reggina qui voyageaient en direction opposée, où encore,
l'agression d’un carabinier en 2004 après un Napoli – Hellas Vérone, l’attaque
d’un minibus transportant des tifosi de la Lazio en 2005 sur une autoroute à
pleine vitesse, à coup de fusées et de « bomba carta » (bombes
agricoles) destinées à faire « tout simplement » sortir de la route
les « ennemis » honnis de la Capitale…
C’est à partir de 2007, qu’un capo des Teste Matte, Dario Di
Vicino, quitte le groupe en conservant la bâche « Niss » (Niente
incontri solo scontri) brandie lors de tous les déplacements des TMN. Ce sera
le nom de ce nouveau groupe, qui ne tardera pas à se faire connaître et
craindre, puisque dès le début de la saison 2007/2008 (le 2 septembre 2007) sur
la route menant à Udine, où se déplaçait le Napoli, le Niss croise et s’attaque
à un groupe de tifosi de la Ternana. Les affrontements feront 5 blessés dont un
ternano hospitalisé et 49 tifosi seront interpellés...
Si cette scission (plus ou moins
officielle), n’avait jusqu’alors pas causé de graves problèmes internes,
certains membres des TMN ont à l’occasion de la mort de l’ultrà biancoceleste
Gabriele Sandri vivement critiqué Dario Di Vicino, pour avoir
« excessivement » familiarisé avec les laziali et les romanisti…Ce
qui n’empêche pas les frères Proietti
(qui dirigent les TMN avec les frères Nota) de discuter, comme l’ont
révélé des écoutes téléphoniques de la DIGOS, avec des capi des Irriducibili de
la Lazio auxquels s’étaient joints dans la Capitale, des membres de «Tradizione
e Distinzione» un groupe ultrà de…la Roma afin d’étudier une stratégie commune
face aux mesures répressives du Gouvernement…
D’ailleurs, même les pires affrontements,
même les pires haines ne doivent pas faire oublier les « codes
d’honneur » entre groupes ultras. Ainsi, alors qu’en mai 2007, sur la
station d’autoroute de Cantagallo, des TMN « massacrent » un ultrà du
Hellas Verona, extrait de force de l'habitacle de sa voiture, on sait (là
encore par des écoutes téléphoniques) que l’arrestation d’un « teppista
napoletano » sur dénonciation d’un tifoso veronese présent lors des
affrontements a valu à Riccardo, un capo ultrà gialloblù, de présenter ses
excuses à Giuseppe Nota, un des capi des Teste Matte pour le comportement
« inacceptable » d’un des siens selon la « mentalita
ultrà »… « Nemici da sempre e per sempre, infami mai » !
Aujourd’hui les Teste Matte, représentent la faction la plus
extrême du mouvement ultrà Napolitain, avec un noyau d’environ 300 membres,
une nouvelle génération qui a pris
la relève (moyenne d’age, 25 ans) et qui provient essentiellement du «
Quartiere spagnolo » de Naples.
Son fonctionnement est quasi
« clanique », voire « sectaire », tout prétendant doit pour
intégrer le noyau dur du groupe (dé)montrer son courage lors d’affrontements
durant de longs mois avant de pouvoir prétendre à être accepté. Peut-être que
nul autre groupe que les TMN guidés par les frères Proietti et Nota ne pourrait
ambitionner aussi bien de réussir à joindre les paroles aux actes s’agissant de
leur slogan historique (déjà évoqué) « Niente incontri solo
scontri »…
Violenza e omertà restent donc les maîtres mots des virages parthénopéens, composés aujourd’hui de 12 groupes parfois constitués en sous groupe comme en Curva A, les Niss, issus donc des Teste Matte, les Mastiffs, Brigata Carolina, Fossato Flegreo, Vecchi Lions, Sud, Rione Sanità, Bronx et Nuova Guardia auxquels se rajoutent en Curva B : les Ultras´72, Ideale Ultras, et le (mythique) Fedayn (EAM)…
Violenza e omertà restent donc les maîtres mots des virages parthénopéens, composés aujourd’hui de 12 groupes parfois constitués en sous groupe comme en Curva A, les Niss, issus donc des Teste Matte, les Mastiffs, Brigata Carolina, Fossato Flegreo, Vecchi Lions, Sud, Rione Sanità, Bronx et Nuova Guardia auxquels se rajoutent en Curva B : les Ultras´72, Ideale Ultras, et le (mythique) Fedayn (EAM)…