Manchester United qui accueillait dimanche Leeds United,
son « pire » ennemi (historique avec Liverpool), c’était tout à la fois, le
Lancashire (Manchester) et le Yorkshire (Leeds) qui s’opposaient, la célèbre
Red Army qui recevait le non moins mythique Service Crew, le tripe vainqueur de
la Ligue des Champions qui affrontait le finaliste de 1975, c’était surtout un
des clubs les plus riches du Monde qui accueillait un club désormais en League
One (D3), loin, très loin de son passé prestigieux…
Si tout le monde aujourd’hui connaît Manchester United,
les « jeunes générations » ne doivent guère avoir entendu parler de
Leeds United…
Pourtant du côté de Manchester United et de ses
supporters, Leeds reste « l’ennemi » historique et la haine est
encore plus grande si l’on passe du côté des supporters du club du Yorkshire.
Il faut dire que les deux villes ne sont distantes que d’une soixantaine de
kilomètres…
L’occasion donc de (re)découvrir une partie de l’histoire
de ce club resté mythique et qui peut compter sur des fans dont la fidélité et
la passion demeurent exceptionnelles…
Retour au début des années soixante alors que Leeds
United se morfond en Football League Second Division sans aucun résultat
probant capable de remplir un Stade d’Elland Road qui se vide petit à petit…
Pourtant
en 1964, Leeds parvient à accéder contre toute attente à la First Division
(Premier League) après avoir échappé deux ans plus tôt à la relégation en Third
Division (D3).
Mieux, les néo-promus réussissent l’exploit de finir dès
l’année suivante vice Champion d’Angleterre, battus uniquement à la différence
de buts par Manchester United.
Le début d’une haine profonde entre les deux clubs et
leurs supporters. Le travail d’un homme aussi et surtout, un de ces managers
Anglais désormais légendaire, Don Revie, ancien joueur du club, international
anglais à six reprise qui avait été nommé manager-joueur en Mars 1961. C’est le
début d’une histoire grandiose, une période qui restera gravée sous le nom de «
Leeds Glory Years »…
Leeds United, c’est l’histoire d’un club passé d’un
quasi-anonymat aux sommets du football Anglais en une dizaine d’années, suivi
d’une descente aux enfers, sur fond « d’affaires » et de problèmes
financiers…
1964
donc. Au terme d’une magnifique saison, les « Peacocks » accèdent au
plus haut sommet du football Anglais et enchaînent sur une autre saison
étincelante en finissant second derrière Manchester United, (battus seulement à
la différence de buts). Sur sa lancée, Leeds parvient jusqu’en finale de la FA
Cup (battu par Liverpool en prolongation) après avoir éliminé (1-0) Manchester
United en 1/2 finale (lors d’un second match rejoué au City Ground de
Nottingham après un premier match nul 0-0 obtenu quatre jours plus tôt au
Hillsborough Stadium de Sheffield)
Pendant
une dizaine d’années, Leeds truste les places d’honneur (2ème en 1964-1965,
65-66, 69-70, 70-71, 71-72)-(3ème en 1972-1973)-(4ème en 1966-1967, 67-68).
Entre 1965 et 1974, le Leeds de Don Revie ne terminera jamais au-delà de la
quatrième place….
Mais
surtout, Leeds gagne deux titres de Champion d’Angleterre. Tout d’abord lors de
la saison 1968-1969 pour le 50ème anniversaire de la création du
club. Invaincus tout au long de la saison à Elland Road, « The Whites »
sont sacrés avec le record du nombre de points, du plus petit nombre de
défaites et de buts encaissés de l’histoire du club du West Yorkshire qui
récidive lors de la dernière saison de Don Revie à la tête du club en 1974
(date à laquelle, il est nommé manager de l’équipe nationale Anglaise). Il faut
ajouter au Palmarès de ces « années glorieuses » une FA Cup gagnée en
1972 et une Coupe de la Ligue glanée en 1968.
En parallèle, Leeds United et Elland Road se forgent une
réputation sulfureuse, celle d’une équipe jugée trop brutale par les
« amateurs » de football. On parle alors de « Dirty Leeds ». Celle
aussi d’un stade très « chaud » qui devient durant ces années un haut
lieu du hooliganisme avec notamment le Service Crew, la célèbre
« firm » de Leeds qui se fera connaître, craindre et respecter dans
tout le Royaume Uni mais aussi en Europe continentale avec des
« déplacements remarqués » à Amsterdam, Barcelone, Valence, Turin,
Naples, Bologne…
Car
Leeds s’illustrera aussi au niveau Européen en étant notamment finaliste de la
Coupe de l’UEFA en 1971 et de la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe en
1973. Il demeure surtout le souvenir d’une finale de Coupe d’Europe des Clubs
Champions 1975 (sous la conduite de Jimmy Armfield qui avait remplacé Revie) jouée
à Paris et perdue là encore (2-0), contre le Bayern de Munich. Finale polémique
avec de violents affrontements dans les tribunes et un but et deux penalties
refusés pour les « Whites »…
Cette
finale perdue, marquera la fin des « Leeds Glory Years » avec désormais
beaucoup de bas (relégation en 1982) et quelques sommets (Champion d’Angleterre
en 1992), le dernier titre obtenu par le club et le signal paradoxal d’un
déclin inéluctable, car le Président de l’époque, Peter Ridsdale, rêve alors
d’en faire un grand club sur le modèle des autres (grands) clubs Anglais déjà
en pleine évolution sportive et commerciale.
Ridsdale décide donc de recruter sans compter ! Il
bâtit à grands coups de chéquiers une jeune équipe compétitive, au style engagé
qui va (doit) perpétuer la légende du « Dirty Leeds » : Kewell, Woodgate,
Smith, Bowyer, Viduka, Ferdinand, Bridges, Harte, Keane, Mills, Robinson
arrivent avec à leur tête David O’Leary, (joueur historique d’Arsenal) qui
après avoir rejoint Leeds en 1993 est nommé Manager en 1998.
Leeds joue alors les premiers rôles en Championship et au
niveau Européen (1/2 finale de l’UEFA perdue (0-2 ; 2-2) face à Gatasaray
en 2000 avec un match aller à Istanbul ensanglanté par la mort de Christopher
Loftus et Kevin Speight, deux supporters (pas des hooligans,ndlr) poignardés
par des Turcs sous le regard « bienveillant » de la Police Turque et
un 1/4 de finale l’année suivante perdu contre le FC Valence. La même année,
Leeds rate la qualification en Ligue des Champions d’un petit point…
C’est le début de la descente aux enfers car pour
financer les transferts et la masse salariale, le Chairman Ridsdale n’avait pas
hésité à emprunter quelque 85 millions d’euros qui devaient être financés par
les recettes de la Champion’s League.
Dès lors, les finances virent « au rouge », les
résultats sportifs ne sont plus à la hauteur, les joueurs dont on louait
jusqu’alors le tempérament « fougueux » s’illustrent uniquement en
dehors du terrain (bagarres, virées nocturnes, agressions racistes…) et la
plupart quitteront le club la saison suivante.
Les dettes ne cessent d’augmenter (plus de 110 millions
d’euros), Leeds United est finalement rétrogradé et frôlera quasiment la
dissolution, une descente aux enfers qui conduira les « Peacocks » en
League One (D3) en 2007. Cela malgré une saison précédente en D2 plus que
satisfaisante et l’arrivée de Ken Bates, l’ancien Président de Chelsea en 2004,
qui permettra de stabiliser financièrement le club en plaçant Leeds sous
administration judiciaire pour couvrir la dette de 51,6 millions d'euros que
devait rembourser United.
Un nouvel « allant » est ainsi donné qui
amènera « United » jusqu’aux play-offs pour l’accession en
Championship (L2) mais sans jamais y parvenir jusqu’à présent (défaites en
finale contre Doncaster en 2008 malgré 15 points de pénalité attribués par la
Football League et en 1/2 finale contre Milwall la saison dernière ).
Mais enfin cette saison pourrait être la bonne pour Leeds
United qui après 23 journées demeure invaincu (9V,3N) et occupe la tête du
classement avec 56 points devant Norwich et Charlton (48 points) autres ancien
résidents de la Premier League…
Ah
oui, au fait, hier après-midi, Leeds United a éliminé Manchester United (1-0) à
Old Trafford qui affichait complet avec plus de 74 000 spectateurs (dont 9000
supporters de Leeds qui avaient pu trouver une place)
La
victoire historique (la première depuis 29 ans à Old Trafford) est venue d’un
but de Jermaine Beckford, le meilleur joueur de Leeds, en fin de contrat dans
six mois, (déjà) contacté par Newcastle (Championship) pour un transfert
immédiat (offre de 1,5 M€ refusée par Ken Bates qui a annoncé qu’il voulait une
offre doublée pour commencer les négociations) et qui ne devrait pas rester
longtemps en League One au rythme auquel il accumule les buts (14 en 23
matches)…
Glory, Glory Leeds United ! Glory, Glory Leeds United ! Glory, Glory Leeds United ! Manchester, can rave about the Summerby and Best. Then theres Liverpool, and Arsenal, and Spurs and all the rest. But let us sing the praises of the lads we love the best, as Leeds go Marching On. Glory, Glory, Leeds United ! Glory, Glory, Leeds United ! Glory, Glory, Leeds United ! There the greatest football team in all the land. Now little Billy Bremner is the captain of the crew. For the sake of Leeds United he would break himself in two. His hair is red and fuzzy, and his body's black and blue. But Leeds go Marching On. Glory, Glory, Leeds United ! Glory, Glory, Leeds United ! Glory, Glory, Leeds United ! There the greatest football team in all the land. Now first we won the League cup and before so very long, the inter city's champions were really going strong. And once again at Wembley you will hear us sing this song, as Leeds go Marching On. Glory, Glory, Leeds United ! Glory, Glory, Leeds United ! Glory, Glory, Leeds United ! There the greatest football team in all the land. In the paddock, and the scratching shed, lets hear the voices sing. Lets get behind United, and make the rafters ring ? We've a team we can be proud of, and Revie is the king, as Leeds go Marching On. Glory, Glory, Leeds United ! Glory, Glory, Leeds United ! Glory, Glory, Leeds United ! There the greatest football team in all the land…
Au prochain tour (16ème de finale) Leeds se
déplacera à White Hart Lane pour y affronter Tottenham…