Le
mouvement ultra’ se vit aussi dans des pays (assez) improbables, dans des contextes
politiques et sociaux qui vus d'ici nous apparaissent antinomiques, non seulement à la pratique du sport mais aussi à
cette passion populaire qui va avec…
Pourtant en Israël, les compétitions sportives et notamment le championnat de football, sont vécues avec autant de passion par les supporters que partout ailleurs…On y trouve donc aussi des groupes de supporters organisés et répondant là-bas aussi à des orientations politiques souvent liées à celles des clubs israéliens eux-mêmes, puisque ceux-ci ont pour la plupart du temps été fondés par des partis, mouvements ou associations politique (Maccabi, Beitar, Hapoel…)
Pourtant en Israël, les compétitions sportives et notamment le championnat de football, sont vécues avec autant de passion par les supporters que partout ailleurs…On y trouve donc aussi des groupes de supporters organisés et répondant là-bas aussi à des orientations politiques souvent liées à celles des clubs israéliens eux-mêmes, puisque ceux-ci ont pour la plupart du temps été fondés par des partis, mouvements ou associations politique (Maccabi, Beitar, Hapoel…)
On
trouve donc dans les tribunes populaires de l'Hapoel Tel Aviv, les Red Workers, qui se définissent comme un "groupe d'aide
sociale" dans la communauté
des Ultras Hapoel, promouvant
l'entraide au sein de l'ensemble des supporters du club.
Il
faut ainsi savoir que l'Hapoel Tel-Aviv a été fondé en 1923 par le mouvement d’inspiration socialiste “HA-POEL”
(les travaillistes). Dès lors le
club a toujours été connu pour sa proximité avec les partis politiques de
gauche ainsi que les syndicats.
De manière générale, la grande majorité des supporters de l'Hapoel sont donc
proches des idées de gauche comme les membres des Red Workers.
La
vocation de ce groupe est aussi de maintenir la philosophie historique de
l'Hapoel avec pour but de
lutter contre le racisme et donc (tache extrêmement difficile) d’encourager la coexistence pacifique entre
Israéliens et Arabes. Les Red Workers représentent les idées progressistes et
la lutte contre la violence (politique) même si évidemment, certains Ultras de l’Hapoel peuvent être violents (lors
de certains matchs) mais ils restent une
minorité.
Cette
volonté d’aider à la coexistence pacifique entre Israéliens et Arabes s’est notamment matérialisée lors d’un match contre Bnei Sakhnin. Sakhnin est un village arabe musulman au nord-est
d'Israël et son équipe est en première division israélienne (premier club
représentant une ville arabe à remporter la Coupe d’Israël en 2004) après
toutefois que des incidents aient eu lieu en Janvier 2005 entre les supporters
des deux équipes. À
l’occasion de ce match entre les deux clubs, une cinquantaine d’Ultras Hapoel
avait été invitée pour une journée à Sachnin avec notamment l’organisation d’un
match amical entre supporters des deux clubs…
Les
supporters de Sakhnin doivent endurer en déplacement de nombreux chants
racistes de la part des supporters adverses comme ceux du Maccabi Tel-Aviv ou
du Beitar Jerusalem qui, lors de la victoire en finale de la Coupe, avaient publié
une nécrologie dans Yediot Aharonot (un des trois grands quotidiens Israéliens)
pour annoncer la mort du football israélien…
Fonctionnant
selon une philosophie "sociale" en épaulant aussi parfois les autres supporters de l’Hapoel qui
connaissent des difficultés financières, les Red workers aident les Ultras Hapoel à trouver du travail, où les soutiennent dans leurs études en essayant de transmettre le
flambeau à la jeune génération tout en préservant l’histoire du club et de ses
supporters.
Les
Red Workers ont depuis quelques années des liens d'amitié avec certains groupes ultras européens impliqués
eux aussi dans ce travail social ouvertement anti-raciste (et anti-
fasciste) comme les Ultras
Sankt-Pauli (USP), les Ultras
Inferno 96 (Standard Liège),
Gate 9 (Omonia Nicosie) ou encore les Ultras
de la Ternana en Italie (Lega Pro)…
En
France, l’Hapoel est surtout connu pour les incidents survenus en 2006 en marge
d’un match au Parc des Princes contre le PSG qui verront un policier
en civil tuer par balle un supporter parisien et en blesser gravement un autre en portant secours à un supporter du club israélien.
Enfin,
concernant le panorama politique du mouvement ultra’ israélien seuls trois groupes peuvent être considérés comme
réellement ultra’ : Bien évidemment les Ultras Hapoel (Environ cinq cents membres, plutôt jeunes et de
gauche donc), The 12th Player, l’un des groupes du Maccabi Tel Aviv, de même importance, jeune aussi et radicalement
nationaliste (extrême droite)
et les Green Apes, groupe ultra du Maccabi
Haifa, comptabilisant près de deux cents
membres dans l’ensemble non politisés. D’autre part, si le Beitar Jérusalem compte un très grand nombre de supporters (ultras
nationalistes), il ne possède cependant
pas vraiment de groupe ultra réellement structuré à l’exception de La
Familia qui fonctionne plus comme une
« firm » et qui s’est faite remarquée par des actions violentes ou
provocatrices telles que les émeutes qui ont suivi le match contre le Maccabi
Tel Aviv en 2005 ou encore quand en 2007 la fédération Israélienne décida de
faire jouer la rencontre contre le club arabe de Bnei Sakhnin à huis clos après
que La Familia ait rompu une minute de silence rendue en hommage à l’ancien
Premier Ministre Israélien Yitzhak Rabin en lançant des chants en l’honneur de
son assassin Yigal Amir…