Aujourd’hui débute
l’audience qui trois jours durant va sous l’égide de la Football Association
étudier les accusations portées contre West Ham United et Millwall à la suite
des violences qui se sont déroulées en Août dernier avant, pendant et après
leur match de Carling Cup (Coupe de la Ligue Anglaise) en août de l'année
dernière…
Ces affrontements avaient
fait plusieurs blessés dont un supporter de Millwall poignardé, tandis que la
police avait procédé à 64 arrestations. Les deux clubs ont été accusés de
n’avoir pas pris des mesures suffisantes pour empêcher ces violences, ni les
comportements menaçants et racistes de certains supporters à l’intérieur
d'Upton Park.
West Ham est également
accusé de ne pas avoir pu (su) empêcher certains de ses supporters d'envahir la
pelouse après chacun des buts des « Hammers » (3-1).
Au total, West Ham doit
faire face à quatre chefs d'accusation et Millwall à trois. Les deux clubs
risquent de lourdes sanctions qui pourraient comprendre d’importantes amendes,
voire des suspension de terrain s'ils étaient reconnus coupables.
Cette audience devrait
durer jusqu'à vendredi et les deux clubs ont déjà indiqué qu'ils allaient se
défendre vigoureusement contre ces accusations, affirmant qu'ils avaient établi
préalablement aux incidents des contacts étroits avec la police et fait tout ce
qu'ils pouvaient pour empêcher les désordres.
Aux comportements
violents reprochés devraient se rajouter des comportements racistes puisque
Carlton Cole (West Ham) et Jason Price (Millwall) avaient indiqué avoir fait l’objet d’insultes racistes de la
part de supporters.
Millwall, a d’ores et
déjà prévu de faire valoir que le club avait, notamment évoqué avec les
responsables de la Police les problèmes potentiels liés aux supporters sans
billet qui se déplaceraient jusqu’à Upton Park et que l’attribution initiale de places réservées à ses supporters avait été diminuée de moitié sur les conseils de la police…pour des
raisons de sécurité alors invoqués…
De son côté, West Ham a
déjà indiqué que les responsables de la sécurité du club du « East
London » avait organisé deux réunions avec la Police avant le match, et
soulignent le fait qu'il n'y avait pas eu d'affrontements directs entre les
supporters à l'intérieur du stade.
Pour rappel, plusieurs
centaines de supporters de West Ham s’étaient rassemblés en dehors du stade
lançant diverses projectiles sur les forces de polices présentes en nombre pour
ce match « historiquement » (très) sensible. Un pub avait eu ses fenêtres
cassées par des briques durant les affrontements qui ont eu lieu dans plusieurs
rues du quartier…
Les premières
échauffourées avaient éclaté à la sortie de la station de métro située à 500
mètres du stade quand les supporters de Millwall venus pour le match (de nombreux n'avaient pas de billets) étaient
parvenus à passer le cordon de sécurité. De violents affrontements ont alors
opposé les membres des deux camps dans des violences qui rappelaient celles des
années 80…
Les témoignages reçus
avaient fait état de véritables scènes de guerre autour du stade et d’une
violence indescriptible…
West Ham et Millwall
étaient à la base deux clubs du East End de Londres et possèdent une des plus
violentes et ancienne rivalité du football anglais
Elle a commencé au début
du 20ème siècle sous forme d’une rivalité entre dockers de deux chantiers
navals de Londres situés de chaque côté de la Tamise…
Millwall a ainsi été
fondé en 1885 par des dockers et des ouvriers du chantier naval de l’Ile des
chiens (Isle of Dogs) tandis que West Ham a été fondé par des dockers de la
ferronnerie de la Tamise (Fondé en 1895 sous le nom de Thames Iron Works FC)
Rivaux
professionnellement, les joueurs des deux équipes habitaient les mêmes
quartiers, la tension entre les eux clubs connue une première apogée en 1920
quand Thames Ironworks déménagea et adopta le nom de West Ham United.
C’est aussi durant la grève générale de 1926 que le conflit social vint
rajouter à l’antagonisme existant entre les deux clubs puisque tandis que les
dockers de West Ham étaient en grève ceux de Millwall continuaient de
travailler.
Bien que les conflits se soient réduits pendant un certain temps,
ce sont les années 70 et 80, années phares du hooliganisme anglais qui vont
remettre à jour la « haine » ancestrale entre West Ham et Millwall
désormais basé dans la banlieue sud de Londres via deux des plus grandes
« firms » de hooligans qu’ont été l’Inter City Firm et les
Bushwackers