dimanche 21 février 2010

Everton Football Club, le retour des « maudits blues » ?…


Everton qui s’impose (3-1) samedi après-midi à Goodison Park face à Manchester United, une semaine après s’être imposé sur cette même pelouse face à un autre représentant du « Big Four », Chelsea, c’est tout un pan des années 80 qui revient en (notre) mémoire…

Une époque oubliée, occultée par les évènements tragiques du Heysel qui condamneront toute une génération du football anglais et peut être la plus belle d’entre elles du côté du Everton FC, punie par la faute du voisin honni du Liverpool FC d’un destin (européen) qui s’annonçait grandiose…

C’était il y a bientôt 25 ans, le 15 mai 1985 à Rotterdam, deux semaines, jour pour jour avant la dramatique soirée du Heysel, l’Europe tout entière découvrait que Liverpool n’était pas que la ville des « reds » mais qu’au bord de la Mersey, un autre club jouait et gagnait en « blue », le Everton Football Club, fondé sous le nom de St. Domingo’s en 1978 pour que les paroissiens de l'église méthodiste St. Domingo's puissent pratiquer un autre sport en dehors de la période de pratique du cricket.

En novembre 1889, le club est renommé Everton Football Club d'après le nom du district de Liverpool quand les activités du club sont élargies au-delà des limites de la paroisse…

En ce mois de Mai 1985 pour tous les supporters des Toffees la domination des Reds de Liverpool sur le foot européen n’a que trop duré. Quant aux joueurs du Everton FC ils avaient décidé de démontrer à l’Europe que le premier club de la ville était bien celui qui jouait en bleu.

Depuis quatre saison, c’était Howard Kendall qui dirigeait le club de Goodison Park, sans grand succès à vrai dire, tout juste une victoire en finale de la FA Cup face à Watford (2-0) en 1984, le premier trophée d’Everton depuis le dernier titre de Champion en 1970.

Déjà satisfaisant pour un club sans gros moyens financiers, mais les supporters en demandaient plus, histoire de faire taire tous ces sarcasmes subis quotidiennement de la part des fans du Liverpool FC…

Alors Everton aligne des joueurs issus de ses équipes de jeunes, les recrutements se font dans les divisions inférieures comme pour le gardien gallois Neville Southall transféré du Bury FC ou le milieu de terrain Peter Reid né à Liverpool, mais que Kendall ira chercher à Bolton. Kevin Sheedy, le milieu Gallois en échec du côté de Anfield est aussi « récupéré », tout comme en ce début saison 1984-85 le sont Paul Bracewell, le milieu offensif en provenance de Sunderland et Pat Van Den Hauwe, l’arrière latéral venu de Birmingham City.

Six anglais, trois gallois et deux écossais dont l’attaquant international écossais Andy Gray, la seule « vedette » d’Everton, forment ainsi l’équipe type d’Everton en cette saison 1984-1985 et cet assemblage hétéroclite va débuter tranquillement mais sûrement la saison avant de prendre la tête du Championnat, demeurant même invaincu pendant cinq mois, toutes compétitions confondues.

En Coupe des Coupes, le parcours n’est même qu’une formalité face aux adversaires de second plan qu’étaient l’UC Dublin, l’Inter Bratislava et le Fortuna Sittard. Mais les demi-finales allaient offrir un opposant d’un tout autre calibre, le Bayern Munich que les Toffees parviennent pourtant à écarter sans trop de difficultés avec un 0-0 en Bavière et une victoire (3-1) au match retour après toutefois avoir été mené  (0-1) à la mi-temps, tenant ainsi sa qualification pour la finale…

Histoire de préparer au mieux sa finale et d’écarter un peu de pression, Everton assure son titre de Champion d'Angleerre lors de l’avant-dernière journée du Championnat en l’emportant (2-0) contre Queen’s Park Rangers. Cerise sur le gâteau, Everton est champion devant son voisin d’Anfield Road devancé de treize points au final.

C’est donc en Champion d’Angleterre qu’Everton arrive à Rotterdam le 15 mai 1985 pour y affronter le Rapid Vienne de Hans Krankl et du Tchécoslovaque Antonin Panenka, en Finale de la Coupe des Vainqueurs de Coupes

La rencontre se résume à une domination constante des joueurs d’Everton qui se concrétisera à l’heure de jeu par un but d’Andy Gray, suivi un quart d’heure plus tard par un but du alors (très) jeune Trevor Steven (21 ans). La réduction du score d’Hans Krankl, à cinq minutes de la fin n’y changera rien et sur le réengagement Everton ajoutera aussitôt un troisième but par Sheedy (toujours au club, en charge des jeunes de 17 à 19 ans au sein de l'Everton Academy,  le centre de formation Evertonian)

Après sa première victoire en compétition Européenne, Everton deviendra l’une des plus belles équipes de la fin des années 1980 mais l’Europe n’en saura (plus) rien. Quinze jours plus tard surviendra donc la tragédie du Heysel et la suspension des clubs Anglais de toutes les compétitions  organisées par l’UEFA…

Cinq années de bannissement, cinq années durant lesquelles Everton remportera un nouveau titre en 1987 (second en 1986) et disputera deux nouvelles finales de Cup (1986 et 1989) perdues à chaque fois contre Liverpool…

En 1990, lorsque les clubs Anglais réintègreront les compétitions Européennes, Everton n’aura déjà plus que son (récent) passé à offrir et malgré une victoire en Cup en 1995 (1-0 face à Manchester United) les Toffees restent depuis lors dans l’attente d’une nouvelle ligne à leur palmarès…