Les luttes intestines qui frappent la plupart
des Barras Bravas ont connu deux jours de pure violence, faisant deux morts et
un blessé par balles…
À Rosario, c’est Juan Albertos Bustos (34 ans)
le fils d'un ancien chef de la barra brava de Rosario Central qui a été abattu.
À Florencia Varela (Une banlieue au sud de Buenos-Aires), c’est un jeune homme
de 21 ans qui est décédé après des affrontements entre deux factions qui se
disputent le contrôle de la barra du club de Primera B Nacional (L2) Defensa y
Justicia…
À La Plata (Ville portuaire située à une
soixantaine de kms au sud de Buenos-Aires), c’est Gustavo Mastrovitto, ancien
numéro deux de la barra d'Estudiantes qui a été blessé par balles…
Et parfois ce sont aussi les mots qui blessent
puisque du côté de la Boca, ce sont des menaces qui ont été proférées contre
Marcelo London, un des dirigeants de Boca Juniors, signe encore là des tensions
qui existent au sein de la Casa Amarilla…
Deux morts, un blessé et cinq arrestations, tel
est donc le bilan des violences liées aux barrabravas ces dernières heures…
Ainsi, donc, jeudi soir, Juan Alberto
“Chaperito” Bustos, le fils du « Chapero », un ancien chef de la barra de
Rosario Central, a été criblé de balles par deux hommes qui se déplaçaient en
moto dans le quartier d’Empalme Graneros ; Cet assassinat est lié au
contexte de lutte interne pour le pouvoir que se livre le groupe de Andrés
“Pillín” Bracamonte qui dirige actuellement la barra rosarina et celui du
Chapero qui en a perdu le contrôle…
Vendredi après-midi, ce sont six barrabravas de
Defensa y Justicia qui ont attaqué un jeune homme de 21 ans, Victor Galarza, à
Santa Rosa, dans le quartier de Florencio Varela et lui ont porté des coups de
couteaux mortels…
Le Club Social y Deportivo Defensa y Justicia
vient donc d’écrire un autre chapitre sanglant de la lutte qui oppose Héctor
Alarcon « el Vaca », l’actuel chef de la barra et son rival
« Pata » qui a conduit à la mort de Marcos Galarza, un membre du
groupe de Pata…
Héctor Alarcón qui contrôle la barra de Defensa
depuis une quinzaine d’année et accessoirement possède une société de transport
en bus dans le sud du Gran Buenos Aires a toujours été lié aux différents
pouvoirs politiques et bénéficie actuellement du soutien de la Présidence kirchnerista. Il est aussi connu pour
être (aussi) un membre de la 12, la barra brava de Boca Juniors du temps de Rafael Di
Zeo comme actuellement avec Mauro Martín. Il est aller voir le Mondial en
France comme en Allemagne avec la barra xeneize et figure sur la liste de ses
membres qui doivent se rendre en Afrique du Sud dans le cadre du la Hinchadas
Unidas Argentinas
Enfin, toujours vendredi après-midi, c’est un
groupe de barras d’Estudiantes qui à bord d'une voiture a mitraillé des membres
d’une faction rivale. L’alerte rapidement donnée, les assaillants ont été pris
en chasse par la Police et interpellés quelques instants plus tard…
Cette attaque fait suite aux affrontements
entre barrabravas « Pincharatas » qui ont eu lieu à l'entrée de la
gare de La Plata, mercredi dernier et qui avaient coûté la vie à un policier
tué par balles…
L’Argentine rencontre actuellement de
nombreuses violences qui ne concernent plus, comme dans le passé, les hinchas
des équipes rivales avant le match où la sortie des stades. Aujourd’hui la
plupart de ces affrontements sont liés aux luttes intestines pour le pouvoir et
le contrôle des barras bravas et du « business » généré par
celles-ci.
Cette intensification des affrontements apporte
aussi une nouveauté puisqu’ils ne se limitent plus à la proximité des stades ou
des quartiers. Ces combats entre groupes belligérants de barras peuvent
maintenant se dérouler partout en ville et dans n’importe quelle circonstances
comme l’ont démontré les assassinats de Juan Alberto "Chaperito"
Bustos (il était avec sa femme et son enfant) et de Víctor Galarza…