Du 21 au 30 avril prochain, 12 hooligans du Partizan de
Belgrade, accusés du meurtre de Brice Taton seront jugés dans la capitale serbe
pour homicide.
Quatorze personnes, avaient rapidement été identifiées et
fortement soupçonnées d'avoir participé à l’attaque du groupe de supporters du
TFC dans le centre de Belgrade, juste avant le match d'Europa League opposant
le Partizan de Belgrade à Toulouse…
Sur ces quatorze personnes, membres des Grobari, le
groupe ultra’ du Partizan, douze ont finalement été identifiées et interpellées
par la police serbe. Les deux autres considérés comme les principaux meneurs
sont donc toujours en fuite et font l'objet de fiches de recherche lancées par
Interpol, l’un d'entre elles pourrait se trouver en Hollande…
Fondés dans les années 70, les Grobari, représentent l'un
des plus grands groupes de supporters de Serbie, l’un des plus violents et
nationalistes aussi…Les 12 personnes en attente de jugement sont (principalement)
membres des IRR BGD (Irriducibili Belgrade) un des groupuscules d’obédiences
nationalistes, ouvertement xénophobes et néo-nazis, affiliés aux Grobari.
Grobari en Serbe signifie « Croque-morts », surnom
qui selon « la légende » leur a été donné par les supporters de l’autre
grand club Serbe (en rapport avec la couleur du maillot)
Aujourd’hui le Partizan compte trois principaux groupes
historiques (Grobari, Juzni Front et Grobari 1970) qui forment une même entité
même si le Juzni Front, groupe sécessionniste quitta en 1999 le groupe
historique avant de le rallier à nouveau après beaucoup de difficultés en 2003,
mais aussi donc une nébuleuse de groupuscules plus ou moins importants comme
Alcatraz, Anti-Romi, Grobari Padinjak, West Serbia Crew, Vandal Boys, Shadows,
IRR BGD et Juzna kapija…
La plupart des accusés sont jeunes, étudiants pour
certains, vivent dans la Banlieue de Belgrade à Pancevo, une banlieue bombardée par l’Otan en 1999, un conflit et des frustrations (notamment l’indépendance
auto proclamée du Kosovo, qui faisait suite aux guerres de Yougoslavie qui
ensanglantèrent les territoires de l'ancienne République fédérale socialiste de
Yougoslavie entre 1991 et 2001) sources de dérives nationalistes et xénophobes
(dans la même semaine un Australien, un Britannique et un Libyen avaient aussi
été agressés).
Les douze accusés encourent une peine allant de 20 à 40
ans de prison….