Buenos-Aires, dimanche 21 Mars 2010, 15h (heure locale), Estadio Alberto J. Armando, plus connu sous le nom
de la Bombonera, situé dans le quartier de La Boca, au sud-est du centre ville,
près du port, les deux plus grands ennemis du football Argentin vont
s’affronter encore une fois dans ce qui est et reste(ra), quel que soit le
contexte sportif, le seul et unique superclasico, le match de matchs….
Une
fois encore en effet, c’est tout un peuple qui s’affronte, entre ceux qui
supportent Boca, et ceux qui soutiennent River. Car les bosteros (bouseux) de
Boca Juniors qui reçoivent les Millonarios (millionaires) de River Plate, ce
n’est pas contrairement à des « derbys » classiques de type Européen,
l'affaire d'une ville ou de deux quartiers, il est l’affaire de tout un pays
qui s’arrête le temps de cette rencontre et ne vit que pour ce match à nul
autre identique…
Dimanche
après-midi donc, comme à chaque fois, les rues vont se vider, les cafés se
remplir et les deux hinchadas vont s’affronter dans une confrontation vocale
faite de passion et d’excès…
Le
premier superclasico de l'histoire aurait eu lieu le 24 août 1913 (victoire de
River 2-1) sur le terrain du racing Club Avellaneda, même si, à cette époque,
il ne détenait pas encore cette appellation désormais mondialement connue. Pour
certains, la première confrontation entre les deux équipes remonte au 2 août
1908 sur le terrain de Boca dans la Dársena Sur, la partie sud des docks et
aurait vu la victoire de Boca (2-0)
À
cette époque, les deux clubs cohabitaient dans le même quartier de la Boca, la
où River Plate est fondé le 25 mai 1901 quand Boca Juniors voit le jour dans le
même quartier quatre ans plus tard, le 3 avril 1905, avant que River ne déménage
pour finalement s’installer à Núñez, à l’opposé de la ville, un des quartiers
les plus au nord de la Capitale fédérale…
Aujourd'hui,
depuis quelque temps, quelques Tournois, les deux clubs se trouvent en
difficulté sportive et financière.
Après
avoir alterné titres nationaux et sacres internationaux, Boca est rentré dans
le rang et peine à tenir son rang. De son côté River, qui n'a remporté que deux
des dix derniers championnats d'Argentine continue de s’engluer dans une crise
structurelle et sportive que l’arrivée à la présidence de Daniel Passarella,
l’ancien capitaine de la sélection albiceleste et des Millonarios n’a pas
encore réussi à endiguer…
Entre
crise de nerfs, problèmes existentiels des uns et des autres, les problèmes
d’égo et de vestiaires des uns et des autres, les Millonarios et les Xeneizes,
jouent bien plus encore qu’un superclasico ce dimanche, car concrètement ce
match offre une affiche entre le 17ème et le 11ème et c’est bien le seul moyen
de faire oublier ces classements et ces résultats qui sont de véritables
offenses pour les hinchas qui va s’offrir aux deux clubs mythiques Argentins.
River
Plate n’a plus gagné à la Bombonera depuis le Tournoi de Clôture 2004 (0 -1), nul doute qu’une nouvelle
victoire ferait du bien aux riverplatenses et comme ce raisonnement est quasi
identique du côté Xeneize, le match de dimanche sera encore une fois comme
toujours quelque chose d’unique, entre passion et tragédie…
Passion
parfois excessive qui encore une fois nécessitera d’importantes mesures de
sécurité avec la présence prévue de plus de 850 policiers dans et autour de la
Bombonera et l’annonce par les autorités d’une application stricte des
interdictions de stades prononcées à l’encontre des barrabravas des deux clubs.