jeudi 4 mars 2010

Calcio (et ailleurs) : Répression collective, responsabilité individuelle…


Effet secondaire des mesures répressives prises par la plupart des gouvernements Européens, les groupes ultras désormais contraint à des mesures liberticides et vexatoires comme en Italie avec la carte du tifoso et les autorisations préalables d’entrer des bâches dans les stades, voient graviter autour des associations officielles de plus en plus de groupuscules portés (principalement) sur la confrontation violente avec les supporters adverses et la Police…

Violences ultras aux frontières du teppismo (vandalisme) en Italie, le phénomène des « Cani Sciolti » (les chien errants) s’identifie (en partie) à celui des « indépendants » tel qu’il est connu désormais en France…

Napoli (Curva A), Roma, Lazio, Juve, Atalanta, Livorno, Fiorentina, Hellas Vérone, Pescara, Salernitana, Brescia, toutes ces « tifoserie » sont principalement concernés (touchés ?) par ce phénomène de violence lié en grande partie à la disparition ou à la perte de pouvoir de certains groupes ultras « historiques » qui jouaient préalablement un rôle structurant et fédérateur…

C’est ainsi le cas du côté de la Juventus avec la disparition des Fighters à Turin (du groupe historique dès 1987 après les affrontements face à la Fiorentina. Sous ses formes dérivées ensuite, Arancia Meccanica, Drughi et après sa refondation en 1993). Celles de la Vecchia Guardia et des Firenze Ultras 1926 à Florence, celle des BAL à Livourne ou bien encore des ASRU (AS Roma Ultras) tout comme l’inversement de tendance constaté à Naples avec l’émergence de la Curva A et de ses groupes « radicaux » véritables « antithèses » du CUCB « historique » de Palummella qui domina et symbolisa durant des années la passion du peuple partenopei pour son équipe…

Ailleurs, se sont les multiples arrestations de « capo(s) » comme du côté de la Curva Nord du Stade Olympique de Rome, qui ont engendré une  perte d’influence des Irriducibili de la Lazio. Tifoseria (historiquement) respectée pour ses valeurs et son comportement, du côté de l’Atalanta on est désormais loin des Brigate Nero-azzurre. Si les ultras de la Curva Nord Bergamo 1907 maintiennent la tradition, l’interdiction de stade et la récente condamnation qui ont frappé l’emblématique Claudio Galimberti « Il Bocia » laisse la tifoseria bergamasque dans l’expectative, d’autant plus que le Wild Kaos a tendance a s’exonérer des règles ultras pour « encourager » les comportements cani-sciolti dans la cité Lombarde…

On atteint là l’expression d’un contresens historique des autorités Italiennes (comme ailleurs) avec cette volonté répressive qui touche des groupes officiels qui préalablement pouvaient fédérer des milliers de tifosi (en Italie), voire quelques centaines (comme en France avec les Boulogne Boys dissous pour une histoire banderole…) et qui va peut-être amener la fin de ce mouvement ultra « storico » Italien.

Ces groupes ne peuvent plus avoir la même influence qu'autrefois dès lors que le contexte a fortement évolué et que l’absence de culture commune, les diversités de mentalités et d’objectifs (individuels et communs) sont telles, que ce sentiment d’appartenance et de cohésion devient actuellement quasi impossible à maintenir.

En Italie (comme en France) ces valeurs historiques sont évidemment indissociables de la culture ultra. Leurs remises en cause institutionnelles, contextuelles, posent la question d’une réorientation du mouvement ultra face à une répression aveugle, simpliste et orientée…

Face aussi à ces « jeunes » qui composent majoritairement les troupes des « cani sciolti »