Effet
secondaire des mesures répressives prises par la plupart des gouvernements
Européens, les groupes ultras désormais contraint à des mesures liberticides et
vexatoires comme en Italie avec la carte du tifoso et les autorisations
préalables d’entrer des bâches dans les stades, voient graviter autour des associations officielles de plus en plus de groupuscules portés
(principalement) sur la confrontation violente avec les supporters adverses et
la Police…
Violences
ultras aux frontières du teppismo (vandalisme) en Italie, le phénomène des
« Cani Sciolti » (les chien errants) s’identifie (en partie) à celui
des « indépendants » tel qu’il est connu désormais en France…
Napoli
(Curva A), Roma, Lazio, Juve, Atalanta, Livorno, Fiorentina, Hellas Vérone,
Pescara, Salernitana, Brescia, toutes ces « tifoserie » sont
principalement concernés (touchés ?) par ce phénomène de violence lié en
grande partie à la disparition ou à la perte de pouvoir de certains groupes
ultras « historiques » qui jouaient préalablement un rôle structurant
et fédérateur…
C’est
ainsi le cas du côté de la Juventus avec la disparition des Fighters à Turin
(du groupe historique dès 1987 après les affrontements face à la Fiorentina.
Sous ses formes dérivées ensuite, Arancia Meccanica, Drughi et après sa
refondation en 1993). Celles de la Vecchia Guardia et des Firenze Ultras 1926 à
Florence, celle des BAL à Livourne ou bien encore des ASRU (AS Roma Ultras)
tout comme l’inversement de tendance constaté à Naples avec l’émergence de la
Curva A et de ses groupes « radicaux » véritables
« antithèses » du CUCB « historique » de Palummella qui
domina et symbolisa durant des années la passion du peuple partenopei pour son
équipe…
Ailleurs,
se sont les multiples arrestations de « capo(s) » comme du côté de la
Curva Nord du Stade Olympique de Rome, qui ont engendré une perte d’influence des Irriducibili de la
Lazio. Tifoseria (historiquement) respectée pour ses valeurs et son
comportement, du côté de l’Atalanta on est désormais loin des Brigate
Nero-azzurre. Si les ultras de la Curva Nord Bergamo 1907 maintiennent la
tradition, l’interdiction de stade et la récente condamnation qui ont frappé
l’emblématique Claudio Galimberti « Il Bocia » laisse la tifoseria
bergamasque dans l’expectative, d’autant plus que le Wild Kaos a tendance a
s’exonérer des règles ultras pour « encourager » les comportements
cani-sciolti dans la cité Lombarde…
On
atteint là l’expression d’un contresens historique des autorités Italiennes
(comme ailleurs) avec cette volonté répressive qui touche des groupes officiels
qui préalablement pouvaient fédérer des milliers de tifosi (en Italie), voire
quelques centaines (comme en France avec les Boulogne Boys dissous pour une
histoire banderole…) et qui va peut-être amener la fin de ce mouvement ultra
« storico » Italien.
Ces
groupes ne peuvent plus avoir la même influence qu'autrefois dès lors que le
contexte a fortement évolué et que l’absence de culture commune, les diversités
de mentalités et d’objectifs (individuels et communs) sont telles, que ce
sentiment d’appartenance et de cohésion devient actuellement quasi impossible à
maintenir.
En
Italie (comme en France) ces valeurs historiques sont évidemment indissociables
de la culture ultra. Leurs remises en cause institutionnelles, contextuelles,
posent la question d’une réorientation du mouvement ultra face à une répression
aveugle, simpliste et orientée…
Face
aussi à ces « jeunes » qui composent majoritairement les troupes des
« cani sciolti » …