samedi 6 mars 2010

Cass Pennant : Want Some Aggro ? (Happy birthday)


Cass Pennant qui est né le 6 Mars 1958 (52 ans aujourd’hui donc) à Doncaster (South Yorkshire)  a été un personnage clé de la célèbre Inter City Firm de West Ham United. Sa capacité à se sortir de tous les combats à la force des poings et à se tirer de n’importe quelle situation lui a valu d’être respecté de ses pairs et craint de ses ennemis.

Dans son autobiographie, «Cass», Pennant raconte ses années au sein de l’Inter City Firm, le groupe de supporters (hooligans) de West Ham devenu un véritable mythe en Angleterre et dans l’Europe entière depuis…

Né d’une mère jamaïcaine qui immigra en Angleterre alors quelle était enceinte et qui l’abandonna six semaines après sa naissance, le jeune « Carol » son (vrai) prénom de baptême se retrouva rapidement placé dans une famille d’accueil de Plaistow dans l’East London, dans ce qui était alors le County Borough of West Ham et où il se trouva être le seul enfant de « couleur » non seulement de la famille mais aussi du quartier dans l’Angleterre conservatrice des années 60…

Pennant, confronté au racisme et aux moqueries, son prénom Carol, communément attribué à des garçons dans les Caraïbes, la région d’origine de sa mère biologique, « (ré)sonnant » comme un prénom féminin en Angleterre, du rapidement apprendre à se faire respecter dans un quartier ouvrier où la violence était souvent le seul recours possible…C’est après avoir vu Cassius Clay battre Henry Cooper qu’il adopta le surnom de « Cass »

Supporter de West Ham United, le grand club de l’East End, rapidement membre et bientôt (un) leader de l’Inter City Firm, qui prend son nom du réseau de train interurbain utilisé prioritairement pour les déplacements et essentiellement constitué de cokneys. Cass Pennant fût le premier hooligan incarcéré et condamné (à quatre ans de prison) pour des faits de violences liés au « hooliganisme ».

Après son second « séjour » en prison, il fonda une société de sécurité spécialisée dans les boîtes de nuits. C’est dans ce cadre qu’une nuit, il fût grièvement blessé, touché par trois balles de revolver tirées par un homme à qui il avait refusé l’entrée d’un night-club dans le South London. Donné comme quasiment « perdu » par les médecins, il sortit pourtant du coma après 48h de soins intensifs…

Pennant commença à écrire ses mémoires lors de son premier séjour en prison, sur des pages des livres empruntés à la Bibliothèque mais ses écrits « clandestins » furent saisis par les « matons ». C’est lors de son second séjour qu’il reprit l’écriture et réussi à faire passer à l’extérieur son livre qui deviendra son autobiographie « Cass » publiée en 2002 et qui a été classée dans les dix meilleures ventes en Angleterre …

Il publia ensuite d’autres livres sur les « firms et le hooliganisme » comme « Congratulations, You Have Just Met the I.C.F », le fameux « Terrace Legends » avec Martin King une des leaders charismatiques des…Headhunters de Chelsea ou encore le « cultissime» Good Afternoon Gentlemen, the Name's Bill Gardner en collaboration avec Bill Gardner, « The General » lui-même, leader et autre figure emblématique de l’ICF…

Retour dans ces années 80 de révoltes et de violences sous la plume de Cass Pennant :

Newcastle - 15 mars 1980 : West Ham joue à l’extérieur. Nous sommes l’avant-garde. La flicaille ne sait pas que l’Inter City Firm débarque en force par le train interurbain. Le train s’arrête. Tout le monde descend en même temps, en criant, en chantant. Ton groupe est le premier à bondir hors de la gare. Même si les flics ignorent que tu es là avec les autres, ça n’a pas d’importance, parce que les supporters de l’équipe qui reçoit sont tous là. Ils t’attendent. C’est pas très cool à voir, 500 ou 600 mecs qui n’ont qu’une envie, te rentrer dans le lard. Tu te dis «Est-ce que je me barre ? Ou bien c’est quoi la prochaine étape ? Et puis merde, je laisse pas tomber les potes !»

Et puis tu entends le rugissement qui monte de ton propre groupe, ce grondement qui te fait dresser les cheveux sur la nuque. C’est à ce moment que tu commences à prendre ton pied. Tu vois ceux d’en face courir, ils arrivent sur toi, poings levés. Ton adrénaline grimpe en flèche, ton coeur cogne, et tout bascule, dans quelques minutes ce sera fini, tu n’arriveras pas à croire à ce qui s’est passé. Et ça se termine toujours comme ça, brusquement, comme si l’arbitre avait sifflé la fin du match. Parfois, tes émotions franchissent un cap, tu n’es plus conscient que du bonheur d’avoir survécu. Ce n’est que quand c’est vraiment fini que tu peux redescendre, tu étais tellement haut, c’était vraiment l’extase. L’atmosphère autour est électrique, les types sont déchaînés, pleins d’eux-mêmes, chacun revit le moment, la pâtée qu’ils viennent de coller à l’une des plus grandes « firms » adverses. Tu te dis juste «putain de merde !» et tu vas vibrer toute la semaine, jusqu’à ce que tu remettes ça au prochain match. Et puis tu verras les autres types avec sur la figure ce sourire spécial, le même que fait tout le monde après la bagarre.

C’est ça, le pied que tu prends quand tu vas aux matchs et à la castagne, tu sais qu’il y a du danger mais tu n’y penses pas une seconde. On forme un sacré groupe ce jour-là, le même que depuis des années, on est juste devenus un peu plus coriaces avec le temps, ça nous rapproche, on sait que personne ne va nous en remontrer. On a le sentiment d’être libres, de ne compter que sur nous-mêmes, que personne ne viendra nous filer un coup de main.

C’est de ça dont parlent tous les «hoolies», c’est un truc qu’ils ne cherchent pas à expliquer parce qu’ils ne peuvent pas, ils n’analysent pas ce qu’ils font. S’ils le faisaient, ils trouveraient ça injustifiable, exactement comme vous ! 

La plupart répondraient «ça vient de l’intérieur». Pour ma part, je trouve risible que la société ne puisse pas accepter cette réponse typique - il faut toujours une raison à tout ! Tout doit être ou tout noir ou tout blanc, il n’y a jamais de gris…Pourquoi des types normaux, sympathiques, vont-ils se castagner autour des matchs ? La plupart de ceux que je connaissais ne pensaient pas au départ aller se battre pour une équipe, mais ils acceptaient que ce soit devenu la raison pour laquelle nous allions aux matchs. Nous ne nous considérions pas comme des hooligans, c’était un sale mot. Tout ça, c’était parce qu’on était jeunes, la plupart d’entre nous célibataires, et que c’était ce qui se passait, ce qui se faisait, ce qu’on faisait. Ça avait quelque chose à voir avec le fait de grandir, de devenir ce qu’on croyait être un homme à l’époque.

Le frisson, l’excitation, tout se passe dans les tribunes. C’est la première fois qu’on est libres, qu’on peut faire ce qu’on veut, et qu’on est ensemble dans une bande. La société change, les gens pas forcément. J’ai été élevé dans la culture du combat. Je n’ai jamais fait l’expérience de la violence à la maison, contrairement à d’autres, mais en étant avec les autres je voyais les différents «street-gangs». A l’époque, on était en plein trip skinhead. Au début des années 70, la culture skinhead a envahi les classes ouvrières de Grande-Bretagne. La paix et l’amour ont été balayés, la haine et la guerre régnaient en maîtres absolus. Ce tout nouveau culte coïncidait avec la musique, avec le football, et tout le monde se promenait comme s’il avait envie d’en découdre avec le monde entier, et puis ça a commencé à castagner sur les terrains de foot partout dans le pays....