Dès
le début des années 1980, cette tendance a disparu dans un grand nombre de
« firms » associées aux clubs des grandes villes. Le changement de
culture du football, l'émergence de joueurs noirs et probablement, plus
significativement, l'importance croissante de hooligans noirs ont poussé les fascistes vers la sortie des
stades.
La
plupart des firms liées aux clubs de Londres, Cardiff, Birmingham, Manchester
City et United, Leicester, Derby et les clubs de Sheffield a vu un nombre
important de hooligans noirs apparaître durant les années 1980.
Il
y avait évidemment des exceptions telles que Leeds et Newcastle où le National
Front avait une forte influence au sein de leurs firms. De même pour bon nombre
de firms liées aux petits clubs, où il n'y avait guère, voire pas de population
« de couleur », à défaut des communautés asiatiques qui portaient peu
d'intérêt pour le football.
Chelsea
reste une énigme. Aucun club n'a eu de relation aussi longue avec l'extrême
droite, du National Front et du British Movement des années 1970 à Combat 18
dans les années 1990. Et pourtant, malgré cela, il y eu également des
hooligans noirs et ils étaient généralement acceptés. En fait, le seul problème
connu au sein des Headhunters de Chelsea en relation avec Combat 18 a été quand
Mark Atkinson un activiste néo-nazi de la Firm de Chelsea a laissé un message
menaçant sur le pare-brise de Big Willy, un leader noir des hooligans du club
Londonien. Rien de bien problématique en somme...
La
relation entre les hooligans et les fascistes à Millwall a été encore plus
marquée dans un quartier où le British National Party a fait sa première percée
électorale lors d'une élection partielle en 1993. Pourtant, là encore, Millwall
a toujours eu des hooligans noirs. Même en 1977 comme le montre un reportage de
la BBC « The infamous Millwall “F-troop » où l'un des personnages
principaux était un hooligan noir appelé « Tiny ».
De
fait en 1993, peu après la victoire électorale de Derek Beackon, des membres de
Combat 18 firent le tour de quelques-uns des pubs de Millwall pour essayer de
recruter, mais ils se sont fait violement « refouler » par les
hooligans de Millwall. Pour eux, Combat 18 était trop fortement associé à
Chelsea. Pas question d’accepter des gars qui ne soient pas loyaux au
southeast London et à Millwall…
Cette
priorité donnée au lien géographique, culturel, identitaire, sera aussi de mise
en Avril 1994 quand en marge d’un match amical prévu au stade Olympique de
Berlin, le jour anniversaire de la naissance d'Hitler, fascistes britanniques
et allemands espéraient se réunir pour attaquer une manifestation turque dans
la ville la veille de la rencontre.
Cependant, malgré les liens avec Combat 18,
Tony Covelle, le chef des Headhunters de Chelsea et considéré par beaucoup
comme un des hooligans les plus importants sur la scène Anglaise à l'époque,
n’avait pas approuvé ce projet, Il était Anglais et les Allemands étaient
l’ennemi « prioritaire »...
Face aux risques de toutes sortes et à
« l’inadéquation » de la date, le match sera annulé…