La
fin de saison 2009-2010 en 2.Bundesliga (L2) a été marquée par la promotion de
deux clubs historiques (chacun à sa manière) du foot allemand,
Kaiserslautern et Sankt Pauli. Deux club différents en termes d’histoire, de
palmarès et de culture, mais deux clubs ancrés dans une véritable tradition
populaire…
Il
aura donc fallu quatre ans, quatre longues années de purgatoire pour que
Kaiserslautern, l’un des monuments historiques du foot allemand (Champion
d’Allemagne en 1951, 1953, 1991 et 1998, 8ème dans la hiérarchie de tous les
temps de la Bundesliga, devant Schalke et Leverkusen notamment) retrouve
l’élite.
Pourtant
en début de saison avec l’effectif le plus jeune de la ligue, Kaiserslautern
était tout au plus donné comme un outsider mais portés par leurs enthousiasmes
les Rote Teufel ont su d’emblée enclencher une dynamique positive, accompagnée
d’un formidable engouement populaire, pour faire la course en tête pratiquement
du début à la fin de saison…
Kaiserslautern
aura tout parfaitement réussi cette saison, sauf à fêter la montée en
Bundesliga devant son merveilleux public du Fritz Walter Stadion. Il aura donc
fallu attendre, par la faute d’une inattendue défaite contre le Hansa Rostock,
48 heures de plus et le match nul entre le FSV Francfort et le FC Augsbourg
pour officialiser le retour au plus haut niveau…
Lors
de sa dernière promotion, en 1997, le FC Kaiserslautern, alors entraîné par
Otto Rehhagel, avait fêté son retour dans l’élite par un titre de champion
d’Allemagne. Il sera difficile de rééditer cet incroyable exploit car la
plupart des héros de la promotion cette saison sont soit en prêt, soit en fin
de contrat mais on peut espérer toutefois que le manager Stefan Kuntz et
l’entraîneur Marco Kurz parviendront à montrer une équipe compétitive pour
faire revivre quelques soirées magiques dans le mythique Betzenberg.
Quant
à Sankt Pauli, le club du célèbre quartier de Hambourg retrouve la Bundesliga
pour la première fois depuis la saison 2001-2002. Comme Kaiserslautern, les
Kiezkicker étaient plutôt considérés comme des outsiders mais ont su surfer sur
une dynamique positive.
Le
club de la Reeperbahn a connu un petit passage à vide au début des matchs
retours mais il a su retrouver son enthousiasme du début de saison pour
récupérer la 2ème place tant convoité au détriment d’Augsburg en privilégiant
un jeu offensif, spectaculaire et attractif.
Ce
qu’ont réussi cette saison les joueurs du club du quartier chaud de Hambourg
est remarquable d’autant plus que le club est soutenu par une immense ferveur
populaire, sans oublier des concepts et un engagement politique qui sont mêmes
inscrits dans le règlement du club (et du stade) qui en font un club totalement
à part. Tellement à part, qu’il reste à savoir si St. Pauli, allergique à tout
ce qui s’apparente de près ou de loin au foot business, pourra se donner les
moyens de s’installer durablement en Bundesliga.
Il
faudra sans doute faire quelques entorses aux « beaux principes » mais
sans perdre son âme (un vrai dilemme assurément) pour éviter la mésaventure de
la saison 2001-2002 où les Kiezkicker avaient replongé douze mois après leur
promotion….