Diego Maradona, une légende vivante, joueur hors norme mais aussi celui qui voulait monter (avec Eric Cantona) un syndicat de joueurs depuis la Coupe du Monde 1986 au Mexique où il n’avait pas apprécié que la FIFA pour des raisons financières et de droits TV fasse jouer les matchs à midi, en altitude et en plein été.
Maradona considérait que le football dans
certains domaines devait appartenir aux footballeurs et qu’ils devaient être
consultés dans l’organisation des compétitions.
Diego Maradona n’avait pas (plus) de vie depuis
ses premiers pas sur un terrain de football. Sortir de chez lui a toujours été
impossible, les murs de sa maison sont régulièrement tagués. Lorsque des gens
passent en voiture devant chez lui, ils baissent la vitre et crient
« allez Diego !!! », toute la journée des gens s’arrêtent, posent pour des
photos et cela fait des années qu’il en est ainsi…
Mythique, Maradona l’est assurément. Depuis dix
ans, une Eglise Maradona existe même à Rosario, qui revendique aujourd’hui
plusieurs centaines de milliers de fidèles et dit encore peu l’amour des
Argentins pour leur Pibe de Oro, celui qui a permis aux Gauchos de laver en
1986 un honneur sali par un titre acquis en 1978 dans le fracas d’une Coupe du
monde organisée par Videla, à quelques mètres seulement des centres où le vieux
dictateur faisait torturer et exécuter ses opposants.
Diego Maradona, c’est avant tout un homme
sincère, au-delà du footballeur, au-delà des excès, il reste unique pour ceux
qui ont vécu cette période, ceux qui ont vu le mythe débuter à Boca Juniors et
avant ça à Argentinos Juniors, ceux qui se sont réjouis de le voir arriver à
Barcelone, ceux qui l’ont vu échouer en Catalogne, ceux qui ont douté en le
voyant partir au Napoli, ceux qui l’ont vu enflammer la cité parthénopéenne,
ceux qui l’ont vu se perdre dans les nuits napolitaines, ceux qui l’ont vu retourner en Argentine,
pathétique échéance d’un destin hors norme…
Diego Maradona c’est un homme complexe qui est
resté un enfant passionné, il ne se la joue pas, il n’en a pas besoin, il est
Diego Maradona, le Pibe de Oro, il s’occupe beaucoup des autres, il a une vraie
conscience politique, prend des positions, les assume et les défend…
Après sa déchéance, après des années de déshérences,
il est bon de le voir dorénavant à la tête de la sélection argentine, cette
sélection « albiceleste » qu’il a tant aimée, pour laquelle il a tant
donné et tant souffert. Le maillot argentin est pour lui une immense fierté…
Maradona c’est avant tout un artiste, une star de
rock, un symbole de liberté, il y a un côté christique, divin en lui ! Sa
vie, cette passion, ça ne pourrait pas arriver chez nous : La France n’est
pas assez exaltée pour ça…
Maradona ne pourra jamais être un modèle à
montrer en exemple, Maradona est unique, comme une émotion furtive qui vous
marque (pourtant) à vie…
Cette Coupe du Monde ne vaut que pour ça, ne vaut
que par ça…
"O mamma mamma mamma, o mamma mamma mamma,
sai perché mi batte il corazon ? Ho visto Maradona, ho visto Maradona, eh,
mammà, innamorato son !"