lundi 12 juillet 2010

Bergame : Les familles de Gabriele Sandri et de Stefano Cucchi présentes à la fête des ultras de l'Atalanta…


Le père de Gabriele Sandri, cet ultra de la Lazio abattu en Novembre 2007 sur une aire d’autoroute par un Policier et la mère de Stefano Cucchi, décédé le 22 Octobre dernier à l’hôpital Sandro Pertini de Rome, une semaine après son arrestation par la Police pour possession de drogue étaient présents lors des débats organisés par les ultras de l’Atalanta durant leur fête annuelle…



La réunion, organisée par les "ultrà bergamaschi" dans le cadre de la "Festa della Dea" (fête de la Déesse) un événement annuel dédié à l’Atalanta, concernait "les abus de pouvoir" (de la Police) et a été suivie, malgré la chaleur, par près de 500 personnes…

Giorgio Sandri, commentant la condamnation du policier Luigi Spaccarotella, auteur des coups de feu mortels contre son fils, à seulement six ans de prison lors de ce débat à Bergame a déclaré "qu’Il était clair pour tous que cette décision n'avait pas fait justice " précisant toutefois que ce meurtre ne concernait que le coupable et non, toute la Police…

Aux ultras atalantini qui le 11 Novembre 2007 après l’annonce de la mort de son fils avaient provoqué la suspension du match Atalanta-Milan, Giorgio Sandri a déclaré "Je ne sais pas si vous avez eu raison ou tort de faire ce que vous avez fait ne mais je sais que l’avez fait avec le coeur. Et je suis ici avec le cœur" provoquant les applaudissements de l’assistance…

Puis c’est la mère de Stefano Cucchi, décédé le 22 Octobre 2009 dans un hôpital de Rome, une semaine après son arrestation pour possession de drogue qui a pris la parole. La mort de ce jeune homme dans des conditions très suspectes et alors qu’il était en garde-à-vue avait provoqué de violentes émeutes à Rome.

« Dans la soirée du 15 Octobre Stefano est rentré accompagné de trois policiers a expliqué Ilaria Cuccchi accompagnée de son mari à ses côtés. Ils ont fouillé sa chambre sans rien trouver. Ils ont alors dit qu'ils devaient le garder jusqu'au lendemain pour boucler son dossier (…) Ils l'ont emmené, menottes aux poignets (…) C'était la dernière fois je l'ai vu vivant. Il a été impossible de parler avec lui dans les jours suivants (…) Quant on nous a fait voir le corps ils nous ont seulement montré son visage: il a été tué et massacré,  sa mâchoire était cassée. Nous voulons la justice et rien ne nous arrêtera… »

Après ces paroles, les ultras atalantini ont longtemps applaudi cette femme courageuse en scandant à l'unisson le nom de Stefano Cucchi…

Cette affaire avait non seulement provoqué des émeutes mais aussi un véritable tôlé sur ce qui apparaissait à l'évidence comme une bavure policière. Selon les procureurs de Rome en charge du dossier, les trois agents sont bien responsables et poursuivis pour le passage à tabac toutefois ce ne sont pas ces coups qui auraient causé directement la mort de ce jeune homme de 31 ans, mais l’absence de soins prodigués par les Médecins de la Prison.


Le 17 Juin dernier, 13 personnes dont des Médecins et des infirmiers ont été mis en examen, accusées non seulement de n’avoir pas soigné Cucchi, de ne pas l’avoir fait transporté aux urgences quand son état de santé l’aurait nécessité mais aussi d’avoir établi un certificat de décès "attestant faussement qu’il s’agissait d’une mort naturelle"