Le jour du concert, les organisateurs sécurisèrent le lieu où il
devait se tenir, « The Yorkshire Grey » à Eltham South East London avec l’aide
du British Movement Leader Guard, la « force de frappe » du BM, un des premiers mouvements
néonazis Britanniques fondé en 1968…
Une unité de la sécurité de Blood and Honour se rendit ensuite à la
gare de Waterloo, « remplie » de journalistes et de nombreux militants d’extrême
gauche qui avaient
déjà attaqué les premiers Boneheads arrivés en ordre dispersé sur les lieux malgré la présence massive
des forces de Police qui d’ailleurs interpellèrent dès son arrivée le
responsable de la sécurité de B&H, Kirk Barker après de violents
affrontements…La situation bascula dans le chaos avec les contre-manifestants
communistes (et autres) qui s’attaquaient aux groupes de fans qui arrivaient de plus en
plus nombreux et les Policiers qui intervenaient sporadiquement dans et autour
de la station de métro…
En début d'après-midi ; les militants d’extrême gauche avaient
réussi à bloquer les
NS en les refoulant vers l’intérieur de la station et la situation semblait
sous contrôle des forces de Police, d’autant plus que la plupart de skinheads
bloqués à ce moment-là, n’étaient pas de Londres, certains venaient (même) de l’étranger et n'étaient pas
familiers avec la station et ses environs…
C’est à partir de 15h15 que tout bascula quand débarquèrent d’une rame de métro
sur le quai N°15, des membres des sections du West London Blood and Honour et les Headhunters, la firm de Chelsea. Quasiment au même
moment et sans que cela ne soit concerté, arrivèrent par le Pont de Waterloo des
hooligans de West Ham (ICF), Millwall (Bushwackers) et Portsmouth (6.57 Crew), suivis peu après par un détachement du
BM Leader Guard (British Movement Leader Guard), le tout constituant une force de
frappe autrement plus redoutable que les quelques dizaines de skins arrivés sur
place jusqu’à présent…
Tout à coup les militants gauchistes n'avaient plus affaire avec de
petits groupes inorganisés sur un territoire inconnu, mais à deux firms de
hooligans chevronnés, ayant une parfaite connaissance du terrain et habituées
aux combats de rues.
Le rapport de force s’inversa ainsi rapidement dans la station avec la charge violente
des Headhunters et
sur le Waterloo Bridge avec l’association (étonnante vue la haine entre les
deux groupes) de l’ICF et des Bushwackers
qui avec les mecs de Portsmouth faisaient la jonction avec les autres hools dans la gare
de Waterloo semant la panique sur leur passage et laissant au sol de nombreux
blessés, dont de nombreux durent être hospitalisés.
Désormais « maîtres » de la station de métro, les skinheads du BM, de B&H,
les fans venus pour le concert et les casuals Londoniens (et de Pompey) soit environ 500 personnes, furent
alors encadrés par les forces de Police et « escortés » vers
l’extérieur de la station qui fût totalement fermée, ce qui empêcha de
nombreuses personnes d'atteindre le point de redirection. Des centaines
d'autres membres de Blood & Honour qui venaient de l'étranger ont été
refoulés aux ports de Douvres et Folkestone…
Au lendemain de la bataille, deux policiers avaient été hospitalisés,
trente-trois personnes arrêtées pour des infractions à l'ordre public et
détentions d'armes offensives et quarante-quatre personnes avaient été
hospitalisées dont douze pour des blessures par arme blanche (toutes des
militants anti-fascistes)…
La plupart des skinheads et des membres des firms se dirigèrent
ensuite vers Eltham et le Yorkshire Grey malgré le blocage des rames de métro
qui auraient dû les amener vers le lieu du « gig » Un certains nombres restèrent
cependant dans les secteur de Waterloo où les affrontements se poursuivirent
durant la nuit. La Police estima que plus de 2000 skinheads étaient « parvenus » à Londres pour le concert mais compte
tenu des règles de sécurité seulement 800 purent pénétrer dans la salle de
concert, ce qui provoqua encore des incidents avec la Police, qui voulut
essayer d'arrêter le concert. Alors qu’environ 200 policiers avaient été
mobilisés lors de la contre-manifestation des militants d’extrême gauche durant
la journée plus de 500 en tenue de combat avaient été envoyés aux alentours du
Yorkshire Grey.
Les participants se barricadèrent alors à l’intérieur de la salle,
avant qu’environ 200 d’entre eux, notamment les hools de Chelsea, West Ham et
Millwall ne sortent pour faire face aux forces d’intervention de la Police, qui
au final préfèreront laisser le concert se poursuivre pour éviter de nouveaux
affrontements…
Le lendemain, une grande partie de la presse britannique fit sa une
sur ces évènements sous le titre de « Battle of Waterloo » (Bataille de Waterloo) et engagea un vaste débat national sur
les moyens de contenir la menace croissante des skinheads et constante des
hooligans…