mercredi 29 septembre 2010

Estudiantes - Gimnasia y Esgrima : La Plata va vibrer pour son clásico…


La Plata est réputée en Argentine comme un exemple de planification urbaine du 19ème siècle. Connue sous le nom de Ciudad de las Diagonales (ville des diagonales), la capitale de la province de Buenos-Aires va vibrer aujourd’hui pour son "clásico Platense" entre Estudiantes et Gimnasia



Ce soir le León (Lion) et le Lobo (Loup) s'affronteront pour la 148ème fois de leur histoire en Championnat professionnel. Les Pincharratas d'Estudiantes rappelleront encore une fois leur ascendant statistique (51 victoires contre 45 pour Gimnasia et 51 nuls) et se proclameront "la fierté de la ville". Quant aux Triperos de Gimnasia, ils leur répondront que malgré une vitrine bien dégarnie, ils ont toujours accompagné leur équipe dans les moments difficiles et que les titres ne devraient plus tarder.

La genèse de cette rivalité ne manque pas d'intérêt. Fondé le 3 juin 1887, Gimnasia y Esgrima La Plata est la seule équipe de l'élite argentine qui n'a pas été créée en tant que club de football, mais pour pratiquer les activités décrites par son nom (la gymnastique et l'escrime). C'est en 1901 que ses membres commencent à s'adonner au "sport de ces fous d’anglais"…

En 1905, le club doit abandonner les installations qui l'accueillent, ce qui entraîne un schisme. D'un côté, partent ceux qui souhaitent s'adonner aux sports en terrain couvert ; de l'autre, les amateurs de ballon rond. Le 4 août de cette même année, le groupe de footballeurs décide de fonder le Club Atlético Estudiantes, qui deviendra avec le temps Estudiantes de La Plata.

Estudiantes adhère à l’AFA en 1911. Gimnasia finalement en 1914, mais les deux équipes ne s'affrontent pour la première fois que le 27 août 1916, avec une victoire 1-0 de Gimnasia. Depuis ce clásico a connu quelques matchs entrés dans les mémoires collectives, proche de nous, ce clásico du 5 avril 1992 devenu le "Clásico del Terremoto" (le derby du tremblement de terre) après que le but de la victoire de Gimnasia inscrit par l'Uruguayen José Perdomo, ait provoqué une telle liesse dans le stade que le sismographe de la ville se déclencha !

Néanmoins, c'est sans doute le 18 août 1996 que le derby platense présentait l'enjeu le plus important. Ce jour-là, pour le compte de la dernière journée du tournoi de Clôture, Gimnasia rendait visite à Estudiantes avec l'occasion de décrocher le premier titre de son histoire. Un match nul 1-1 plus tard, le Lobo avait tout perdu...

Mais Gimnasia a pris sa revanche en 2005, lorsqu'il a écarté Estudiantes de la lutte pour le tournoi de Clôture en lui endossant un sévère 4:1. Après cette dernière victoire tripera, les Pinchas ont connu l'extase le 15 octobre 2006, lorsque la bande à Juan Sebastián Verón s'est imposée sur le score de 7-0 sur la route de son dernier titre national (Tournoi d’Ouverture)…

Malgré le palmarès plus conséquent d’Estudiantes, la majorité de la population de La Plata est supportrice du Gimnasia y Esgrima. La Plata est une des seules villes d’Argentine (avec Rosario et Santa Fé) où l'hégémonie de Boca Juniors et River Plate ne se manifeste pas à outrance. Ainsi Gimnasia dénombre plus de hinchas dans la ville que les deux grands clubs de Buenos-Aires…

Tous les 10 décembre, date commémorative de la marche des "Triperos" sur l’hôtel de ville pour réclamer la cession de terrains afin de construire un stade de football, est organisé une fête en l'honneur des hinchas du Gimnasia, le "Jour Mondial du Supporter de Gimnasia y Esgrima"…

Plus généralement, de nombreuses opposition sont appelées « Clásicos » dans la football Argentin, cela correspond en fait à ce que l’on appelle des « derbys » dans le football Européen mais avec certaines nuances, liés à la situation géographique des clubs, à leurs renommées ou à leurs palmarès…

Les « Clásicos » concernent les 5 grandes équipes (reconnues comme ça...) : Boca Juniors, River Plate, Racing, Independiente et San Lorenzo. Au sein de ces Clásicos, le Superclásico ne concerne que Boca Juniors et River Plate.

On trouve aussi :

Le Clásico de Avellaneda, entre Independiente et le Racing.

Le Clásico Rosarino (de Rosario) joué entre Rosario Central et Newell’s Old Boys.

Le Clásico de « barrio » (du quartier) entre San Lorenzo et Huracán.

On peut aussi rapprocher de la notion de Clásico, le Clásico del sur (au sud de la capitale Fédérale, celui du secteur centre-ouest de la province de Buenos Aires) entre Banfield et Lanús (auxquels se rajoute le Club Atlético Los Andes, désormais relégué en Primera "B" Metropolitana) ou celui de la zone nord du « gran Buenos Aires » entre Chacarita Juniors et Tigre (ou le Club Atlético Platense)

Il existe encore d’autres “Clásicos" qui peuvent aussi avoir lieu selon les années et la présence au même niveau de compétition de deux club d’une même ville, comme le Clásico Santafesino (Santa Fe) entre le Club Atlético Colón et l’Unión, le Clásico Cordobés (Córdoba) entre le Club Atlético Belgrano et Talleres ou encore le Clásico Tucumano (San Miguel de Tucumán) qui oppose le Club Atlético San Martín et l’Atlético Tucumán…