Les
supporters du FC Hansa Rostock ont toujours eu la réputation d'être un lieu de
rassemblement pour les néo-nazis de l’ex Allemagne de l’Est. Pour (tenter de) mettre un
terme à cette image le club s’est associé à la campagne « Kein Ort für
Neonazis » ("pas de place pour les néo-nazis")…
Le
fait que les néo-nazis sont largement présents dans l'environnement des
supporters du Hansa Rostock n’est pas une nouveauté. Les dirigeants du club de
Mecklenburg-Vorpommern (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) ont donc dû afin de
tenter de corriger cette image prendre une position claire contre la
discrimination constatée non seulement dans la DKB-Arena et lors des
déplacements souvent houleux des supporters Hanseaten.
C’est aussi en particulier, l'hostilité entre les supporters de Hansa et ceux de St. Pauli qui souligne cette impression aux yeux du public…
C’est aussi en particulier, l'hostilité entre les supporters de Hansa et ceux de St. Pauli qui souligne cette impression aux yeux du public…
Ainsi
l’attaque à Hambourg, début d'août par un groupe d’une cinquantaine de
hooligans du Hansa de membres de l'USP (Ultra Sankt Pauli) et des Sankt Pauli
Skinheads alors qu’ils se préparaient à disputer un match amical, a encore
renforcé cette image extrémiste...
On
pourrait aussi noter à contrario que dans la même période, une délégation d’une
vingtaine de membres du NPD emmenée par Udo Pastör fût refoulée du stade de
Rostock par un groupe d’environ 150 supporters du Hansa aux cris de „Nazis
Raus!“…
Toutefois
l’ambiguïté de cette action demeure, dès lors que ce qui ressemblait à un acte
antifasciste a été essentielle présenté par ceux qui l’ont effectué comme un
acte "d’apolitisme militant". Le communiqué publié par la suite par
les Suptras (le principal groupe de supporters du Hansa) se lisait
essentiellement comme un rejet de toute officialisation d’une politisation des
tribunes du Ostseestadion…
Une
politisation, une image attachée aux milieux néonazis Allemands, qui reste
pourtant bien prégnante dans les rangs du FC Hansa Rostock mais aussi chez ses
adversaires, notamment ceux qui comme les ultras de St. Pauli affichent (eux
officiellement) des idéaux d’extrême gauche. Ainsi en Mars 1993, le premier
déplacement en ex-RDA de St Pauli avait eu lieu dans la Cité hanséatique de
Rostock et avait donné lieu à de véritables scènes d’émeutes entre supporters
des deux camps. Rostock, une ville où seulement un an avant (1992), avait eu
lieu une des attaques racistes les plus graves d’après-guerre contre des
demandeurs d'asile. Un centre d’hébergement avaient été carrément assiégé par
des néo-nazis pendant plusieurs jours. Rostock-Lichtenhagen est ainsi devenu le
symbole de la scène violente néo-nazis en Allemagne de l'Est, une réputation
qui continue de s'attacher à la région de Rostock aujourd'hui…
Bien
que la majorité de ses supporters ne soit pas politiquement positionnée, le Hansa
possède un groupe actif qui fait perdurer cette image, une image accentuée par
l’extrême violence des supporters de Rostock, notamment en déplacement (ils ont
d’ailleurs fait l’objet d’interdiction de déplacement la saison dernière)…
C’est
donc cette image que les dirigeants du Hansa souhaitent modifier en demandant à
la majorité des supporters se positionner activement contre l'homophobie et de
faire comprendre que les racistes ne sont pas tolérés dans leurs propres rangs.
Pour cette raison, tous les joueurs et le club sont invités à se prononcer
contre l'homophobie et d'établir clairement que les supporters homophobes et/ou
racistes ne sont pas les bienvenus. Le FC Hansa Rostock a dans le passé déjà
lancé plusieurs campagnes pour améliorer la perception du public sur son image
et ses engagements.
La
participation à la campagne "Kein Ort für Neonazis" ("pas de
place pour les néo-nazis") décidée la semaine dernière par le conseil
d'administration du Hansa Rostock est une nouvelle démarche, qui permettra au
club, d’engager à l’avenir, des actions ciblées pour la démocratie et contre
les violences néo-nazis, dans toute la région du
Mecklembourg-Poméranie-Occidentale…