Encore
une fois la polémique enfle en Argentine avec une nouvelle affaire de collusion
entre les milieux politiques, le Gouvernement en l’occurrence et les
barrabravas soupçonnés d’être des hommes de mains du pouvoir, dans le cas
précis d’avoir abattu un militant du Parti Ouvrier…
De
nouveau, l'assassinat de ce militant dévoile les liens entre la violence des
Barras Bravas et les poids lourds de la Confederación General del Trabajo de la
República Argentina (CGT) alliée du gouvernement.
C'est
ainsi la deuxième fois en quatre mois que des Barras Bravas sont soupçonnés
d'être utilisés par des politiciens proches du gouvernement, après les
expulsions en série du Mondial d'Afrique du sud de membres de l'ONG Hinchadas
Unidas Argentinas puisque certains de ces barras avaient été condamnés en
Argentine et n'auraient pas dû pouvoir quitter le territoire national, d'où la
question des protections haut placées….
Cette
fois l'affaire est plus grave : un militant du Parti Ouvrier (PO, trotskiste),
Mariano Ferreyra, 23 ans, a été tué par balle mercredi dernier, frappé à la
poitrine dans un quartier du sud de Buenos Aires. Une militante de 61 ans a été
pour sa part touchée par balle à la tête et demeure depuis dans le coma.
Des barrabravas auraient été embauchés par l'Union des chemins de fer, un syndicat
appartenant à la CGT, pour empêcher les militants trotskistes qui exigeaient
que des camarades licenciés soient réintégrés dans l'entreprise, de couper les
voies.
La
Présidente Argentine, Cristina Kirchner, a accusé l'ancien Président et rival
Eduardo Duhalde (2002-2003) d'être derrière le ou les responsable(s) de
l'assassinat, mais les principaux journaux du pays ont publié ensuite des
photos récentes du principal suspect, Cristian Favale, un mécanicien au chômage
et membre de la barra brava de Defensa y Justicia (modeste club de Primera B
Nacional du barrio de Florencio Varela) en compagnie du Ministre de l'Economie,
Amado Boudou, et du Ministre de l'Education Alberto Sileoni, lors d'une réunion
politique.
Cristian
Favale s'est finalement rendu à la Police dimanche (un dirigeant du syndicat
soupçonné d'avoir fait appel à lui, Pablo Diaz, avait été interpellé
auparavant) et s’il a reconnu avoir été sur les lieux mercredi dernier, il a
nié être le responsable du meurtre, indiquant qu’il devait avec d’autres barras "frapper et jeter des pierres, mais sans user d'armes" sur les
manifestants trotskistes.
Présenté
devant un Juge du Tribunal de 1ère Instance de Buenos-Aires, Cristian Favale, a
déclaré avoir vu le tireur, une description qui l’a amenée à accuser Gabriel
Sanchez, un autre barrabrava du Racing Club d’Avellaneda
Les
enquêteurs soupçonnent le responsable (depuis 25 ans) du syndicat, José
Pedraza, d'avoir "sous-traité" des barras bravas et la Police
Fédérale qui est elle-même accusée par plusieurs témoins de s'être retirée juste à
temps pour laisser agir en toute impunité les groupes de choc de l'Union
ferroviaire s'est vue retirer l'affaire par la Justice....