Annoncé à très hauts risques, ce 139ème
derby éternel entre l’Étoile Rouge et le Partizan se sera au final déroulé sans
incident notable devant seulement 20.000 spectateurs et des mesures de sécurité
jamais atteintes jusqu'à présent, en raison des risques de violences possibles.
Selon la Police qui a tout de même interpellé 34 personnes pour des troubles à l’ordre public ou de manière préventive, il n’y a eu aucun incident lié au match avant, pendant et après la rencontre. Seule anecdote à signaler, les Policiers ont saisi plusieurs containers remplis d'huîtres ( ?!!) à proximité du stade…
Selon la Police qui a tout de même interpellé 34 personnes pour des troubles à l’ordre public ou de manière préventive, il n’y a eu aucun incident lié au match avant, pendant et après la rencontre. Seule anecdote à signaler, les Policiers ont saisi plusieurs containers remplis d'huîtres ( ?!!) à proximité du stade…
Placé sous une importante surveillance
Policière, aucun incident n’a été signalé dans le Virage Sud où se trouvaient
les ultras du Partizan, tandis que du côté Nord, le secteur Delije, en dehors
de quelques mouvements de foule, ce sont surtout les attaques et insultes
constantes contre le gardien de but de l’équipe nationale serbe et du Partizan,
Vladimir Stojkovic qui auront marqué le match.
Au terme de ce match remporté par le
Partizan (0-1) les supporters du Partizan situés sur le Virage Sud du Marakana
ont été redirigés vers les stations de Vozdovac et Banjica tandis que ceux de
la Crvene zvezde ont été orientés vers celles d’Autokomanda et Slavija sous une
surveillance Policière renforcée.
Outre cette victoire de prestige sur la
pelouse de l’Etoile Rouge, le Partizan en a aussi profité pour prendre la place
de leader du championnat serbe, à égalité de points (22) avec son adversaire du
jour.
Si le contexte de ce match toujours
particulièrement tendu avait rajouté à la tension entre les supporters des deux
camps, dans le passé, souvent, ce derby avait donné lieu à des violences entre
Delije et Grobari. Ainsi en Avril 2009, après la victoire du Partizan sur sa
pelouse face à l’Etoile Rouge, les Delije avaient violemment réagi en brûlant
des sièges du stade, obligeant les nombreuses forces de police présentes dans
le Stadion Partizana à intervenir…
En 1999, un supporter de l’Etoile Rouge
avait été tué dans le même secteur du stade du Partizan après avoir été touché
par une fusée ait été lancé par un membre des Grobari vers le secteur occupé
par les Delije…
Et cette opposition s'est aussi retrouvée lors
des conflits politiques. Si majoritairement les Delije et les Grobari sont
majoritairement proches des milieux ultras nationalistes Serbes, cette
antagonisme s’était retrouvé même après la chute de Milosevic le 5 octobre
quand des centaines de milliers de manifestants au premier rang desquels les
Delije avaient pris d’assaut le Parlement Serbe.
Quelques jours plus tard, eut lieu le derby
éternel et alors qu’on aurait pu penser que ce match serait pour une fois
l’occasion d’une célébration de la fin du dictateur entre les deux rivaux
(certains supporters du Partizan avaient aussi participé à la révolution du 5 octobre),
la rencontre a en réalité tourné à l’émeute.
Le Président d’honneur du Partizan à cette
époque était Mirko Marjanovic, le Premier Ministre Serbe et ami intime de
Milosevic. Aux yeux des Delije, affronter le Partizan, c’était de nouveau
affronter Milosevic et son régime qu’ils avaient renversé quelques jours plus
tôt. Les banderoles déployées dans le Virage Nord ce jour-là étaient
explicites, « Mirko en prison, le Partizan en deuxième division », ou
lyriques « le soleil de la liberté se lève sur notre victoire ».
(...)
Avant le coup d’envoi, les fans du Partizan
ont commencé à chanter et réclamer la démission de Marjanović. Progressivement,
ces protestations sont devenues violentes, les sièges étaient arrachés et
servaient de projectile contre la Police qui, après tout, était la même Police
qui avait mené la répression contre eux pendant des mois.
Trois minutes à peine après le début du
match, les Delije, furieux que leurs ennemis détruisent leur stade, chargèrent.
En quelques secondes, le terrain était envahi par des centaines d’ultras dans
une véritable marée humaine face à laquelle la Police ne pouvait rien faire…
Les Delije ont toujours considéré avoir été
en première ligne lors de la chute de Milosevic, qu’ils avaient pourtant Durant
des années soutenu contrairement aux Grobari, “jamais vus en tête des
manifestations et qui n’ont jamais combattu la Police avec les couleurs du
Partizan”…
Lors de ces évènements historiques, les
Delije, pourtant farouchement nationalistes, s’étaient retrouvés aux côtés des
démocrates et des étudiants d’Otpor, qu’ils détestaient par ailleurs, mais la
haine était trop forte pour se retrouver avec ceux du Partizan…