lundi 22 novembre 2010

Bundesliga : St.Pauli en lutte, toujours en lutte, forcément…


Hambourg, ambiance atypique, des odeurs de saucisses grillées, de la bière qui coule à flot , des tribunes où l’on discute de politique, 20 000 places pratiquement toute debout occupées par des supporters inconditionnels, une entrée sur la pelouse au son du Hell’s Bells d’AC/DC  et des chants qui reprennent même le "Aux Armes" des Ultras Marseillais, c’est ici au Millerntor-Stadion, que le FC Sankt Pauli joue son maintien dans cet univers si pourtant conventionnel qu’est la Bundesliga…


Dimanche pour le match de clôture de la 13ème journée, les hommes d’Holger Stanislawski, n’ont obtenu qu’un point face à Wolfsburg. Un maigre bilan qui fait perdre une place aux Pirates de la Reeperbahn, aujourd’hui 14ème mais devant les clubs cultes que sont Schalke 04, le VfB Stuttgart, le FC Cologne et le Borussia Mönchengladbach.

Une lutte pour le maintien désormais engagée par St.Pauli qui n’a plus gagné depuis le 16 Octobre denrier et sa victoire à domicile face à Nuremberg…

Sankt-Pauli, c'est un club de football qui ne ressemble à aucun autre, le club du quartier alternatif de Hambourg. Le quartier rouge, celui de la drogue, des maisons closes, des squats d'artiste et des punks. Les mêmes que l'on retrouve dans les tribunes du stade Millerntor, au milieu de la fumée des joints et des drapeaux avec la Totenkopf, l'emblème du club. Militants libertaires ou d'extrême gauche, laissés-pour-compte de la cité portuaire, tous se retrouvent dans les valeurs défendues par le club depuis sa création en 1910.

L’histoire de cet emblème Totenkopf (la tête de mort) du FC Sankt Pauli a en fait commencé quand un supporter bien connu du quartier, surnommé Doc Mabuse apporta un drapeau de pirate lors d’un match. Rapidement ce drapeau devint un symbole de ralliement non seulement des supporters mais aussi un symbole de la lutte des classes, au sein d’une population issue des couches sociales les plus défavorisées, reprenant ainsi « drapeau au vent » la succession du légendaire pirate Hambourgeois Klaus Störtebeker, qui avait la réputation de s’attaquer aux riches pour aider les pauvres…. Sankt Pauli et ses supporters par ce drapeau s’attaquaient aux « riches » clubs de la Bundesliga ! Ce drapeau symbolise toujours aujourd’hui pour les ultras de Sankt Pauli la lutte des « petits clubs contre les grands », du « prolétariat contre le patronat », des « minorités contre les « puissants ».

Un club si atypique qu’il vient d’ouvrir, il y a quelques jours une crèche pour enfants dans son stade. Baptisée "Piraten-Nest" (refuge de pirates), cette crèche est située dans les murs même du Millerntor et pourra accueillir la semaine jusqu'à 100 enfants âgés de 0 à six ans…

Les jours de match à domicile de St. Pauli, la crèche dont des fenêtres donnent sur la pelouse, accueillera les enfants en bas âge des supporters, parmi les activités proposées aux enfants, nul doute qu’il y aura l’apprentissage du chant :  "Aux Armes ! Aux Armes ! Nous sommes Sankt Pauli ! Et nous allons gagner ! Allez braun-weiß ! Allez braun-weiß ! LaLaLaLaLaLaLaLaLa"…