Hambourg,
ambiance atypique, des odeurs de saucisses grillées, de la bière qui coule à
flot , des tribunes où l’on discute de politique, 20 000 places pratiquement
toute debout occupées par des supporters inconditionnels, une entrée sur la
pelouse au son du Hell’s Bells d’AC/DC
et des chants qui reprennent même le "Aux Armes" des Ultras
Marseillais, c’est ici au Millerntor-Stadion, que le FC Sankt Pauli joue son
maintien dans cet univers si pourtant conventionnel qu’est la Bundesliga…
Dimanche
pour le match de clôture de la 13ème journée, les hommes d’Holger Stanislawski,
n’ont obtenu qu’un point face à Wolfsburg. Un maigre bilan qui fait perdre une
place aux Pirates de la Reeperbahn, aujourd’hui 14ème mais devant les clubs
cultes que sont Schalke 04, le VfB Stuttgart, le FC Cologne et le Borussia
Mönchengladbach.
Une
lutte pour le maintien désormais engagée par St.Pauli qui n’a plus gagné depuis
le 16 Octobre denrier et sa victoire à domicile face à Nuremberg…
Sankt-Pauli,
c'est un club de football qui ne ressemble à aucun autre, le club du quartier
alternatif de Hambourg. Le quartier rouge, celui de la drogue, des maisons
closes, des squats d'artiste et des punks. Les mêmes que l'on retrouve dans les
tribunes du stade Millerntor, au milieu de la fumée des joints et des drapeaux
avec la Totenkopf, l'emblème du club. Militants libertaires ou d'extrême
gauche, laissés-pour-compte de la cité portuaire, tous se retrouvent dans les
valeurs défendues par le club depuis sa création en 1910.
L’histoire
de cet emblème Totenkopf (la tête de mort) du FC Sankt Pauli a en fait
commencé quand un supporter bien connu du quartier, surnommé Doc Mabuse apporta
un drapeau de pirate lors d’un match. Rapidement ce drapeau devint un symbole
de ralliement non seulement des supporters mais aussi un symbole de la lutte
des classes, au sein d’une population issue des couches sociales les plus
défavorisées, reprenant ainsi « drapeau au vent » la succession du légendaire
pirate Hambourgeois Klaus Störtebeker, qui avait la réputation de s’attaquer
aux riches pour aider les pauvres…. Sankt Pauli et ses supporters par ce
drapeau s’attaquaient aux « riches » clubs de la Bundesliga ! Ce drapeau
symbolise toujours aujourd’hui pour les ultras de Sankt Pauli la lutte des «
petits clubs contre les grands », du « prolétariat contre le patronat », des «
minorités contre les « puissants ».
Un
club si atypique qu’il vient d’ouvrir, il y a quelques jours une crèche pour
enfants dans son stade. Baptisée "Piraten-Nest" (refuge de pirates),
cette crèche est située dans les murs même du Millerntor et pourra accueillir
la semaine jusqu'à 100 enfants âgés de 0 à six ans…
Les
jours de match à domicile de St. Pauli, la crèche dont des fenêtres donnent sur
la pelouse, accueillera les enfants en bas âge des supporters, parmi les
activités proposées aux enfants, nul doute qu’il y aura l’apprentissage du
chant : "Aux Armes ! Aux Armes !
Nous sommes Sankt Pauli ! Et nous allons gagner ! Allez braun-weiß ! Allez
braun-weiß ! LaLaLaLaLaLaLaLaLa"…