mardi 16 novembre 2010

Journée spéciale Superclásico : River Plate et Boca Juniors, un Superclásico tourmenté…

Les deux clubs les plus titrés d'Argentine traversent depuis plusieurs années une crise latente. Relégués dans les profondeurs du classement, River Plate et Boca Juniors sont les symboles d'une crise structurelle qui secoue le football Argentin…


Une situation inédite dont les raisons sont sans doute davantage nationales et mondiales qu'internes aux deux grands clubs de Buenos-Aires.

En 2009, le pays fait face, comme le reste du monde, à une crise économique sans précédent qui contraint les présidents de club de reporter le coup d’envoi du championnat. Une décision radicale qui fait officiellement apparaître les travers et l’endettement massif du football argentin.

À cette époque, on découvre que les clubs argentins doivent environ 128 millions d'euros à leurs joueurs, à l’AFA (fédération) et aux impôts. Parmi les clubs de première division les plus touchés figurent Independiente et River Plate, deux des piliers historiques du football argentin, détenteur du record de victoires en Libertadores pour l’un, de titres nationaux pour l’autre.

Parmi les autres raisons de la faiblesse du niveau du championnat argentin actuel on trouve incontestablement les départs, de plus en plus tôt, de joueurs talentueux, vers l’Europe, voire le Brésil ou le Mexique.

Des joueurs de qualité comme Carlos Tevez, Sergio Aguero ou Gonzalo Higuain, qui évoluent aujourd’hui dans les plus grands clubs européens, sont partis rejoindre le Vieux Continent alors qu’il n'avait que 19 ans. Sans parler de Lionel Messi qui, bien que son cas soit exceptionnel, est parti d’Argentine à l'âge de 12 ans…

Frappés de plein fouet par cette hémorragie de jeunes talents, les clubs argentins n'ont d'autre choix que de construire leur équipe autour de joueurs plus âgés, à l’image de Juan Sebastián Veron (35 ans), Martin Palermo (37 ans) ou Juan Roman Riquelme (32 ans)…

Autrefois réputé pour son centre de formation, River Plate, d'où sont sortis Gabriel Batistuta, Marcelo Gallardo, Gonzalo Higuain, Hernán Crespo, Pablo Aimar, ou encore Javier Mascherano, ne produit plus aujourd’hui de talents susceptibles d’apporter immédiatement un plus en équipe première.

Dès lors la situation des deux clubs ne peut être que problématique dans ce football argentin qui a vu tous ses repères exploser en quelques années.

Du côté des Millonarios, 7 matches sans victoire auront coûté sa place à l'entraîneur Angel Cappa. Le technicien de 64 ans est resté à la tête du club de Nunez pendant seulement 18 matches et une défaite (1-0) contre les All Boys, le week-end dernier, qui aura été la défaite de trop pour la Banda Sangre qui joue (aussi) son maintien cette saison avec sur le banc, Juan José López, un ancien joueur du club, vainqueur de sept titres avec les Millonarios entre 1970 et 1981).

Un signe de la faiblesse de River ces dernières années alors que le système de relégation-promotion sur trois saisons instauré en Argentine depuis les années 80 est souvent perçu comme un moyen infaillible de s’assurer que les clubs des clasicos (River, Boca, Independiente, Racing et San Lorenzo) restent en Primera Division.

Boca Juniors de son côté n’arrive toujours pas, malgré l’arrivée de Borghi sur le banc à retrouver son niveau de ces dernières années qui avait permis aux xeneizes de remporter depuis l’an 2000, quatre Libertadores…

L'éventuel vainqueur du Superclásico ne sauvera pas, loin de là même son année, mais gagnera le droit de travailler en paix la semaine prochaine, pas plus…