Dans
la nuit d'un derby qui, au nom de Gabriele Sandri, s'annonce comme celui de la
"réconciliation publique entre 2 camps", au moins entre tifoserie, c'est une découverte qui chasse une autre. De cette haine qui couvait dans les
travées du stade Olympique, quel qu'en soit le signe idéologique et l'adversité
possible, laquelle puisse être le débouché de la colère, dans et hors du stade.
Mais pas cette nuit. Pas demain. Plutôt dans un avenir pas trop lointain.
C'est
un roman de vingt-neuf pages au titre ironique : "Ultras: oltre il
tempo. Storie di barricate e lacrimogeni" ("Ultras : au-delà du
temps. Histoires de barricades et lacrymogènes) qui, à l'aube du 23 février
2008 est trouvé dans un appartement de Ponte Lungo, quartier Tuscolano. L'homme
qui est en sa possession n'est pas exactement un gamin. Il s'appelle Roberto
Sabuzi. Il a 41 ans et un travail et se fait appeler "Le capitaine".
Ils lui mettent les menottes sur ordre du Ministère de l’Intérieur parce qu'il
a participé aux faits du 11 novembre 2007, le dimanche de la vengeance, de la
prise d'assaut des casernes, la nuit durant laquelle le sang de
"Gabbo" (jeune supporter laziale défunt des suites d'une bavure
policière) a appelé à faire couler d’autres sangs.
Les
enquêteurs, qui se passent entre les mains le feuillet, se frottent les yeux.
Pas vraiment pour féliciter ce délirant squelette idéologique qu'il soutient.
Mais par conséquent ce document, pour la première fois, suggère et théorise :
une embrassade entre une forme de fascisme primordial, celui des origines, et
les idées de la rébellion anarchique. L'urgence d'une nouvelle forme de
"clandestinité" dans les virages, récupérant les origines de la
"pensée ultra" en rendant invisible les nouveaux symboles dont cette
pensée s'inspire ; la nécessité de rompre le "ghetto" du stade pour
exporter dans les places "la révolte". Enfin, une nouvelle "adversité
de la rébellion violente", comme décrite au début du document : "Nous
dédions cet écrit à tous les patriotes, révolutionnaires et rebelles Italiens.
En particulier : à Garibaldi, aux équipes d'action ; aux Arditi de la première
guerre mondiale ; à Benito Mussolini ; (...) aux héros de Bir El-Gobi et
El-Alamein ; à Carlo Giuliani, pour ne pas oublier ; à Edo, Sole et Baleno,
comme à tous les anarchistes disparus dans les prisons d'état dont on n'a pas
de nouvelles depuis des années, avec immense respect pour eux".
Le
roman fait de brèves annotations. De Roberto Sabuzi, les enquêteurs sont convaincus de
l'implication. Il en est vraisemblablement aussi un des rédacteurs. Sûrement,
le roman a circulé et circule dans la Curva (Virage)
"Nous
tenons à préciser - on lit - que ce polycopié n'a absolument pas de but
lucratif. Les petites offrandes serviront à soutenir les dépenses judiciaires
des familles de nos amis (...) Tous les combats auquel nous avons participé ne
peuvent êtres décrits. Quelques-uns de nous devraient commencer par raconter la
fin des années 70 (...) " Aucune reddition à l'assaut du temps, par
charité. De nouvelles envies de rébellions s'ouvrent à qui sait trouver la rue.
Vous ne trouverez pas de noms, noms de famille, codes d'identification. Celui
qui doit comprendre, comprendra…
Le
groupe se présente ainsi : Nous sommes des ultras Romains et nous tenons à
exprimer notre malaise (parfois jusqu’au dégoût) contre un environnement qui ne
lui appartient plus (...). Dans l'inexorabilité et dans la dureté d'une
répression invoquée par les "trafiquants de l'opium du peuple" (le
Calcio), les ensemencés d'incultures sociales, de la mesquinerie des
pseudo-ultras, devant le Dieu argent, liens jusqu'à hier indissolubles se
dissolvant en provoquant des fractures incurables". La rue est un retour
donc à la "pureté", sous le parapluie d'un nouveau sigle "Ultras
Lazio".
"Ultras
Lazio - on lit - est la rencontre d'anciens militants du virage Nord avec les
jeunes ultras qui veulent effectivement expérimenter l'impulsion de la
mentalité ultras au lieu de n'importe quel autre expérience existentielle, qui
est considérée par ces jeunes, avec mépris, comme "bourgeoise".
Prend
ainsi corps l'idée d'un mouvement anti-politique rebelle et irrégulier, le même
qui a marqué l'histoire du "premier fascisme", celui que les
historiens appellent "fascisme révolutionnaire". Pour quoi faire?
"Le noyau le plus conscient des Ultras Lazio - continue le document - a
une arrière-pensée théorique revendiquant la violence des ultras comme une réponse
à la stérilité des politiques ainsi qu'aux mensonges du capitalisme.
Dans
le délire de l'équipe fasciste, le roman indique la recherche d'union avec
chaque forme de radicalisme - "nous réservons estime, sans aucun doute, à
ces "camarades" dont nous partageons la mentalité radicale,
barricadés, mis sur le banc de touche dans leur lutte des opprimés et des
marginaux". "Pour les jeunes des équipes fascistes de 1919 et de
1920, le mouvement devient une rébellion aux coutumes, à la morale, aux
hypocrisies et aux faiblesses de la bourgeoisie. Résonne le cri de bataille des
jeunes comme un défi entier contre la soçiété, et reste le classique
"Duce, Duce".
Dans
la fiche dans laquelle Sabuzi gardait le polycopié du "nouvel
ultras", un second document de 23 pages, en langue anglaise, intitulé
Bodyhammer : tactique et autodéfense pour protestataire moderne - traduit la
théorie en pratique de la violence. Ça va de l'histoire des centurions romains
et de la formation de la tortue, aux bagarres de Naples (17 mars 2001) entre
No-Global et police. De cette expérience, est conseillé de rappeler
"l'utilité des grands boucliers de plexiglas". "Légers, faciles
à produire, psychologiquement désarmants pour la police, qui ne pourra pas voir
la première ligne de contact, en perdant ainsi le sens de l'adrénaline
vis-à-vis de simples charges lancées"
La
Repubblica.Roma (2008)
Nella notte di un derby che, in nome di Gabriele Sandri, si annuncia della «pubblica riconciliazione», almeno tra tifoserie, c´è una scoperta che racconta dell´altro. Di quale odio covi nelle curve dell´Olimpico, quale ne sia oggi il segno ideologico e il possibile trasversalismo, quali possano esserne gli sbocchi, dentro e fuori lo stadio. Non stanotte. Non domani. Ma in un futuro non troppo lontano.
E´ un ciclostile di ventinove pagine dal titolo onirico - "Ultras: oltre il tempo. Storie di barricate e lacrimogeni" - che, all´alba del 23 febbraio scorso, viene trovato in un appartamento di Ponte Lungo, quartiere Tuscolano. L´uomo che ne è in possesso non è esattamente un ragazzino. Si chiama Roberto Sabuzi. Ha 41 anni ed un lavoro. E´ un tifoso della Lazio. Si fa chiamare "Er capitano". Gli mettono le manette per ordine del pubblico ministero Pietro Saviotti. Perché ha partecipato ai fatti dell´11 novembre 2007, la domenica della vendetta, dell´assalto alle caserme. La notte in cui il sangue di "Gabbo" doveva chiamare altro sangue.
Gli investigatori che si rigirano tra le mani lo scartafaccio si stropicciano gli occhi. Non tanto per l´abborracciato quanto farneticante scheletro ideologico che lo sostiene. Ma per ciò che il documento, per la prima volta, suggerisce e teorizza: un abbraccio tra una forma di fascismo primordiale, delle origini, e il ribellismo anarchico; l´urgenza di una nuova forma di "clandestinità" nelle curve che recuperi le origini del "pensiero ultras" rendendo invisibile le nuove sigle che a quel pensiero si ispirano; la necessità di rompere il "ghetto" dello stadio per esportare nelle piazze "la rivolta". Insomma, un nuovo «trasversalismo della ribellione violenta», come vuole l´incipit del documento: «Dedichiamo questo scritto a tutti i patrioti, rivoluzionari e ribelli italiani. In particolare: a Garibaldi, alle squadre di azione e le sette carbonare risorgimentali; agli Arditi della prima guerra mondiale; a Benito Mussolini; (...) agli eroi di Bir El-Gobi ed El-Alamein; a Carlo Giuliani, per non dimenticare; a Edo, Sole e Baleno, come a tutti gli anarchici scomparsi nelle prigioni di stato dei quali da anni non si ha notizia, con immenso rispetto».
Il ciclostile ha delle annotazioni in corsivo. Di Sabuzi, sono convinti gli inquirenti. Che, verosimilmente, ne è anche uno degli estensori. Sicuramente, il ciclostile ha circolato e circola nelle curve. «Ci teniamo a precisare - si legge - che questo ciclostilato non ha assolutamente scopo di lucro. Le piccole offerte serviranno a sostenere le spese processuali sostenute dalle famiglie di alcuni nostri amici (...) Non possono essere descritti tutti gli scontri ai quali abbiamo partecipato. Qualcuno di noi dovrebbe cominciare dalla fine degli anni ‘70 (...) Nessuna resa all´assalto del tempo, per carità. Nuovi impulsi di ribellione si aprono a chi sa trovare la strada. Non troverete nomi, cognomi, codici di identificazione. Chi deve capire, chi c´era, capirà. Alle guardie di tutte le età, le condizioni, le simpatie umane e calcistiche: non leggete queste pagine!».
Il gruppo si presenta così: «Siamo ultras romani e vogliamo manifestare il nostro disagio (a volte disgusto) nei confronti di un ambiente che non ci appartiene più (...) Nell´inesorabilità e nella durezza di una repressione invocata dagli "spacciatori dell´oppio dei popoli" (il calcio), dai seminatori di incultura sociale, dalla meschinità degli pseudo-ultras, di fronte al Dio denaro, legami fino a ieri indissolubili si sciolgono provocando fratture insanabili». La strada, dunque, è un ritorno alla «purezza», sotto l´ombrello di una nuova sigla «Ultras Lazio». «Ultras Lazio - si legge - è l´incontro di anziani militanti della curva Nord con i giovani ultras che vogliono effettivamente sperimentare l´impulso della mentalità ultras in luogo di qualsiasi altra esperienza esistenziale, che viene considerata da questi giovani, con disprezzo, "borghese". (...) Prende così corpo l´idea di un movimentismo ribelle ed irregolare antipolitico, quello stesso che ha contrassegnato la storia del "primo fascismo"». Per farne cosa?
«Il nucleo più consapevole degli Ultras Lazio - prosegue il documento - ha un retroterra teorico che lo porta ad identificare nello squadrismo mistico-fascista l´essenza di una condotta che vuole essere una risposta, nella fiera consapevolezza di una sterilità politica contingente (la "politica" è rifiutata dai ribelli in quanto luogo di tenebrosi giochi di tipo capitalistico e mercantilistico, inevitabilmente scaduti a logiche di accumulazione di denaro fondate su intrighi e menzogne)».
Nella farneticazione squadrista, il ciclostile indica la ricerca di aggregazione con ogni forma di nuovo radicalismo - «Riserviamo stima, senza ombra di dubbio, a quei "compagni" di cui condividiamo la mentalità radicalista, barricadera, che li porta non a caso in prima fila nella lotta a fianco degli oppressi e degli emarginati» - e un metodo. «Per i giovani delle squadre fasciste del 1919 e del 1920, il farsi fascisti divenne una ribellione ai costumi, alla morale, alle ipocrisie e alle debolezze della borghesia. Non può così stupire che quando parte "la carica alle guardie" il grido di battaglia, come una sfida intera al mondo antifascista, rimane il classico "Duce, Duce"».
Nella cartellina in cui Sabuzi custodiva il manifesto del "nuovo ultras", un secondo documento di 23 pagine, in lingua inglese - Bodyhammer: tactics and self-Defense for modern Protester - traduce la teoria in prassi della violenza. Si va dalla storia delle centurie romane e della formazione a testuggine, agli scontri di Napoli (17 marzo 2001) tra no-global e polizia. Di quell´esperienza si consiglia di ricordare «l´utilità dei grandi scudi di plexiglass». «Leggeri, facili da fabbricare, psicologicamente disarmanti per la polizia, che non potrà vedere la prima linea di carica, perdendo così il senso di adrenalina nei confronti dei singoli lanciati all´assalto».
La Repubblica.Roma (2008)