Côté sportif, tous les regards étaient tournés vers Juan Ramon
Carrasco qui entrainait pour la première fois le Nacional lors d’un clasico ce
dimanche.
Dans les tribunes, les 58 000 places du Centenario étaient
prises d’assaut bien avant le coup d’envoi dans une ambiance assez fabuleuse et
invraisemblable avec les deux hinchadas, celle de Nacional recevait et couvrait
les trois quarts du Centenario des trois couleurs rouge, bleu et blanc, qui rivalisaient
de passion et d’encouragements…
Un match sous haute sécurité comme à l'habitude avec plus de mille policiers en uniforme et en civil déployés autour du Centenario...
Un match sous haute sécurité comme à l'habitude avec plus de mille policiers en uniforme et en civil déployés autour du Centenario...
Avec ce résultat nul, Peñarol reste à la seconde place à deux
points du Defensor Sporting (24 points) à égalité désormais avec Danubio, Bella
Vista et Sisley, tous vainqueur ce week-end. Nacional apparaît à la 6ème place
avec 20 points en 12 journées…
Rivaux séculaires dans un pays où le football est une véritable
institution, Nacional et Peñarol peuvent se prévaloir d'égaler, voire de
surpasser, les plus grands clásicos de la planète foot en termes de passion et
de ferveur avec encore une fois tout une Nation (3 477 770 habitants
dont 1 500 000 habitants rien qu’à Montevideo) qui aura vécu au
rythme de cet affrontement épique entre le Manya (Peñarol) et le Bolso
(Nacional)...
Cela commence en toute fin du XIXème siècle et notamment le 28
septembre 1891, quand le Central Uruguay Railway Cricket Club est fondé à
l'initiative d'un groupe d'employés anglais de la société des chemins de fer.
Le CURCC est rapidement surnommé "Peñarol", du nom du quartier où se
trouve le siège de l'entreprise. Les couleurs en sont le jaune et le noir,
les couleurs les plus utilisées dans la signalisation ferroviaire…
Le Club Nacional de Football voit le jour quelques années plus
tard, exactement le 14 mai 1899, quand deux clubs d'étudiants uruguayens
décident de fusionner dans le but de constituer un club capable de rivaliser
avec « les équipes étrangères » du type du CURCC.
Dès lors les couleurs du maillot : bleu, blanc et rouge,
reprennent celles du drapeau de José Gervasio Artigas, « libérateur »
du pays…La première rencontre entre les deux équipes a lieu dès le 15 juillet
1900 et voit la victoire du CURCC (2-0)
Quand ce dernier adopte officiellement le nom de
"Peñarol", le 13 décembre 1913, les deux clubs ont déjà disputé une
cinquantaine de matchs et déjà l'antagonisme entre les deux clubs est
solidement ancré.
De façon générale, Nacional a plus de sympathisants parmi les
Uruguayens d'origine espagnole, tandis que Peñarol, bien que crée par des
Britanniques, possède une grande popularité au sein des différentes générations
d’immigrants italiens qui sont arrivés au cours du siècle XXème siècle en
Uruguay…
Régnant en maîtres sur le football uruguayen, Peñarol et
Nacional possèdent un palmarès pour le moins impressionnant en comptabilisant
46 pour Peñarol et 42 pour Nacional, mais aussi et surtout 8 victoires en Copa
Libertadores dont 5 pour Peñarol (1960, 1961, 1966, 1982, 1987). Ces cinq
trophées placent les Carboneros au troisième rang des clubs les plus titrés en
Libertadores derrière Independiente (7 victoires) et Boca Juniors (6
victoires). Avec quatre autres finales perdues, Peñarol est le club à avoir le
plus disputé de finales de Libertadores avec Boca Juniors (9 au total).
Nacional de son côté a aussi un palmarès digne de respect dans cette
compétition avec 3 victoires obtenues en 1971, 1980 et 1988 (pour trois
défaites concédées en parallèle)…
Alors que Peñarol avait dominé les années 90 avec notamment
cinq titre d’affilés entre 1993 et 1997, ces dernières années, c'est Nacional
qui avait pris le « leadership » avec 6 titres obtenus depuis 2000 tandis
que son adversaire, Champion en titre n’avait pas goûté aux joies de la
victoire finale depuis 2003…