mardi 28 décembre 2010

Chroniques Aztèques : Dix années de violences des barras bravas au Mexique…


Depuis une décennie, les barrabravas ont remplacé les familles dans les tribunes des stades mexicains. Drapeaux, banderoles, chants accompagnés de tambours et une passion manifeste pour la violence, sont quelques-unes des influences que le Mexique a adopté de l’Argentine…


La Sangre Azul (Cruz Azul), La Monumental (América), La Barra Ultra Tuza (Pachuca), La Banda Del Rojo (Toluca), La Adicción (Monterrey), La Rebel (Pumas), Libres y Lokos (Tigres UANL), Barra 51 (Atlas), La Irreverente (Chivas), La Tito Tepito (Atlante). Si les Barras Bravas Mexicaines ne sont pas (encore) aussi expérimentées et renommées que leurs homologues Argentines, elles en possèdent désormais l’organisation et une partie de la ferveur, tant les liens sont prégnants.


Ainsi l’Argentine ne se contente pas d’exporter ses joueurs et ses entraîneurs, elle a aussi exporté ses Barras Bravas puisqu’il est de fait que durant la dernière décennie, des barras d’Argentinos Juniors, Rosario Central, Boca Juniors, River Plate ou encore Chacarita (notamment) se sont rendus au Mexique comme instructeurs. Un business comme un autre pour les barras Argentins rémunérés 600 $ par match…

Un enseignement, des interventions qui vont de l’animation des tribunes et des chants aux principes d’organisation des violences contre les barras rivales…

De nombreuses images TV et photos montrent d’ailleurs des barras argentins avec des maillots de Chacarita, de Boca, de River donner des ordres et expliquer l’organisation et la logistique des gradins aux aficionados de Pumas, Tigres ou encore América…

Dans une interview TV donnée à Buenos Aires en 2006, Rafael Di Zeo, l’ancien chef de la 12, la Barra Brava de Boca Juniors confirmait conseiller des "supporters" d'autres pays, rajoutant même que la barra de Boca pour les autres barras "c’était comme Harvard, ils viennent ici pour apprendre" (La hinchada de Boca "para los barras'' de todo el mundo, es Harvard. Vienen acá a aprender)…

Le chef de La Rebel de Pumas, surnommé "Nariz" a ainsi par deux fois séjourné à Buenos-Aires pour poursuivre son apprentissage in situ avec les barras xeneizes

Au Mexique, la première apparition d’une hinchada organisée, sinon d’une Barra Brava date officieusement de 1993, quant un dirigeant de Pachuca Club, Andres Fassi, un Argentin, qui en est encore le vice-Président a eu l'idée de créer une association de hinchas institutionnalisée avec des tarifs préférentiels sur les billets, des aides pour les déplacements et des places pour les matchs à l’extérieur.




L'idée était d'abord de reproduire littéralement le modèle des barras bravas argentins, avec l’émergence de la Barra Ultra Tuza, la première du pays, suivie bientôt par de nombreuses autres, qui petit à petit et indéniablement ont désormais pris lors de ces dix dernières années, le pouvoir dans les tribunes Mexicaines avec la violence pour corollaire...