FK Obilic, obscure petite équipe d'un quartier de Belgrade dont
Zelijko Raznatovic "Arkan" a pris le contrôle en 1995, devenue
trois ans plus tard, Champion de Yougoslavie, est au centre depuis la mort du
Chef de la "Srpska dobrovoljacka garda" d’une enquête pour
détournement d’argent dans le cadre de transferts de joueurs vers l’étranger…
Des pratiques financières troubles qui rattrapent la veuve
d’Arkan, la chanteuse Svetlana (Velickovic) Raznatovic, connue sous le nom de
scène de Ceca, ainsi que contre sa sœur Lidia Velickovic Ocokoljic. Les deux
sœurs sont accusées de détournement de fonds dans le cadre de transferts de
joueurs de football du club de FK Obilic, vers l’étranger. Cette affaire vient
s’ajouter à l’enquête pour possession illégale d’arme, qui dure depuis
l’opération "Sabre", il y a sept ans. Des pistolets, revolvers et des
munitions avaient été retrouvés au domicile de Ceca. Arrêtée à l’époque, elle
n’a toujours pas été jugée pour cette affaire…
Cette enquête aurait démontré que les deux sœurs ont détourné
près de quatre millions de marks et trois millions et demi de dollars sur la
vente de joueurs du FK Obilic à l’étranger via des comptes privés à Chypre, en
Macédoine, en Serbie et en Hongrie. Parmi les joueurs concernés, Nikola Lazetic
au moment de son transfert pour Fenerbahçe, ou encore Milan Obradovic au
Lokomotiv Moscou.
Le FK Obilic, redescendu depuis au fin fond des championnats
amateurs de Serbie, semblait tout destiné à Arkan. Un club ancien (fondé en
1924) mais misérable, baptisé du nom d'un héros médiéval, Marko Obilic, "trucideur" de Turcs lors de la bataille mythique pour les Serbes de Kosovo
Polje, en 1389, et doté de supporters appelés "les Chevaliers" : Que rêver de
mieux ? Une croisade menée selon les mêmes méthodes que les précédentes : Salaire confortable et train de vie assuré pour les méritants, menaces et punitions pour
les autres…
Ces circuits de financement auraient permis à Ceca, Présidente
fantoche lorsque Arkan ne pouvait assumer la fonction pour cause de mandat
d'arrêt international, et qui avait repris en main les cordons de la bourse à
sa mort, comme à bien d’autres, dont le légendaire Dragan Dzajic, ou l’ancien
président de la fédération serbe de football Zvezdan Terzic, de s’enrichir
grâce aux transferts de joueurs à l’étranger. Terzic, dont le nom est également
cité dans l’affaire non élucidée du meurtre de l’ancien secrétaire général de
la fédération serbo-monténégrine de football Branko Bulatovic en 2004, s’est
d’ailleurs récemment rendu à la police après trois ans de fuite pour répondre
de l’accusation de détournements de fonds.