dimanche 19 décembre 2010

Derby della Lanterna : Ultras Tito Cucchiaroni "Uniti Legneremo Tutti i Rossoblù A Sangue" …

Ultras, qui connaît réellement l’origine et l’histoire de ce terme et du mouvement qui a pris naissance en Italie au début des années 70 ? À quelques heures du prochain derby de la Lanterna qui se tiendra à Gênes ce soir, là où tout a débuté, c’est l’occasion donc, de rendre hommage aux Ultras Tito Cucchiaroni, groupe historique de la tifoseria de la Sampdoria et du tifo Italien...


Ultras, cette expression, désormais mythique signifie en italien "extrême", "radical", "ultime" et représente donc le passionné prêt à tout sacrifier pour son équipe. Les premiers groupes de supporters organisés en Italie se créent dans les années 50, mais le terme "ultra" n’apparaît qu’en 1969 "adopté" par un groupe de tifosi de la Sampdoria de Gênes.

L’Unione Calcio Sampierdarenese Doria prend origine chez deux équipes historiques du football Italien du début du 20ème siècle. L’Andrea Doria et la Sampierdarenese Calcio . Après une première tentative de fusion, c’est finalement en Août 1946 que celle-ci va se réaliser…

C'est 23 ans plus tard, lors de la saison 1968/69 qu'un groupe de jeunes du quartier de Sestri Ponente, emmené par Claudio Bosotin, Enzo Tirotta, Marco Langasco, Mirko (…) fonde les Ultras Sant' Alberto, qui deviendront ensuite les Ultras Tito Cucchiaroni en l'honneur d’un joueur argentin qui porta le maillot du club dans les années 60 notamment lors de la saison 1960/61 qui vit la « Samp » terminer 4ème du Championnat d’Italie.

En cette période où l'Italie est fortement touchée par la violence politique, le mot "ultra’" est jugé comme trop extrémiste et fera polémique. Les UTC sont les premiers à utiliser ce terme même si les Ultras Granata du Torino revendiquent aussi cette "paternité".Toutefois les turinois ont par le passé assumé la terminologie "ultra’" qu’après les incidents survenue lors d’un Torino - Vicenza en 1971, ce à quoi les "doriani" répondent que quiconque habitant Gènes peut se souvenir d’avoir vu écrit bien avant cette date sur les murs de la Piazza della Vittoria et à Scalinata Montaldo, "Uniti Legneremo Tutti i Rossoblù A Sangue", dont les initiales forment le sigle "U.L.T.R.A.S"

Les UTC vont vite prendre une nouvelle dimension et ainsi contribuer au lancement du mouvement « ultra » avec l’organisation de chorégraphies dans les tribunes ("tifo"), déplacements en grand nombre, chants, mais aussi violence et confrontations entre les différents groupes. Ainsi les rivalités avec d'autres groupes de tifosi vont commencer à voir le jour. L'ennemi N°1 reste l'autre club de la ville, le Genoa CFC, qui compte historiquement de nombreux tifosi intra-muros alors que les supporters « doriani » sont plus nombreux dans la périphérie et dans toute la Ligurie.

Symbole de cette opposition, "le derby de la Lanterne" surnommé ainsi en référence au phare du port de Gênes. Depuis 1946, chaque rencontre entre la Samp et le Genoa, met la cité génoise en ébullition et toute la ville a les yeux fixés vers le Stadio Comunale “Luigi Ferraris” qui se trouve à l'est de Gênes dans le quartier de "Marassi", dont il porte communément le nom éponyme. Chaque maison, immeuble ou balcon affiche un drapeau, des écharpes, des bannières aux couleurs du club de son cœur

Un derby toujours sous tension marqué ces dernières saisons par de nombreux incidents entre ultras blucerchiati et rossoblu. Autres tifoserie, autres antagonismes, les matchs contre le Milan AC, le Torino (anciennement jumelé avec le Genoa) la Juventus, où l'on assista par le passé à de violents affrontements. Un des faits les plus marquants des 15 dernières années : Au retour d’un déplacement, un train occupé par des centaines d'ultras doriani s'arrêta dans une petite gare en rase campagne où se trouvaient déjà des supporters du Milan AC, eux aussi en déplacement. Les affrontements entre ultras et les carabinieri durèrent plus de 4 heures et firent de nombreux blessés.

En ce qui concerne les "amitiés" on peut évidemment citer le jumelage avec les Boys de Parme, ainsi que les liens avec les Brigate Gialloblu, officiellement dissoutes depuis des années, mais dont le nom reste toujours mythique et revendiqué par les différents groupes ultras du Hellas Vérone. On peut aussi citer Bari, Cagliari, La Spezia et aussi à l'étranger avec le Commando Ultra' Marseille qui bâche (bâchait) souvent avec les UTC en Gradinata Sud, tandis que les doriani (UTC, Rude Boys…) sont souvent présents au bas du Virage Sud à Marseille.

Jusqu’à cette saison, les Ultras Tito étaient situés dans la partie supérieure de la Gradinata Sud. Jusqu’à cette année, car les Ultras Tito Cucchiaroni ont désormais quitté la Gradinata Sud pour le haut de la…Gradinata Nord en signe de protestation et de refus contre les mesures répressives mise en place par le Ministère de l’Intérieur et après qu’il soit devenu impossible au groupe de rester dans la Sud après avoir (tant) lutté contre la Tessera del Tifoso

Cette décision était une ultime protestation contre la mise en place de cette carte, mais aussi une réaction face aux tifosi doriani qui avaient choisi malgré tout de se réabonner en Gradinata Sud en prenant la Tessera malgré les nombreux appels au boycott lancés avec les principaux groupes de la Sud (Fieri Fossato - Fedelissimi qui eux dans un même mouvement de contestation ont délaissé leurs emplacements pour rejoindre le settore parterre de la Gradinata Sud).

Initialement les Ultras Tito Cucchiaroni devaient quitter la Gradinata Sud pour la Gabbia Sud, le "secteur 6" en tribune du Stade Ferraris, un Settore 6 Superiore de la Gabbia que les UTC occuperont ce soir, après avoir donc occupé jusqu’à présent le haut de la Gradinata Nord…

C’est ainsi une tifoseria blucerchiata qui s'accroche à ses principes historiques, mais en même temps en pleine mutation, qui se prépare à accueillir le derby de ce dimanche 19 Décembre…