Depuis le début de saison, les tifoserie de la Sampdoria et du
Genoa s’organisent pour contourner les restrictions de déplacements malgré la
répression institutionnelle. Encore une fois dimanche à Brescia, une cinquantaine de "non tesserati" Genoani ont été interpellés par la Police, transférés dans un
commissariat, identifiés et ramenés à la Gare où ils ont été remis dans un
train et renvoyés vers Gênes. Manifestement, l'affaire "tessera del tifoso" devient de plus en plus "genovese"…
Interdictions de déplacements aux Genoani (même le prochain à
Lecce) et aux Sampdoriani (même à Parme où il existe pourtant un jumelage entre tifoserie), les ultras genovese ont été les fers de lance de la contestation et
semblent devoir payer leur engagement contre la tessera de Maroni…
Mais le cas de Brescia pourrait rapidement devenir une source
de controverse et de plaintes en justice. Si la circulaire sur la tessera del
tifoso permet d’interdire l'accès aux stades selon les décisions des autorités
à ceux qui n'en possèdent pas, il n’apparaît par contre pas une possibilité
d’interdiction de la circulation, qui est un droit inaliénable, ni d'aller
d’une ville à une autre selon sa volonté.
Une action en justice pourrait donc bientôt être engagée contre
ces mesures coercitives qui ne s’appuient sur aucun fondement législatif…
Car ce qui s’est notamment passé à Brescia pose réellement
problème sur le respect du principe de libre circulation en Italie. Ainsi une cinquantaine
d’ultras Grifoni, beaucoup de jeunes, quelques historiques, tous sans tessera del tifoso, ont voulu comme à
Rome, aller saluer l'équipe et montrer qu’ils étaient présents malgré
l’impossibilité de pénétrer dans le settore ospiti.
Si dans la Gare de Milan Lambrate où le groupe devait changer
de train, mais il n'y a pas eu de problèmes malgré la présence de la Police, à
leur arrivée à Brescia les ultras "non tesserati" ont été bloqués par
les forces de l’ordre, mis dans un bus, sans qu’ils n’aient commis la moindre
infraction et transféré au siège de la Police, où ils ont été regroupés sous
une tente pour y être identifiés. Ensuite, ils ont été ramenés à la Gare et
surveillés jusqu'à ce qu'ils montent dans un train à destination de Gênes, via
Milan…
La polémique est donc en train d'augmenter et des avocats ont
été saisis afin de déterminer les moyens d’actions contre une telle mesure. Si
la tessera est déjà contestée sur le fond, ce qui s'est passé avant le voyage à
Rome (Genoa), à Parme (Sampdoria) et
maintenant à Brescia, met en évidence la façon dont le problème est
désormais devenu politique…
Qui se plaint et critique d'une manière non-violente, est
aujourd’hui puni par le Ministère de l’Intérieur. Mais le plus grave est la
limitation de la liberté de circulation puisque à partir d’une circulaire
limitant l’accès à des enceintes sportives, on en vient aujourd’hui à interdire
la libre circulation des personnes, pourtant constitutionnellement garantie, ce
qui est inacceptable. Des actions en Justice pourraient donc être bientôt engagées…