mardi 25 janvier 2011

Avellino - Naples de 2003 : Des peines de 6 à 9 ans de prison pour 5 ultras de Naples…


Près de quarante ans en prison. Ceux sont les peines cumulés d’emprissonnement qui ont été par le Tribunal d’Avellino contre cinq ultras partenopei impliqués dans les affrontements du derby Partenio entre Avellino et Naples en 2003 au cours duquel le jeune Sergio Ercolano perdit la vie…



Les peines auxquelles se rajoutent de  90 000 € de dédommagement à verser à la ville d'Avellino sont de six ans pour deux ultras azzuri, huit pour un autre et de neuf années d’incarcération pour les trois autres, tous tenus pour responsables de ce qui s'est passé cette nuit tragique où le stade Partenio a été le théâtre de scènes d’émeutes et de véritable guerilla urbaine…

Ce match entre Avellino  et Naples avaient ainsi donné lieu à de nombreux incidents dont la tragique mort de Sergio Ercolano, mais aussi à de nombreuses polémiques sur les causes et le déroulement de ces violences.

Car avant le match, rien ne laissait présager ce qui allait se passer puisque les ultras Napolitains et ceux Avellino avaient une relation d’amitié qui ne permettait pas de considérer cette rencontre contre un match à risque entre les deux tifoserie

Pourtant si les condamnés se trouvent bien du côté des tifosi, l’origine des incidents se trouvait bien elles, dans certaines décisions des dirigeants d’Avellino qui avaient décidé de redistribuer une partie du contingent de places qui devait être réservé aux tifosi partenopei pour le jour du match.

En effet, le settore destiné aux Napolitains pouvait contenir 6.000 tifosi mais seulement 1.080 billets avaient été vendus à Naples. Bien que les partenopei avaient parfaitement le droit d'aller à Avellino et d’acheter les 5.000 billets restants sur place le jour du match, Pasquale Casillo, l’actuel Président de Foggia, à l’époque à la tête de l'US Avellino avait fait retirer les billets réservés aux Napolitains en Curva Nord pour les remettre à la vente pour les tifosi biancoverdi

Le jour du match, des centaines de napolitains sans billet ont trouvé les guichets du stade d’Avellino fermés, provoquant leur colère. Des bousculades ont eu lieu tandis que certains tentaient de passer dessus les grilles en essayant d’échapper aux carabiniers qui intervenaient violemment pour les repousser. C’est dans ces circonstances que Sergio Ercolano a escaladé une barrière pour échapper aux Policiers puis a sauté sur la toiture d’un hangar en plexiglas qui a cédé sous le poids, provoquant une chute qui s’avèrera fatale d'une vingtaine de mètres.

Pour couvrir leur responsabilité sur cette tragédie et les incidents qui suvront, les autorités essayeront de faire croire que ce jeune tifoso avait tenté d'entrer sans billet dans le stade, mais rapidement il sera démontré qu’un billet pour ce match se trouvait bien dans la poche de son pantalon.

Irresponsables aussi dans l’organisation des services de secours qui auront mis 30 minutes pour l’évacuer vers un hôpital car ils ne trouvaient pas les clés du portail d’accès à la piste d’athlétisme entourant la pelouse où était stationnée l’ambulance prévue pour les Urgences…

La nouvelle de ce drame, qui se propagea dans le stade, provoqua la colère des ultras napolitains qui avaient réussi à entrer dans la Curva Nord et qui pénétrèrent sur le terrain pour s’attaquer violemment aux Policiers, considérés, comme les dirigeants d’Avellino, responsables de la mort d’Ercolano. Certains ultras d’Avellino rejoignant même la colère napolitaine…

Littéralement pris en chasse par des centaines d’ultras partenopei, les Policiers durent trouver refuge dans les installations du stade alors que de véritables émeutes se produisaient sur le terrain sous les cris “Assassini! Assassini!” adressés à la Police.

Par la suite, un Juge a rejeté une demande d’indemnités de la famille Sergio Ercolano formulée contre l'US Avellino, qui selon la Justice ne pouvait donc pas être tenue pour responsable des faits en dépit de toutes ses lacunes d’organisation.

Une mansuétude de la Justice qui n’a pas prévalu lors du procès de ces cinq ultras Napolitains, Daniele Cuorvo, Luigi Vozza (condamnés à 6 ans de prison) Agostino Noviello (8 ans), Luigi Del Bono et Enrico Di Franco (9 ans) pour avoir agressé et blessé des policiers lors de ces émeutes du Stadio Partenio…

Des peines maximales de neuf ans de prison, près de quarante ans de peines cumulées pour "des coups donnés à des Policiers", mais en parallèle (seulement) neuf ans et quatre mois de prison pour Luigi Spaccarotella, le Policier italien qui avait tué d’un coup de feu Gabriele Sandri sur une aire d'autoroute, près d'Arezzo en Toscane…