Rafael Di Zeo, l'ancien chef de la Doce, la
barra de Boca Juniors a annoncé qu'il avait l'intention de siéger au Comité Directeur du club de La Boca…
Après avoir été obligé d’abandonner sa place
à la tête de la 12 à Mauro Martin après avoir été condamné par la Justice en
Mars 2007, Rafael Di Zeo actuellement en liberté conditionnelle a confirmé
qu’il avait la volonté, dès que sa situation judiciaire serait réglée, de siéger au Comité directeur de Boca.
Même, sil a indiqué ne pas penser à la
Présidence, ses déclarations ne pouvaient laisser sans réaction autant les
dirigeants du club boquense que la "barra officielle" dont il tente, par divers
moyens et notamment ses liens avec les milieux politiques, de reprendre le
contrôle.
D'autre part, Di Zeo a aussi révélé lors
d’un entretien sur Radio Belgrano que pendant les flambées de violence en 2001
il a été convoqué par "quelqu'un d'important" du Gouvernement pour
tenter "faire cesser les émeutes qui éclataient dans certains
quartiers"…
Rafael Di Zeo, un nom, un personnage qui a
fait la pluie et le beau temps pendant 11 ans dans les tribunes populaires de
la Bombonera ! Un personnage hors du commun, chef incontesté de la « 12 »
(Jugador N°12), une des « Barras Bravas » les plus importantes et les plus
puissantes du pays. Rafa Di Zeo avec ses différents business, ses relations
avec le milieu politique était alors un des hommes les plus puissant d'Argentine…avant
d’être emprisonné !
Une histoire, un destin qui commence un beau
jour de 1979 quand Rafael Di Zeo décide qu'il était temps d'abandonner la place
en tribune qu’il partageait avec son père pour rejoindre « la populaire », le
repaire de la « Doce» !
Peu à peu, Rafa s’impose comme un des
hinchas de « la Doce » les plus influents et charismatiques et commence à armer
son groupe grâce à des amis de la banlieue sud de Buenos-Aires. Ainsi en 1987,
son groupe était devenu le second en ordre d’importance au sein de la « 12 » …
En 1980, Di Zeo et son groupe
affrontèrent la « Guardia Imperial », la Barra Brava du Racing, terminant ainsi
de gagner le respect du chef de l’époque, El Abuelo (le Grand-père) à tel point
qu’il devint le trésorier de la « 12 » celui qui comptait les billets et
possédait ainsi le « nerf de la guerre ».
Mais vers le milieu de l’année 93, Di Zeo
commença à penser que la « Doce » d’El Abuelo, armée jusqu'aux dents et avec
l'essor de la drogue à bon marché, allait mal terminer. Très fin tacticien et
avisé, il devint plus prudent dans ses relations avec El Abuelo, ce qui lui
évita de « tomber » avec les chefs de la « Doce » qui furent emprisonnés pour
les meurtres de deux supporters de River Plate commis lors du « superclasico »
du 30 avril 1994.
La Barra Brava de Boca s’est alors retrouvée
sans chef incontesté et nombreux sont ceux qui ont prétendu la dominer comme El
Chueco Reguero, Miguel Cedrón, el Cabezón Lancry et Rafael Di Zeo évidemment,
mais après une année de transition, tous les groupes le désigneront finalement
comme nouveau chef en 1996.
Proche des joueurs (Carlos Navarro Montoya
de Chacarita, Roberto Abbondanzieri et Alfredo Cascini de Boca Juniors, seront
interrogés parce que leurs noms figuraient dans un agenda trouvé à son
domicile), protégé par les dirigeants de Boca Juniors (l’ancien président de
Boca Mauricio Macri aurait selon certaines informations régulièrement offert
aux « barras » 1200 billets par match et même payé un hôtel de luxe pour leur
permettre d’assister à la finale de la Coupe Libertadores face au club
brésilien de Santos), ou encore certains politiciens à qui il a pu rendre
quelques « services », la justice argentine n’a cependant eu de cesse que de
chercher à faire tomber celui qui semait la « terreur » dans et autour de tous
les stades d’Argentine.
C’est ainsi que le juge Perrotta l’a
toujours considéré comme celui, ayant conduit une sanglante embuscade lors d’un
match « amical » à la Bombonera en1999 au cours de laquelle un « barrabrava » de
Chacarita, Daniel "Pajarito" Benedetti avait été sérieusement blessé
par armes., celui qui avait pris part à une fusillade au Mardel en 2000 et
aussi à l’origine des nouveaux incidents avec Chacarita en 2003 au cours
desquels 71 personnes avaient été blessées, etc…
Il en était toujours sorti indemne jusqu’à
ce qu’il soit rattrapé par cette « vieille histoire » de 1999 contre « Chaca »
qui finalement aura provoqué en Mars 2007 sa chute, mais aussi celles de son
frère Fernando, de Gustavo Pereyra dit l’Ours qui ont écopé de 3 ans et 10
mois de prison, de Juan Antonio Castro et Diego Marcelo Rodriguez qui ont écopé
de quatre années et six mois de prison, et enfin de Fabian Kruger dit « Fredy »
qui a écopé de trois années et six mois de prison. Sa condamnation à quatre ans
et trois mois de prison, mettait ainsi fin à plus d’une décennie de pouvoir qui
lui aura permis de diriger avec une main de fer « la Doce »...
En Mai 2010, il a bénéficié d'une décision
de la Cour d'appel confirmant sa mise en liberté conditionnelle…