Leeds United sera passé très près de
l’exploit face à Arsenal cet après-midi à l’Emirates Stadium où devant plus de
8000 de ses supporters qui avaient fait le déplacement depuis le West Yorkshire,
les Peacocks ont tenu en échec les Gunners (1-1) après avoir mené au score
jusque dans les dernières minutes de jeu…
Leeds qui occupe la 5ème place du Championship sortait d’une défaite à Cardiff après une série de 12 matchs sans défaite en arrivant à Londres cet après-midi. Il y a un an déjà, les Peacocks avaient sorti Manchester United à Old Trafford alors qu’ils étaient en League One…
Leeds qui occupe la 5ème place du Championship sortait d’une défaite à Cardiff après une série de 12 matchs sans défaite en arrivant à Londres cet après-midi. Il y a un an déjà, les Peacocks avaient sorti Manchester United à Old Trafford alors qu’ils étaient en League One…
Si tout le monde aujourd’hui connaît
Manchester United et Arsenal, les "plus jeunes" ne doivent guère
avoir entendu parler de Leeds United…
L’occasion donc de (re)découvrir une partie
de l’histoire de ce club resté mythique et qui peut compter sur des supporters
dont la fidélité et la passion demeurent exceptionnelles…
Retour au début des années soixante alors que
Leeds United se morfond en Football League Second Division sans aucun résultat
probant capable de remplir un Stade d’Elland Road qui se vide petit à petit. Pourtant en 1964, Leeds parvient à accéder
contre toute attente à la First Division (Premier League) après avoir échappé
deux ans plus tôt à la relégation en Third Division (D3).
Mieux, les néo-promus réussissent l’exploit
de finir dès l’année suivante vice Champion d’Angleterre, battus uniquement à
la différence de buts par Manchester United. Le début d’une haine profonde
entre les deux clubs et leurs supporters…
Le travail d’un homme aussi et surtout, un
de ces managers Anglais désormais légendaire, Don Revie, ancien joueur du club,
international anglais à six reprise qui avait été nommé manager-joueur en Mars
1961. C’est le début d’une histoire grandiose, une période qui restera gravée
sous le nom de "Leeds Glory Years"…
Leeds United, c’est l’histoire d’un club
passé d’un quasi-anonymat aux sommets du football Anglais en une dizaine
d’années, suivi d’une descente aux enfers, sur fond d’affaires et
de problèmes financiers…
1964 donc. Au terme d’une magnifique saison,
les "Peacocks" accèdent au plus haut sommet du football Anglais et
enchaînent sur une autre saison étincelante en finissant second derrière
Manchester United, (battus seulement à la différence de buts). Sur sa lancée,
Leeds parvient jusqu’en finale de la FA Cup (battu par Liverpool en
prolongation) après avoir éliminé (1-0) Manchester United en 1/2 finale (lors
d’un second match rejoué au City Ground de Nottingham après un premier match
nul 0-0 obtenu quatre jours plus tôt au Hillsborough Stadium de Sheffield)
Pendant une dizaine d’années, Leeds truste
les places d’honneur (2ème en 1964-1965, 65-66, 69-70, 70-71, 71-72)-(3ème en
1972-1973)-(4ème en 1966-1967, 67-68). Entre 1965 et 1974, le Leeds de Don
Revie ne terminera jamais au-delà de la quatrième place….
Mais surtout, Leeds gagne deux titres de
Champion d’Angleterre. Tout d’abord lors de la saison 1968-1969 pour le
50ème anniversaire de la création du club. Invaincus tout au long de la
saison à Elland Road, « The Whites » sont sacrés avec le record du
nombre de points, du plus petit nombre de défaites et de buts encaissés de
l’histoire du club du West Yorkshire qui récidive lors de la dernière saison de
Don Revie à la tête du club en 1974 (date à laquelle, il est nommé manager de
l’équipe nationale Anglaise). Il faut ajouter au Palmarès de ces "années
glorieuses" une FA Cup gagnée en 1972 et une Coupe de la Ligue glanée en
1968.
En parallèle, Leeds United et Elland Road se
forgent une réputation sulfureuse, celle d’une équipe jugée trop brutale par
les "amateurs" de football. On parle alors de « Dirty Leeds ».
Celle aussi d’un stade très chaud qui devient durant ces années
un haut lieu du hooliganisme avec notamment le Service Crew, la célèbre firm de Leeds qui se fera connaître, craindre et respecter dans
tout le Royaume Uni mais aussi en Europe continentale avec des déplacements remarqués à Amsterdam, Barcelone, Valence, Turin,
Naples, Bologne…
Car Leeds s’illustrera aussi au niveau
Européen en étant notamment finaliste de la Coupe de l’UEFA en 1971 et de la
Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe en 1973. Il demeure surtout le souvenir
d’une finale de Coupe d’Europe des Clubs Champions 1975 (sous la conduite de
Jimmy Armfield qui avait remplacé Revie) jouée à Paris et perdue là encore
(2-0), contre le Bayern de Munich. Finale polémique avec de violents
affrontements dans les tribunes et un but et deux penalties refusés pour les Whites…
Cette finale perdue, marquera la fin des "Leeds Glory Years" avec désormais beaucoup de bas (relégation en 1982) et
quelques sommets (Champion d’Angleterre en 1992), le dernier titre obtenu par
le club et le signal paradoxal d’un déclin inéluctable, car le Président de
l’époque, Peter Ridsdale, rêve alors d’en faire un grand club sur le modèle des
autres (grands) clubs Anglais déjà en pleine évolution sportive et commerciale.
Ridsdale décide donc de recruter sans
compter ! Il bâtit à grands coups de chéquiers une jeune équipe
compétitive, au style engagé qui va (doit) perpétuer la légende du Dirty
Leeds : Kewell, Woodgate, Smith, Bowyer, Viduka, Ferdinand, Bridges, Harte,
Keane, Mills, Robinson arrivent avec à leur tête David O’Leary, qui après avoir rejoint Leeds en 1993 est nommé Manager
en 1998.
Leeds joue alors les premiers rôles en
Championship et au niveau Européen (1/2 finale de l’UEFA perdue (0-2 ;
2-2) face à Gatasaray en 2000 avec un match aller à Istanbul ensanglanté par la
mort de Christopher Loftus et Kevin Speight, deux supporters (pas des
hooligans, ndlr) poignardés par des Turcs sous le regard "bienveillant" de la Police Turque et un 1/4 de finale l’année suivante
perdu contre le FC Valence. La même année, Leeds rate la qualification en Ligue
des Champions d’un petit point…
C’est le début de la descente aux enfers car
pour financer les transferts et la masse salariale, le Chairman Ridsdale
n’avait pas hésité à emprunter quelque 85 millions d’euros qui devaient être
financés par les recettes de la Champion’s League.
Dès lors, les finances virent "au
rouge", les résultats sportifs ne sont plus à la hauteur, les joueurs
dont on louait jusqu’alors le tempérament "fougueux" s’illustrent
uniquement en dehors du terrain (bagarres, virées nocturnes, agressions…) et la plupart quitteront le club la saison suivante.
Les dettes ne cessent d’augmenter (plus de
110 millions d’euros), Leeds United est finalement rétrogradé et frôlera
quasiment la dissolution, une descente aux enfers qui conduira les Peacocks en League One (D3) en 2007. Cela malgré une saison
précédente en D2 plus que satisfaisante et l’arrivée de Ken Bates, l’ancien
Président de Chelsea en 2004, qui permettra de stabiliser financièrement le
club en plaçant Leeds sous administration judiciaire pour couvrir la dette de
51,6 millions d'euros que devait rembourser United. Un nouvel allant est ainsi donné qui amènera United jusqu’à
l’accession en Championship (L2) cette saison…
Malgré la déception d’une égalisation à la 90ème minute, Leeds s’est offert un "replay" à Elland Road, et ça c’est un véritable exploit…
Malgré la déception d’une égalisation à la 90ème minute, Leeds s’est offert un "replay" à Elland Road, et ça c’est un véritable exploit…