Un rassemblement à Torre dell´Orso, 24
heures avant le match, des préparatifs à une véritable guérilla urbaine dans le
centre de Lecce, le récent empressement des tifosi de Bari pour obtenir une
tessera del tifoso, indispensable pour assister au derby, tels sont les
éléments qui ont conduit le Préfet de Lecce, Mario Tafaro, et le Comité pour
l’Ordre et la Sécurité à faire jouer le derby de l'Epiphanie à huis clos…
Une décision, cependant, qui pourrait
bientôt être annulé puisque le Ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni a
formellement exprimé sa "perplexité" face à cette mesure et a
convoqué le Préfet au Ministère afin d’obtenir des éclaircissements sur les
motivations de cette mesure dont le maintien ou pas fait aussi apparaître une
enjeux politique important…
Une confirmation du huis clos pour ce derby
des Pouilles, signifierait en fait l'échec de la tessera del tifoso imposée par
Maroni et dont il a toujours soutenu la mise en oeuvre et sa nécessité pour
lutter contre les violences dans les stades. Pour cette raison et sans doute
même après la médiation avec le sous-secrétaire d’Etat, Alfredo Mantovano, il
est encore possible que cette mesure soit rapidement modifiée.
Du côté de Lecce, cependant, la Préfecture
appuie toujours le choix fait par le Comité à partir de rapports faits par les
Polices de Bari et de Lecce. Le premier risque étant celui d’une véritable
guérilla urbaine le 6 Janvier prochain, jour de fête dans la capitale Salentina
envahie par les touristes…
Une autre information avait été obtenue par
la Police de Bari sur l’organisation au sein de la tifoseria biancorossa d’une
réunion entre les tesserati et des Ultras diffidati de la Curva Nord (les
interdits de stade ne peuvent plus obtenir le cachet du ministère pour avoir
une tessera) le 5 Janvier à 5 à Torre dell´Orso pour mettre en place un plan
d’attaque sur Lecce. Une cible qui n’aurait pas été le Stade Via del Mare,
fortement gardé par la Police, mais plutôt la Piazza Sant'Oronzo et le
centre-ville où ils avaient décidé d'entrer en contact avec les tifosi Giallorossi.
D’autre part, le derby Pugliese devait dans
un premier temps être réservé aux seuls titulaires de la tessera, d’où la
décision du noyau dur de la tifoseria de contrevenir à la règle mise en place
au début de saison, quand le "No alla tessera" a été érigé en dogme et
d’en faire la demande afin de pouvoir se déplacer jusqu’à la Via per San
Cataldo à Lecce. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, sur les 16700 tesserati de
Bari, 6000 d'entre eux l’ont obtenus au cours des deux dernières semaines…
Autre élément qui a empoisonné l'atmosphère,
selon la Police, la position adoptée ces dernières semaines par le Président de
Lecce, Pierandrea Semeraro, qui se référant aux précédents incidents provoqués
par les tifosi biancorossi lors du dernier derby avait annoncé qu'il ne voulait
pas réserver une Curva entière aux tifosi baresi, limitant de cette façon à
trois à quatre mille personnes, leur contingent.
Des risques (trop) importants selon la
Police, mais qui ont pris désormais une tournure politique également locale,
puisque le Maire de Lecce, Paolo Perrone a envoyé une lettre au Ministre de
l'Intérieur Roberto Maroni, lui demandant de reconsidérer la première solution
trouvée le 22 Décembre par le Comité sur la Sécurité qui avait introduit des
"conditions strictes" pour permettre au moins aux tifosi giallorossi
d’assister au match, en limitant l'achat de billet uniquement aux résidents de
Lecce et de sa Province.
Une décision aussi critiquée par le Maire de
Bari, Michele Emiliano, qui a rappelé que les deux villes pugliese travaillent
ensemble dans l'économie, la culture, le tourisme et que cette décision de
faire se disputer ce match tant attendu par la population des Pouilles à huis
clos semble renforcer la représentation la plus négative de la relation entre
les deux cités voisines.