dimanche 2 janvier 2011

Lecce – Bari : Une guérilla urbaine en préparation qui aurait provoqué le huis clos du Stade Via del Mare…


Un rassemblement à Torre dell´Orso, 24 heures avant le match, des préparatifs à une véritable guérilla urbaine dans le centre de Lecce, le récent empressement des tifosi de Bari pour obtenir une tessera del tifoso, indispensable pour assister au derby, tels sont les éléments qui ont conduit le Préfet de Lecce, Mario Tafaro, et le Comité pour l’Ordre et la Sécurité à faire jouer le derby de l'Epiphanie à huis clos

Une décision, cependant, qui pourrait bientôt être annulé puisque le Ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni a formellement exprimé sa "perplexité" face à cette mesure et a convoqué le Préfet au Ministère afin d’obtenir des éclaircissements sur les motivations de cette mesure dont le maintien ou pas fait aussi apparaître une enjeux politique important…

Une confirmation du huis clos pour ce derby des Pouilles, signifierait en fait l'échec de la tessera del tifoso imposée par Maroni et dont il a toujours soutenu la mise en oeuvre et sa nécessité pour lutter contre les violences dans les stades. Pour cette raison et sans doute même après la médiation avec le sous-secrétaire d’Etat, Alfredo Mantovano, il est encore possible que cette mesure soit rapidement modifiée.

Du côté de Lecce, cependant, la Préfecture appuie toujours le choix fait par le Comité à partir de rapports faits par les Polices de Bari et de Lecce. Le premier risque étant celui d’une véritable guérilla urbaine le 6 Janvier prochain, jour de fête dans la capitale Salentina envahie par les touristes…

Une autre information avait été obtenue par la Police de Bari sur l’organisation au sein de la tifoseria biancorossa d’une réunion entre les tesserati et des Ultras diffidati de la Curva Nord (les interdits de stade ne peuvent plus obtenir le cachet du ministère pour avoir une tessera) le 5 Janvier à 5 à Torre dell´Orso pour mettre en place un plan d’attaque sur Lecce. Une cible qui n’aurait pas été le Stade Via del Mare, fortement gardé par la Police, mais plutôt la Piazza Sant'Oronzo et le centre-ville où ils avaient décidé d'entrer en contact avec les tifosi Giallorossi.

D’autre part, le derby Pugliese devait dans un premier temps être réservé aux seuls titulaires de la tessera, d’où la décision du noyau dur de la tifoseria de contrevenir à la règle mise en place au début de saison, quand le "No alla tessera" a été érigé en dogme et d’en faire la demande afin de pouvoir se déplacer jusqu’à la Via per San Cataldo à Lecce. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, sur les 16700 tesserati de Bari, 6000 d'entre eux l’ont obtenus au cours des deux dernières semaines…

Autre élément qui a empoisonné l'atmosphère, selon la Police, la position adoptée ces dernières semaines par le Président de Lecce, Pierandrea Semeraro, qui se référant aux précédents incidents provoqués par les tifosi biancorossi lors du dernier derby avait annoncé qu'il ne voulait pas réserver une Curva entière aux tifosi baresi, limitant de cette façon à trois à quatre mille personnes, leur contingent.

Des risques (trop) importants selon la Police, mais qui ont pris désormais une tournure politique également locale, puisque le Maire de Lecce, Paolo Perrone a envoyé une lettre au Ministre de l'Intérieur Roberto Maroni, lui demandant de reconsidérer la première solution trouvée le 22 Décembre par le Comité sur la Sécurité qui avait introduit des "conditions strictes" pour permettre au moins aux tifosi giallorossi d’assister au match, en limitant l'achat de billet uniquement aux résidents de Lecce et de sa Province.

Une décision aussi critiquée par le Maire de Bari, Michele Emiliano, qui a rappelé que les deux villes pugliese travaillent ensemble dans l'économie, la culture, le tourisme et que cette décision de faire se disputer ce match tant attendu par la population des Pouilles à huis clos semble renforcer la représentation la plus négative de la relation entre les deux cités voisines.