Il y a 34 ans, lors d'un match contre la
Sampdoria (quel hasard...) est né le Commando Ultra Curva’ Sud, un élément
important de l'histoire giallorossa. La nuit dernière, de nombreux anciens
membres et les fondateurs du CUCS se sont réunis pour en célébrer
l’anniversaire…
Commando Ultra’ Curva Sud, un groupe
mythique qui imposa sa puissance dans tous les stades d’Italie pendant plus
d’une décennie. Symbole de l’union des supporters de l’AS Roma, le CUCS fut
l’un des groupes les plus importants du mouvement ultra’ Italien.
Sa disparition incarna toute la difficulté à
rester homogènes dans un « idéal ultra’ » face à des dirigeants qui
prennent parfois des décisions contraires aux valeurs revendiquées et défendues
par les supporters.
À l’origine, la Curva Sud du Stade Olympique
de Rome regroupait une multitude de groupes de tifosi plus ou moins importants,
originaires le plus souvent des différents quartiers de Rome, qui lançait leurs
chants et animations sans coordination entre eux.
Afin de pallier cette situation et pour
donner plus de puissance à leur mouvement, tous ces groupes (Boys, Pantere,
Fossa dei Lupi, Fedayn qui gardèrent cependant en parallèle leur propre
identité) décidèrent de s'unir. C’est ainsi que le 9 Janvier 1977 lors d’un AS
Roma - Sampdoria naquit le Commando Ultrà Curva Sud (CUCS)…
Le CUCS d'alors était un groupe
« Ultra` » au sens premier du terme. Pendant 10 ans de 1977 à 1987, il va
constituer l’un des plus important groupe ultra d’Italie. Soutien
inconditionnel lors des matchs au « Stadio Olimpico », solidarité et
bravoure en déplacements où le groupe s’affichait sous une banderole unique
« Ultrà Roma ». Le CUCS avait pour règle de n’avoir aucun rapport avec le
club lui-même, afin de garder sa liberté d’action.
Les premières difficultés internes au groupe
apparurent durant l'été 1987 avec l’arrivé de Lionello Manfredonia, un ancien
joueur de la Lazio. Préalablement à son arrivée, le CUCS, demanda au Président
de la Roma, Dino Viola de ne pas l'acheter, car non seulement ce joueur avait
porté les couleurs « Laziale », l’ennemi honni dont il avait toujours
affirmé être tifoso, mais il avait de plus, plusieurs fois fait des
déclarations provocantes envers les tifosi de la Roma.
Pourtant le Président Viola décida quand
même et malgré les pressions de le faire venir et la Curva Sud qui avait été
solidaire pour refuser ce joueur, se déchira, pour déterminer quelle attitude
adopter face à cette décision.
Le CUCS se scinda en deux, avec d’un côté
une grande partie des fondateurs historiques qui créèrent le CUCS-GAM (Groupe
Anti-Manfredonia), tandis que les autres donnèrent vie au Vecchio CUCS . Ce
dernier retient que Manfredonia est maintenant un joueur de la Roma, et que
même s'il était détesté, il ne devait pas être sifflé du fait de son passé.
C’était d’ailleurs l'opinion majoritaire dans la Curva Sud.
Le CUCS-GAM, lui voulait rester dans sa
ligne de conduite initiale de ne pas accepter que ce joueur porte le maillot
« giallorosso » et continua à contester sa présence, ce qui provoqua des
tensions de plus en plus importantes entre les deux camps.
La situation explosa lors de la rencontre de
Coupe, Roma - Genoa, en Septembre 1987, qui se jouait au Stade Flaminio,
lorsque le CUCS-GAM sorti une banderole à l’encontre de Manfredonia
"Indigne, enlève ce maillot", qui provoqua une bagarre entre plus
d’une centaine de personnes.
Suite à ces incidents tous les groupes
historiques reprirent leurs propres identités et adoptèrent chacun des
attitudes différentes.
Ainsi les Fedayn, qui avaient du reste
toujours été un peu isolés au sein du CUCS, décidèrent de ne plus ne participer
aux chants avec les autres groupes. Les Boys qui avaient déjà pris leurs
distances depuis 1984 ressortirent leurs banderoles, le CUCS-GAM refusait de
chanter quand Manfredonia était sur le terrain, le Vecchio CUCS se repositionna
sur le muret historique de la Curva Sud, à côté de la tribune Monte Mario et
coupa tout lien avec le CUCS-GAM.
Désormais, le divorce était irrémédiable
malgré le fait que Manfredonia arrêta de jouer à cause de problèmes cardiaques,
La fraction la plus radicale du CUCS-GAM, pris son indépendance en formant
l'Opposta Fazione, en refusant dorénavant tout contact avec les autres groupes
de la Curva, coupables d'avoir trahis « les idéaux ultras » .
Cette division et l’absence de capi
unitaires facilita la création d’une multitude de groupes et de sous groupes
tels que Tradizione Distinzione, Ultras Romani, Lupi, Orgoglio Capitolino,
Frangia Ostile, Mods, Brigate De Falchi, Buca qui se formèrent (et se déformèrent) au gré des
amitiés et aussi des idéaux politiques…