La
Police de Bergame a effectué plus d’une trentaine de perquisitions, dans le
milieu ultra de l’Atalanta, qui ont amené à la mise en examen de plusieurs
membres éminents de la Curva Atalantina, dont Claudio Galimberti, mieux connu
comme "il Bocia", capo historique des ultras de la Curva Nord de
l’Atleti Azzurri d'Italia…
Joueurs
et les dirigeants de l'Atalanta devaient venir voir ces ultras placés en
résidence surveillée, avec des cadeaux et des excuses pour avoir perdu un
match. C’est ce qu’il ressort de l'enquête menée par la Police de Bergame sur
certains actes de violence attribués à la tifoseria nerazzurra survenus à
Bergame et dans sa Province entre Septembre 2009 et août 2010.
Les
relations entre les ultras et les représentants de l’Atalanta ont été
reconstruites grâce à des écoutes téléphoniques, qui pendant un certain temps
ont été utilisées pour déterminer les responsabilités des personnes directement
visées par l'enquête. Elles ont ainsi permis d’apprendre que parfois, certains
joueurs et dirigeants de l’Atalanta allaient trouver des capi ultras dont
certains étaient interdits de stade en leur apportant des cadeaux, en
particulier des maillots pour s’excuser après une défaite…
De
fait "Bocia" avait été arrêté le 21 Décembre 2009 par la Police et
condamné ensuite à cinq mois et dix jours de prison par le Tribunal de Bergame
pour ne pas avoir respecté l’interdiction qui lui était faite de se trouver à
proximité des équipements sportifs de la Ville. Il n’avait, d’après ces mesures
coercitives, même pas le droit d’assister à des matchs des équipes de jeunes du
club Bergamasque. Il était toujours interdit de stade…
Selon
le Procureur, si la tifoseria est un élément indispensable du Calcio, mais le
club a le devoir de se distancier des actes de violence dont elle est
responsable.
Les
perquisitions ont été demandées par le Procureur de Bergame au terme d’une
enquête menée depuis Novembre 2009, après une série d'accidents graves…
L'opération
a été effectuée dans les Provinces de Bergame, Crémone et Milan et a permis la saisie chez les suspects du
matériel comme des lance-fusées, des fumigènes, des bombes agricoles, des
battes de baseball, des matraques télescopiques, des chaînes de vélos et des
cagoules. 104 personnes sont impliquées…
Parmi
les noms connus qui apparaissent dans l'enquête qui a conduit ces dernières
heures à une dizaine de perquisitions aux domiciles d’ultras atalantini, figure
celui du Conseiller Régional et communal de la Ligue du Nord, Daniele Belotti,
considéré par les enquêteurs comme "la tête pensante de la tifoseria
nerazzurra". Deux ordinateurs personnels ont été saisis à son domicile. Il
est connu depuis des années pour son rôle de conseil et de médiateurs des
ultras atalantini. Pour le Procureur il est le trait d’union des ultras avec
les dirigeants et le conseiller personnel de Claudio Galimberti. Tous les
communiqués des ultras de la Curva Nord ont été écrits et envoyés d’un des
ordinateurs de Belotti qui s’est défendu d’en avoir simplement corrigé les
erreurs…
Le
Conseiller Belotti n'est pas le seul politicien à retrouver impliqué dans cette
enquête du Procureur de Bergame sur la violence des ultras. Il y en aurait
aussi Alberto Maffi, le jeune Maire de Gandosso (Bergame) connu comme un tifoso de l’Atalanta
et qui aurait été surpris lors des écoutes téléphoniques à alerter les ultras
de la Curva Nord sur l’arrivée de la Police.
Enfin, donc, parmi les ultras interpellés, on trouve le capo de la Curva Nord, Claudio
Galimberti il "Bocia", qui s’est vue signifier une une mesure
d'interdiction de séjour à Bergame délivrée par le Tribunal et qui lui a été
notifiée par la Police…
Ces
trois suspects sont accusés d'association de malfaiteurs visant à commettre des
violences, de dommages et de
menaces sur agents publics. Selon le Procureur, Galimberti et le noyau dur des ultras nerazzurri auraient volontairement et systématiquement organisé des violences
lors des matchs de l'Atalanta…
Le
Procureur avait demandé pour il "Bocia" et cinq autres capi du tifo
atalantino, une mesure de
détention provisoire mais le Juge d'instruction en concluant qu'il n'y avait
pas (à ce jour) assez de preuves de culpabilité sur l’accusation d’association
de malfaiteurs, a rejeté ces requêtes.
Des accusés qui comparaîtront devant le Juge, pour trois d’entre eux (Bocia, Paso et Rasta - les deux derniers sont accusés de violences lors du match Atalanta - Inter du 13 Décembre 2009) ce vendredi 11 Février tandis que les investigations se poursuivent pour déterminer les degrés d'implication et de responsabilité dans les incidents et violences attribuées aux ultras de l'Atalanta.