La Cour constitutionnelle a rejeté la
demande du Procureur de la République qui souhaitait interdire plusieurs
groupes ultras Serbes et notamment ceux de l’Étoile Rouge et du Partizan de
Belgrade...
Une requête qui a été rejetée faute de
dispositions juridiques et constitutionnelles.
Le Procureur avait considéré que derrière
ces groupes de supporters se trouvaient en fait des personnes poursuivant
d'autres buts que le soutien à un club de sport, évoquant la volonté de
renverser le Gouvernement et les attaques aux droits fondamentaux de minorités.
Ainsi en Octobre 2010 des groupes de
l’extrême droite nationaliste majoritairement composés de hooligans Serbes
avaient mis Belgrade à feu et sang en manifestant contre un défilé organisé par
des associations d’Homosexuels (Gay Pride)…
Dix ans après la chute de Milosevic, la
mosaïque balkanique est encore fragmentée par les séquelles d’un passé fait de
violences.
La Serbie et son Président Boris Tadic
doivent aujourd’hui faire face à un obstacle interne de taille avec la
politisation des ultras Serbes, des hooligans en grande partie issue
des deux grands clubs de Belgrade, l’Etoile Rouge et le Partizan qui ont
fini par s’allier avec les milieux les plus factieux de la droite nationaliste,
comme le mouvement Obraz, un groupe ultranationaliste de plus en plus
présent en Serbie.
En 1994, quand Obraz est créé, ce n'est
encore qu'une simple maison d'édition qui défend les thèses ultraconservatrices
de l'Eglise orthodoxe serbe avant d’être en 1998, transformé par son directeur,
Nebojsa M. Krstic, théologien et sociologue de formation, en mouvement
politique. La nouvelle organisation connaît un succès rapide au sein d'une
partie de la jeunesse serbe pendant les guerres de Yougoslavie. Dans la nuit du
3 au 4 décembre 2001, Krstic se tue avec deux autres personnes dans un accident
de voiture près de Nis, dans le sud de la Serbie. Ses disciples restent
persuadés que Krstic a été victime d'un crime d'Etat. Une alliance donc,
qui a désormais un objectif politique clair puisqu’il s'agit de créer autant de
problèmes que possible à Tadic et à son gouvernement.
Un climat d'instabilité qui devrait, dans
leurs intentions, amener le pays au plus vite vers des élections anticipées…