Alors
que se profile samedi un nouveau clasico d’Avellaneda entre le Racing et
Independiente, on vous propose avec du retard (encore mille excuses à lui…) un CR
transmis par l’ami Fabri pour résumer (si c’est possible) toute la passion qui
accompagne Independiente…
Texte
mis en ligne in extenso et dans le contexte malgré le retard pris dans la
publication…
Suite
à la défaire à domicile contre River (0-1) et la débâcle lors du petit clásico
de Avellaneda contre Arsenal de Sarandí (3-0), Independiente se voit
dangereusement flirter avec la table de promoción aux côtés de Huracán, Tigre
ou encore River Plate.
Une
situation qui contraste avec le récent titre de champion d'Amérique du Sud
(Copa Sudamericana 2010) et ce classement d'excellence qui fait del Rojo le
deuxième club du monde le plus titré sur le plan international derrière le
Milan AC.
Une
singularité sportive possible grâce aux règles propres au championnat Argentin,
désignant les relégués non pas sur une saison comme en Europe, mais sur trois.
Ainsi,
avec une équipe qui sur le plan footballistique était limitée pour prétendre
jouer sur deux tableaux, el Turco Mohammed avait décidé de tout miser sur la
coupe. Un pari gagnant ? Oui. Car Independiente est le nouveau champion.
Mais
le prix à payer fut une dernière place historique en championnat, avec 14
petits points lors de l'Apertura 2010. La saison la plus noire du club.
Voilà
alors la Roja, après un début de clausura insuffisant (2 nuls, 2 défaites),
prête à sortir la calculatrice pour évaluer le danger de la relégation.
C'est
dans ce contexte stressant que ce jouait ce lundi soir Independiente-Newells.
Et
dans ce même contexte est né un appel à la solidarité pour sauver le club de la
médiocrité, un appel pour "los verdaderos hinchas" (Les vrais
supporteurs).
Et
il est important de comprendre ce que le pueblo Rojo entant par vrais
supporteurs.
Au
delà de la richesse du palmarès sportif, Independiente se démarque définitivement
de tout le football Argentin par son dégoût prononcé pour la "cultura del
aguante" (Culture du supporteurisme), autrement dit "el hinchismo por
la hinchada" (Les supporteurs des supporteurs), cet état d'esprit qui
caractérise son voisin Racing, ou encore Boca Juniors, toujours prêts à
regarder le tribune plutôt que la pelouse.
Cette
particularité Diabolique a donné naissance à un surnom qui ne quitte plus les
supporteurs d'Independiente : los amargos (Les aigris).
De
ce fait, ce peuple amer aime son club pour son football. Lors de l'épopée des
années 1970 avec Bochini comme fer de lance, le football Rojo fut considéré
comme étant un des plus beau football proposé par un club Argentin. Le match
Gremio-Independiente est historiquement reconnu comme étant le plus beau, et le
plus complet des matchs joué par un club Argentin en Amérique du Sud, qui plus
est au Brésil. (Un soir de 27 juillet 1984 qui verra Independiente vaincre
Gremio en final de Libertadores à Porto Alegre. Au coup de sifflet final, les
90 000 Brésiliens applaudirent la bande à Bochini, Burruchaga, Pastoriza,
etc...)…
Le
peuple amer aime son club pour ses couleurs, son écusson, et sa gloire.
Independiente
ne vit que pour la Gloire. Voir le club lever une coupe sera toujours la priorité
absolue, bien au-delà de savoir qui a emmené plus de personne dans une tribune.
Ainsi,
sous la pression de cette vague d'amertume, une vague brulante et d'un rouge
vif, le president Comparada a accepté de baisser les prix des places pour le
Libertadores de América, des prix jusque-là exorbitants.
Résultat
: c'est dans un stade en ébullition, plein à craquer, pour une ambiance
rappelant une finale de coupe, que se joua la dernière rencontre de cette 5ème
journée de championnat Argentin.
L'union
de toute une famille pour sauver son club. Non pas pour éviter la promoción,
mais pour combattre le déshonneur qu'implique le simple fait de jouer le bas du
tableau. Independiente comme tous les grands d'Argentine (À part Racing Club),
n'a jamais connu la descente. Et ne l'envisage nullement.
Et
en ce lundi soir, la mystique réapparue nouvellement.
Le
stade explosa après trois minutes de jeu seulement. Cabrera fit s'effondrer la
popular. Et remit ça 10 minutes plus tard. 15 minutes de jeu : Independiente
menait 2-0. El Cuqui Silvera fêtait son 34ème anniversaire, et pour marquer le
coup il s'offrit, sur un superbe service de l'intenable Cabrera, son 101èm but.
Nous jouions alors la 26ème minute. 3-0. Pour un stade en fusion.
La
deuxième mi-temps fut une ballade en Enfer pour un Newells sans réponse. La
dernière recrue, le cafetero Jairo Castillo, comme à sa grande époque Roja,
marqua un 4èmè but de toute beauté.
Dans
un match qui devait être angoissant, le Diable s'est réveillé et démontra une
nouvelle fois qu'Independiente n'est pas ce genre de club, de celui qui regarde
vers le bas.
L'institution
Indépendantiste n'aspire qu'au, et ne vit que pour, le prestige. Et si un jour
elle doit rencontrer la mort, ce sera à la conquête de la Gloire.
Ce
lundi soir, le peuple rouge répondit une énième fois présent, se serrant les
coudes et offrant un soutient inconditionnel à ses joueurs et à son entraîneur.
Car
si amertume il y a, elle est uniquement diabolique. El Gran Diablo est sorti de
son Antre et rugit d'une voix venue des tréfonds de son indépendance.
Un
son clair et puissant : celui du dernier champion.
Fabri