"Sangue, stragi, violenza sempre più Brigate Gialloblù, Brigate
Gialloblù ! Verona, Verona, segna per noi Verona, Verona, vinci per noi Hellas
Verona facci sognare !" C’est un jour particulier pour les tifosi veronesi et
plus généralement pour le mouvement ultra Italien. Il y a 40 ans aujourd’hui,
le 30 Novembre 1971 apparaissaient les Brigate Gialloblù Verona Calcio Club, un
des premiers groupes ultras organisés d’Italie…
Un mois de Novembre 2001 chargé de symboles puisque le 14
Novembre dernier, cela faisait 20 ans que les Brigate Gialloblù s’étaient auto
dissoutes après avoir réussi durant 20 ans à réunir sous leur bannière, des
milliers de tifosi du Hellas Vérone. Créant un véritable esprit de corps autour
de l’identité véronaise, devenant (devenu) un des groupes les plus importants
du panorama ultra’ italien.
Officiellement donc auto dissout depuis le 14 Novembre 1991, ce
groupe qui en pratique n'existe plus aujourd’hui reste la référence de milliers
de tifosi du Stadio Bentegodi, qui continuent de s’en revendiquer.
Une histoire qui débute vers la fin des années 60 du côté du
Bentegodi de Vérone. Il y avait déjà un groupe de supporters qui s'appelait
Club Fedelissimi 4. Du Club Fedelissimi 4 aux Brigate Gialloblù le pas fut vite
sauté. Le groupe fut un des précurseur du mouvement ultra’ italien.
Créées le 30 novembre 1971, les Brigate Gialloblù Verona Calcio
Club tissèrent des liens avec les autres groupes ultras déjà existant comme les
Ultras Granata du Torino et les UTC de la Sampdoria.
Le 3 octobre 1976 survint le premier épisode des actes de
violences qui marqueront l’histoire de ce groupe, et duquel naîtra une haine
immuable entre les tifosi de Vérone et ceux de Bologne. "Noirs"
contre "Rouges" la politisation des tribunes italiennes était déjà
importante, même si au sein des BG, un groupe comme les Rude Boys s’affichait
plutôt de gauche. Le fait que les supporters "rossoblu" aient depuis
longtemps majoritairement changé de "camp politique" n’a pas entamé
la rivalité entre les deux tifoserie.
Parallèlement les Brigate Gialloblu créent des liens à
l’étranger. Ainsi, toujours en 1976, une bannière des Brigate est arborée à
Chelsea dans le "SHED", le secteur de Stamford Bridge occupé par les
"Headhunters", un des groupes hools’ les plus violents d’Angleterre,
composé essentiellement de "boneheads". Les ultras
"scaligeri" commencent alors à afficher des "Union Jack" en
Curva Sud ainsi que des bâches telles que "Deadly Sinner Club" et
"Hellas Army".
En 1977, les BG continuent de se faire remarquer par de
nouveaux affrontements violents avec les Juventini, les milanisti et les
bolognese. Avec les années 80 les Brigades amplifient leur positionnement
politique et lors de la saison 1982/83 apparaissent les premières
"contestazione" contre un joueur de couleur.
À la base pourtant la majorité des supporters du Hellas
faisaient la distinction entre les engagements sportifs et politiques, et des
groupes connotés d’extrême droite (Verona Front, Hellas Army) ou de gauche
(Rude Boys) coexistaient dans les Brigate Gialloblu. Toutefois, la partie
majoritaire d’obédience fasciste des BG, se distinguait pour des comportements
sans compromis, provoquant et affrontant sans cesse ses adversaires quel qu’en
soit le prix. Cette violence provoqua dans les années 80, une campagne de
presse qui fustigea les ultras Véronais. Pourtant les BG n’étaient pas les
seuls en cause puisque les actes de violence se multipliaient dans tous les
stades italiens et européens.
Les fondateurs et le "noyau dur" des Brigate
Gialloblu firent leur possible pour éviter que le groupe de subisse trop les
attaques des médias nationaux, donc issues des "grandes villes
italiennes" qui avait tendance à fermer les yeux sur les exactions des
tifosi milanais, turinois ou romains et qui avaient fait des tifosi veronesi
l’archétype du tifoso violent et raciste.
Devant cette situation, épuisées de devoir toujours se
justifier, épuisées de servir de prétexte, subissant la répression systématique
des carabinieri, les Brigate Gialloblu prenaient en 1991, la décision
exceptionnelle de s’auto dissoudre.
Les tifosi du Hellas Vérone continuent pourtant encore de se
revendiquer des Brigate Gialloblu, même si une multitude de groupes se
partagent maintenant la Curva Sud du Stade Bentegodi. Certains jumelages
historiques avec d’autres groupes ultras continuent d’exister, comme celui avec
les Ultras Tito de la Samp ou celui avec la Curva Fiesole de la Fiorentina (qui
rendit d’ailleurs une hommage émouvant au BG lors de leur dissolution), de même
la Curva Sud entretient de bons rapports avec les tifosi de la Triestina, et de
la Lazio. Au rayon des rivalités les plus importantes figurent les voisins de
Vicenza, mais aussi les ultras de Brescia, de l’Atalanta Bergame, de la Roma et
de Naples...
Aujourd'hui le vieux stade Bentegodi vibre
toujours de l’âme des Brigate Gialloblu et de tous les groupes qui ont
contribué à écrire la passion et les pages glorieuses de l’histoire de la
"Curva Sud di Verona" : Brigate Gialloblu, Ultras, Gioventù Scaligera,
Verona Front, Inferno Gialloblu, Hellas Army, Vecchia Guardia, Hellas Alcool,
Cani Blu, A.S.U., Hellas Angels,
Rude Boys, G.F.U.T., Tartan Army, G.O.G., Brigate Ultimo Scalin, Hellas
Bulldogs, Commandos Gialloblu, Hellas Girls, Warriors, Boys, Marines Gialloblu,
Panthers, Supporters, Provos, Vitelloni, Tigers, Sbeaccioni, Hass, Sturm Und
Drang, Verona Stressata, Verona New Line, Hellas Dynamite, Brigate Zigoni,
Brigate Elkjaer, Brigate Angolo, Punk Brigade, Irish Clan, I Gufi, Cubi,
Brigate Osvaldo, Villaggio
Gialloblu, Butei della bassa etc...