La faction la plus "violente et marginale" de
La 12, la barra brava de Boca Juniors, occupe une place privilégiée dans la
"paraavalancha" depuis plus de 15 ans, peu importe qui est à la tête de
la barra…
Si la victoire dans le Tournoi d’Ouverture
ainsi que l’élection de Daniel Angelici à la Présidence de Boca ou même
l'incertitude sur l'avenir de Julio Cesar Falcioni occupaient l’actualité ces
derniers jours, la barra brava “oficial” dirigée par Mauro Martin faisait
également de son côté l’actualité avec son implication présumée dans la
disparition mystérieuse de Miguel Sofía, un banquier qui, sous la menace de la
faction la plus dure de la barra boquense avait préféré se cacher une semaine
pour éviter des représailles…
Ce groupe est connu sous le nom de La
Chocolatada et il constitue la force de frappe de La 12. La "primera línea", le
secteur le plus violent et "fierrero" de la barra xeneize…
Malgré quelques défections, cette faction
seconde aujourd’hui Martín Mauro tout simplement parce que c'est lui (comme le
faisait avant Rafael Di Zeo) qui gère les activités et les avantages que la direction
de Boca Juniors délègue à la barra brava.
Autrement dit, l'argent provenant des
visiteurs étrangers venant à la Bombonera, le merchandising, le stationnement
dans les parkings autour du stade, les abonnements, les pourcentages sur les
transferts, les billets pour le Musée de Boca ou pour les concerts à la
Bombonera plus une participation rémunérée auprès des politiques de
Buenos-Aires lors des diverses campagnes électorales…
Mais La Chocolatada ajoute à ces activités
officieuses des activités liées à la criminalité organisée (vols à main armée,
cambriolages, trafic d'armes de guerre et de drogues…)
L'un des chefs de la barra de Boca Barra “el
uruguayo” Richard, avait essayé en vain de s’y opposer lorsqu’il avait
brièvement dirigé La 12 tandis que Di Zeo était en prison. En représailles, un
de ses enfants avait été kidnappé pendant plus d'une journée. Une action de La
Chocolatada selon les rumeurs et toutes probabilités…
La Chocolatada est aussi actuellement
soupçonnée d’être impliquée dans la mort d’un officier de la Police Fédérale
tué après un cambriolage survenu dans le barrio porteño de Flores.
Dans le contexte de l'affaire de la
disparition de Miguel Sofía, Mauro Martín et son bras droit Maximiliano
Mazzaro, ont été présentés devant un procureur fédéral de San Isidro en charge
de l'enquête bien qu'il ne pèse pas sur eux d’accusations pour des frais
d'enlèvement et d'extorsion. Cependant le fils de Sofía a dénoncé un homme
surnommé “Pelado” comme étant l'intermédiaire qui a amené Miguel Sofia vers La
12. Maxi Mazzaro, le véritable cerveau de la barra de Boca est surnommé
“Pelado”…
Derrière cette affaire de disparition
apparaît en fait un système de blanchiment des revenus occultes de La 12 qui
aurait mal tourné avec des mauvais placements qui auraient conduit à la perte
des fonds confiés par la barra de Boca à Miguel Sofia, lequel aurait alors
préféré s'éloigner pour éviter les représailles des barrabravas qui cherchaient
à récupérer l'argent qui prétendument leur appartenait.