Les
nouveaux incidents provoqués par la Barra Brava de Chacarita contre Atlanta
constituent une part de nombreux autres antécédents de violences durant ces
dernières années…
Fondé
le 1er Mai 1906, le Club Atlético Chacarita Juniors se situe à Villa Maipú, San
Martin, dans la zone nord du "Gran Buenos-Aires" et si le
club est modeste, fréquentant souvent les divisions inférieures, il possède une
énorme renommée liée à sa "Barra Brava", une des plus fanatiques
et violentes d’Argentine. La Barra Brava de "Chaca",
la Banda de San Martin, regroupe à la base plusieurs groupes en
l’occurrence, elle est composée de la Banda de Villa Maipu, de Los
Pibes del Bar et d’El Conventillo qui forme ainsi une des Barras les
plus redoutables d’Argentine…
Les
incidents et les affrontements liés à la Banda de San Martin sont (très)
nombreux. Impossible de tous les citer, une liste non exhaustive pourrait faire
état des incidents : Face à River Plate au Monumental en Tournoi de
Clôture 2000, où après être tout d’abord tombés dans une embuscade organisée
par "Los Borrachos del Tablón" avant le match, ceux de Chaca n’ont
eu de cesse durant la rencontre d’agresser des supporters Riverplatense avant
d’être dispersé par les canons à eau des pompiers à la demande de la Police.
Avec les hinchas de Newell’s Old Boys lors du Tournoi de Clôture 2003. Toujours
en 2003 la Banda San Martin se fait remarquer lors d’un déplacement à la
Bombonera, face à Boca Juniors et la 12 de Rafa Di Zeo, une barra détestée et
plus que ça (Rafael Di Zeo été condamné en 2007 à 4 ans et 3 mois de prison
pour avoir été l’instigateur de violents affrontements avec la Barra de Chaca
en…1999) lorsque avant d'entrer dans le stade, les bravas de Chaca ont détruit
des portes d'accès et plusieurs buvettes. Arrivés dans le secteur réservé aux
visiteurs, ils ont jeté les morceaux de fers et de planches récupérés vers les
supporters de Boca situés en contrebas. En seconde mi-temps, ils réussiront à
casser une grille pour aller affronter ceux de la 12 qui étaient venus à leur
rencontre suite aux incidents. Il a eu plus de 60 blessés mais aucune
arrestation. Contre la Barra de San Lorenzo en 2004, quand une cinquantaine de
hinchas de Chacarita ont pris d’assaut à son arrivée dans la Gare de San Martin
le train qui amenait 300 hinchas depuis Boedo …Avec les forces de Police à San
Martin, en mai 2005, en marge d’un match face au CAI lorsque des hinchas de
Chaca ont forcé les grilles qui séparent les virages des tribunes pour aller "s’en prendre" aux dirigeants du club, forçant la police à les
repousser avec des gaz lacrymogènes et des tirs de flashball, un policier a été
blessé et 2 hinchas arrêtés… Toujours avec la Police, à Victoria, en avril 2005
quand en première mi-temps des supporters de Chacarita ont menacé de lancer des
planches en bois sur le terrain, interrompant la rencontre durant quelques
minutes. Finalement c’est en fin de match qu’ils ont tenté de détruire une
grille de sécurité avec les planches récupérés dans la tribune, forçant les
policiers à intervenir et l’arbitre à arrêter la rencontre… À nouveau avec la
Police à Saavedra, en septembre 2006 quand les bravas de Chacarita se sont
durement affrontés avec les forces de Police bonaerense avant le début du match
lorsque celles-ci leur a interdit l’entrée d’une partie de leur
« matos » dans le stade, ce qui a provoqué le début des incidents,
qui se sont amplifiés jusqu’à ce que les hinchas de Chaca atteignent malgré l’intervention
musclée de la police les guichets de la billetterie qui seront détruits. Avec
Tigre et la Police en 2007 lorsqu’un groupe de hinchas de Chacarita
(n’appartenant pas à la Banda de San Martin) a commencé à se battre avec des
supporters de Tigre. À la fin du match, la Police parque ces supporters des
Funebreros sur le terrain pendant 30 minutes jusqu’à ce qu’un policier face un
geste menaçant qui les fera réagir de manière virulente. Pour essayer de sortir
du stade, ils s’affrontent durement, pratiquement à corps à corps avec les
policiers qui utilisent des gaz lacrymogènes et leur tirent dessus aux
flashballs. En voyant cela, la Barra de Chacarita escalade les grilles des
tribunes pour leur prêter main-forte et forcent les portes du stade permettant
à tout le monde de sortir à l’extérieur du stade où les affrontements se sont
longuement poursuivis. En 2009 avec le retour en Primera de Chacarita, la Barra
des Funebreros n’a pas manqué de se "faire remarquer" bien évidemment.
Ainsi dès la première journée de championnat, des affrontements ont eu lieu à
proximité du Stade José Amalfatini de Liniers (le stade de Velez où se jouait
le match) avec des hinchas de Tigre, faisant quelques blessés sans gravité
toutefois. Pour cette rencontre, un dispositif opérationnel de 840 policiers
avait été mis en place. Et bis repetita la journée suivante avec un déplacement
au Monumental de Núñez face à River Plate, où les hinchas de Chacarita ont
agressé des passants qui circulaient dans leur zone de transfert vers le stade,
dérobant téléphones portables, bijoux, vêtements, malgré la présence de 750
policiers auxquels ils se sont ensuite opposés tout comme aux supporters de
River Plate avec lesquels ils ont échangé des jets de projectiles. Les
incidents ont duré plus d’une demi-heure et 76 barras de Chacarita ont été
interpellés…
Toujours
lors de leur passage furtif en Primera, en Mars 2010, une faille de sécurité
dans les contrôles d’accès au stade Tomás Adolfo Ducó, le stade de Huracán dans
lequel avait été déplacé la rencontre toujours très sensible du côté hinchada
entre Chacarita et Boca Juniors avait permis aux barrabravas des
"Funebreros" d’entrer une banderole aux couleurs xeneizes sur
laquelle apparaissait un message sarcastique et provocateur à l’encontre de la
"12", la barra boquense et en particulier contre son chef
actuel Mauro Martín.
"Mauro
Martín, jefe de la PFA", (Mauro Martin, chef de la PFA - Policía
Federal Argentina) indiquait ainsi la banderole aux couleurs "azul y
amarilla", insulte suprême entre barrabravas qui s’accusent
mutuellement de bénéficier de protections de la part de la Police Fédérale. Il
faut savoir qu’il est fait interdiction aux barrabravas d'un club de faire
pénétrer dans un stade des banderoles ou drapeaux (volés ou confectionnés
spécialement) aux couleurs de l’adversaire…
La
liste des faits et méfaits de la barra des Funebreros reste
à poursuivre donc avec ces récentes violences lors du Clásico de Villa
Crespo après que Chacarita ait été tenu en échec à San
Martin par le Club Atlético Atlanta
Une
rivalité avec le "bohemio" qui prend ses origines dans la
proximité initiale des deux clubs qui de 1922 jusqu’à 1930 se trouvaient
environ à 100 mètres l’un de l’autre. Bien que Chacarita ait ensuite déménagé
de Villa Crespo jusqu’à San Martín en 1945, la rivalité avec Atlanta a perduré
dans le temps…