jeudi 15 mars 2012

Chacarita Juniors : La "Famosa Banda de San Martin", une histoire faite de violences…


Les nouveaux incidents provoqués par la Barra Brava de Chacarita contre Atlanta constituent une part de nombreux autres antécédents de violences durant ces dernières années…


Fondé le 1er Mai 1906, le Club Atlético Chacarita Juniors se situe à Villa Maipú, San Martin, dans la zone nord du "Gran Buenos-Aires" et si le club est modeste, fréquentant souvent les divisions inférieures, il possède une énorme renommée liée à sa "Barra Brava", une des plus fanatiques et violentes d’Argentine. La Barra Brava de "Chaca", la Banda de San Martin, regroupe à la base plusieurs groupes en l’occurrence, elle est composée de la Banda de Villa Maipu, de Los Pibes del Bar et d’El Conventillo qui forme ainsi une des Barras les plus redoutables d’Argentine…

Les incidents et les affrontements liés à la Banda de San Martin sont (très) nombreux. Impossible de tous les citer, une liste non exhaustive pourrait faire état des incidents : Face à River Plate au Monumental en Tournoi de Clôture 2000, où après être tout d’abord tombés dans une embuscade organisée par "Los Borrachos del Tablón" avant le match, ceux de Chaca n’ont eu de cesse durant la rencontre d’agresser des supporters Riverplatense avant d’être dispersé par les canons à eau des pompiers à la demande de la Police. Avec les hinchas de Newell’s Old Boys lors du Tournoi de Clôture 2003. Toujours en 2003 la Banda San Martin se fait remarquer lors d’un déplacement à la Bombonera, face à Boca Juniors et la 12 de Rafa Di Zeo, une barra détestée et plus que ça (Rafael Di Zeo été condamné en 2007 à 4 ans et 3 mois de prison pour avoir été l’instigateur de violents affrontements avec la Barra de Chaca en…1999) lorsque avant d'entrer dans le stade, les bravas de Chaca ont détruit des portes d'accès et plusieurs buvettes. Arrivés dans le secteur réservé aux visiteurs, ils ont jeté les morceaux de fers et de planches récupérés vers les supporters de Boca situés en contrebas. En seconde mi-temps, ils réussiront à casser une grille pour aller affronter ceux de la 12 qui étaient venus à leur rencontre suite aux incidents. Il a eu plus de 60 blessés mais aucune arrestation. Contre la Barra de San Lorenzo en 2004, quand une cinquantaine de hinchas de Chacarita ont pris d’assaut à son arrivée dans la Gare de San Martin le train qui amenait 300 hinchas depuis Boedo …Avec les forces de Police à San Martin, en mai 2005, en marge d’un match face au CAI lorsque des hinchas de Chaca ont forcé les grilles qui séparent les virages des tribunes pour aller "s’en prendre" aux dirigeants du club, forçant la police à les repousser avec des gaz lacrymogènes et des tirs de flashball, un policier a été blessé et 2 hinchas arrêtés… Toujours avec la Police, à Victoria, en avril 2005 quand en première mi-temps des supporters de Chacarita ont menacé de lancer des planches en bois sur le terrain, interrompant la rencontre durant quelques minutes. Finalement c’est en fin de match qu’ils ont tenté de détruire une grille de sécurité avec les planches récupérés dans la tribune, forçant les policiers à intervenir et l’arbitre à arrêter la rencontre… À nouveau avec la Police à Saavedra, en septembre 2006 quand les bravas de Chacarita se sont durement affrontés avec les forces de Police bonaerense avant le début du match lorsque celles-ci leur a interdit l’entrée d’une partie de leur « matos » dans le stade, ce qui a provoqué le début des incidents, qui se sont amplifiés jusqu’à ce que les hinchas de Chaca atteignent malgré l’intervention musclée de la police les guichets de la billetterie qui seront détruits. Avec Tigre et la Police en 2007 lorsqu’un groupe de hinchas de Chacarita (n’appartenant pas à la Banda de San Martin) a commencé à se battre avec des supporters de Tigre. À la fin du match, la Police parque ces supporters des Funebreros sur le terrain pendant 30 minutes jusqu’à ce qu’un policier face un geste menaçant qui les fera réagir de manière virulente. Pour essayer de sortir du stade, ils s’affrontent durement, pratiquement à corps à corps avec les policiers qui utilisent des gaz lacrymogènes et leur tirent dessus aux flashballs. En voyant cela, la Barra de Chacarita escalade les grilles des tribunes pour leur prêter main-forte et forcent les portes du stade permettant à tout le monde de sortir à l’extérieur du stade où les affrontements se sont longuement poursuivis. En 2009 avec le retour en Primera de Chacarita, la Barra des Funebreros n’a pas manqué de se "faire remarquer" bien évidemment. Ainsi dès la première journée de championnat, des affrontements ont eu lieu à proximité du Stade José Amalfatini de Liniers (le stade de Velez où se jouait le match) avec des hinchas de Tigre, faisant quelques blessés sans gravité toutefois. Pour cette rencontre, un dispositif opérationnel de 840 policiers avait été mis en place. Et bis repetita la journée suivante avec un déplacement au Monumental de Núñez face à River Plate, où les hinchas de Chacarita ont agressé des passants qui circulaient dans leur zone de transfert vers le stade, dérobant téléphones portables, bijoux, vêtements, malgré la présence de 750 policiers auxquels ils se sont ensuite opposés tout comme aux supporters de River Plate avec lesquels ils ont échangé des jets de projectiles. Les incidents ont duré plus d’une demi-heure et 76 barras de Chacarita ont été interpellés…

Toujours lors de leur passage furtif en Primera, en Mars 2010, une faille de sécurité dans les contrôles d’accès au stade Tomás Adolfo Ducó, le stade de Huracán dans lequel avait été déplacé la rencontre toujours très sensible du côté hinchada entre Chacarita et Boca Juniors avait permis aux barrabravas des "Funebreros" d’entrer une banderole aux couleurs xeneizes sur laquelle apparaissait un message sarcastique et provocateur à l’encontre de la "12", la barra boquense et en particulier contre son chef actuel Mauro Martín.

"Mauro Martín, jefe de la PFA", (Mauro Martin, chef de la PFA - Policía Federal Argentina) indiquait ainsi la banderole aux couleurs "azul y amarilla", insulte suprême entre barrabravas qui s’accusent mutuellement de bénéficier de protections de la part de la Police Fédérale. Il faut savoir qu’il est fait interdiction aux barrabravas d'un club de faire pénétrer dans un stade des banderoles ou drapeaux (volés ou confectionnés spécialement) aux couleurs de l’adversaire…

La liste des faits et méfaits de la barra des Funebreros reste à poursuivre donc avec ces récentes violences lors du Clásico de Villa Crespo après que Chacarita ait été tenu en échec à San Martin par le Club Atlético Atlanta

Une rivalité avec le "bohemio" qui prend ses origines dans la proximité initiale des deux clubs qui de 1922 jusqu’à 1930 se trouvaient environ à 100 mètres l’un de l’autre. Bien que Chacarita ait ensuite déménagé de Villa Crespo jusqu’à San Martín en 1945, la rivalité avec Atlanta a perduré dans le temps…