Alors que la Barra Brava de Boca Juniors semble décapitée après l’incarcération de Mauro Martín et la "cavale" de Maximiliano Mazzaro, 300 barras de Rafael Di Zeo, l’ancien chef de La 12 ont réussi à obtenir des billets et entrer dans la Tribuna Sur du stade José María Minella de Mar del Plata lors du premier Superclásico de "verano" contre River Plate, tandis que la "barra oficial" a été, elle, contrainte de rentrer sur Buenos-Aires…
Depuis le Boca Juniors – San Lorenzo du 4 Mars 2007 à La Bombonera, une éternité, Rafael Di Zeo n’avait pas dirigé La Doce. Depuis que le chef des barras xeneizes avait été emprisonné pour avoir organisé une attaque contre les hinchas de Chacarita le 6 Mars 1999 il avait perdu le contrôle de la "popular" et après sa libération conditionnelle il n’avait pu faire son retour à La Bombonera que lors du Tournoi d’Ouverture 2011, contre l'Atletico Rafaela, le 31 Octobre 2011. Il avait dû alors se contenter de la tribune surplombant le "ruisseau", tandis que Mauro Martín continuait d’affirmer son autorité sur les paravalanchas.
Avec la mise en examen et l’incarcération de
Martín pour son implication dans la mort d’un voisin à son beau frère en 2011
et l’absence de Maximiliano Mazzaro, le second de La Doce, considéré comme "fugitif" par la Justice pour ne pas s’être soumis à un mandat
d’arrêt délivré dans le cadre de la même affaire, Di Zeo qui tentait depuis
plusieurs mois de reprendre les commandes de la barra xeneize dans une lutte
interne qui a fait de nombreux blessés lors d’affrontements violents entre les
deux barras rivales, a réussi à occuper l’espace laissé libre par la situation
judiciaire des deux chefs…
Ainsi pour éviter les contrôles renforcés
mis en place par la Police le jour du match, la barra de Di Zeo est partie le
vendredi soir de Buenos Aires dans une trentaine de voitures qui ont pris une
route secondaire pour aller vers Mar del Plata. Le jour du Superclásico
lorsqu’ils sont arrivés à proximité du stade Minella, l’Aprevide (Agenciade
Prevención de Violencia en el Deporte qui a remplacé depuis cet été le
Coprosede) a demandé à la Police de contrôler les barras qui ont montré leurs
billets.
Il a été alors décidé par le Gourvernement
local que la "facción oficial", qui arrivait dans cinq bus sous le
commandement de Carlitos de Virreyes, el Gordo Lulú, el Loco Luis, Hulk et Fido
Desbaux (successeurs désignés par Mauro Martín) ne serait pas autorisée à
entrer dans Mar del Plata pour éviter tout affrontement. C’est au barrage de
Police installé à Dolores (à plus de 200kms de Buenos-Aires) que le convoi a
été intercepté et renvoyé, malgré les menaces de représailles vers la Capitale
fédérale. Des armes et de la drogue ont aussi été trouvés dans les véhicules…
La précédente tentative de prendre le
contrôle de la Barra datait du 23 Août 2012, quand la "banda de Di Zeo" s’était
rendue à Santa Fe sans billet pour le match de Boca contre l'Union, mais s’était
faite refoulée par la Police. Un déplacement qui s’était terminé par une fusillade sur
l'autoroute de Rosario au cours de laquelle Mauro Martín avait d’ailleurs été
blessé…
Mais cette fois tout le monde avait son
billet et évidemment les rumeurs font état de complicités politiques qui
auraient permis à la "barra de Rafa" d’entrer dans le stade de Mar
del Plata. On sait aussi que le chef actuel de la Sécurité de Boca, Carlos
Stornelli, est un intime de Di Zeo mais Daniel Angelici, le Président boquense
a toujours privilégié la "barra de Mauro", refusant même
d’appliquer des interdictions de stades délivrées par le Gouvernement fédéral à
l’encontre d’une soixantaine de proches de Martín…
Boca Juniors joue de nouveau à Mar del Plata samedi
puis à Mendoza et Córdoba avant le début du Tournoi de Clotûre et autant dire
que la situation pourrait encore s'aggraver...