Cet après-midi de Février 2006, les barras de La 12 pensent au football et certainement pas à Marcelo Aravena, le chef de la faction de Lomas de Zamora, qui est sorti de prison après avoir été condamné à 12 ans d'incarcération pour l'assassinat de deux hinchas de River Plate en 1994. La place de Aravena est maintenant occupée. La partie est juste commencée depuis une demi-heure quand un pick-up occupé par six hommes armés s'arrête devant l'entrée de la Casa Amarilla, neutralise le gardien et se dirige vers le terrain où se trouvent la "première ligne" de La 12.
"El Gordo Ale", un des "lieutenants" de Rafael Di Zeo, qui ne joue pas et regarde le partie dans une tribune, aperçoit les assaillants et lance l'alerte. Des coups de feu sont tirés et c'est l'intervention armée de Richard William Laluz Fernández "el Uruguayo" et des ses barras (alors un proche du chef de La Doce) qui repousse les assaillants en protégeant Mauro Martín. Deux mois plus tard, Di Zeo et Martín sont côte à côte dans les paravalanchas de la Bombonera. L'histoire d'une (future) trahison est lancée...
Jusqu'au milieu des années 90 les "codes" ont toujours été respectés au sein de La Doce, mais la vision nostalgique est en contradiction avec la réalité. La barra de Boca a émergé au début des années 70, lorsque le Président Alberto Jacinto Armando met en place autour de lui un noyau solide, une sorte de garde prétorienne pour le protéger et "chasser" ses adversaires en offrant des billets gratuits, des maillots pour des lotos, des déplacements en Coupe Libertadores, avec l'aide de Enrique "el Carnicero" Ocampo, le premier chef de la barra xeneize.
Cette évolution est observée de l'extérieur par José Barritta "El Abuelo", qui fréquente la "segunda bandeja" (le second plateau) de la "popular" et essaie, sans succès, d'intégrer la "première ligne" et de partager les bénéfices. Une situation qui conduira à la première guerre interne qui permettra, en 1981, à "El Abuelo" de prendre le contrôle de la barra brava de Boca Juniors.
Quelques temps avant, en 1979, Rafael Di Zeo décide qu'il est temps d'abandonner la place en tribune qu’il partageait avec son père pour rejoindre "La Doce" dans "la populaire". Peu à peu, Rafa s’impose comme un des barras les plus influents et charismatiques et commence à armer son groupe grâce à des amis de la banlieue sud de Buenos-Aires. En 1987, son groupe était devenu le second en ordre d’importance au sein de "La 12 ". En 1989 Di Zeo et son groupe affrontent la "Guardia Imperial", la barra brava du Racing et gagne le respect de "El Abuelo" (le Grand-père) à tel point qu’il devient le trésorier de la barra brava xeneize...
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