Le dernier Juge en charge de l'enquête sur les conditions du décès de Francisco Javier Romero Taboada, alias "Jimmy", un ultra du Deportivo La Corogne, survenu lors de heurts entre membres des Riazor Blues et du Frente Atletico, à proximité du stade Vicente Calderón, a confirmé le classement du dossier, malgré les appels déposés par les parties civiles et le parquet.
De cette façon, il laisse la décision finale entre les mains de la Cour provinciale de Madrid, qui statuera dans les prochains mois, en clôturant sans doute le dossier.
Jimmy était un ultra du Depor qui a été tué lors d'affrontements entre ultras à proximité du stade Vicente Calderón quelques heures avant que le club de La Corogne ne dispute un match de Liga contre l'Atlético de Madrid.
Son corps avait été jeté dans la rivière Manzanares, après avoir été passé à tabac. C'était en novembre 2014. Quatre personnes ont passé six mois en détention préventive après avoir été identifiées, par erreur, comme ceux qui l'avaient jeté dans la rivière.
Sur les images vidéos que la Police avait prises comme référence, c'était en fait un autre ultra qui était tombé à l'eau et en était ressorti de lui-même quelques minutes plus tard. Après plus de sept ans d'enquête, le juge a de nouveau classé l'affaire.
L'enquête avait démontré que Jimmy n'était pas mort d'avoir été jeté dans la rivière, mais des coups reçus précédemment qui avaient provoqué une grave hémorragie abdominale. Il est décédé après avoir été hospitalisé.
Après sept ans d'enquête, la Ligue a présenté un rapport d'expertise dans lequel les images captées par les téléphones portables et les caméras de vidéosurveillance ont été réanalysées, en soutenant qu'un des responsables de la mort de Jimmy pouvait être identifié. Malgré ces éléments la Justice a décidé de clore le dossier.
Le Tribunal provincial avait ordonné la réouverture du dossier en avril 2020 afin de recueillir une déposition de l'ancien ultra de l'Atlético de Madrid qui se serait vanté d'avoir jeté "Jimmy" dans la rivière.
Le 30 novembre 2014 de violents affrontements, impliquant 200 personnes avaient eu lieu à Madrid avant le match entre l'Atlético et le Depor, entre membres du "Frente Atletico" accompagnés des "Ultra Boys" du Sporting de Gijón et les "Riazor Blues", auxquels s'étaient joints des "Bukaneros" du Rayo Vallecano, et des "Alkor Hooligans" venus d'Alarcón.
Les affrontements, avaient débuté en début de matinée, faisant plus d'une dizaine de blessés dont certains à l'arme blanche. Un ultra du Depor avait été repêché dans le Manzanares, un fleuve proche du stade Calderon, en état d'hypothermie et victime d'un traumatisme crânien. Francisco José Romero Taboada "Jimmy", membre des Los Suaves, était décédé après avoir été hospitalisé. La Police avait interpellé 24 personnes.
Le 4 décembre 2014, 300 personnes étaient présentes à La Corogne, dont de nombreuses représentant d'autres groupes ultras, pour les obsèques de Francisco Javier Romero Taboada "Jimmy", dont Augusto César Lendoiro, qui fût Président de Depor de juin 1988 à janvier 2014.
Durant la cérémonie, les Riazor Blues se tenaient près de la morgue avec une banderole et un message écrit en galicien, "Os teus non te esquecen" (Nous ne t'oublierons pas) et le dernier adieu a été donné au cimetière par une ovation et des chants et une autre banderole "Jimmy vive".
Une minute de silence avait été respectée par les joueurs lors du premier match du Deportivo joué dans le Razior après la mort de "Jimmy", en Coupe face à Málaga. Le secteur des Riazor Blues était complètement vide. Après cet hommage, la Commission anti-violence avait décidé d'ouvrir une enquête sur cette minute de silence qui n'aurait pas été autorisée selon elle par la Fédération, en charge de l'organisation de la Copa del Rey.
Toujours en décembre 2014, la Police espagnole avait interpelé 32 membres du Frente Atlético impliqués dans ces heurts, dont les auteurs présumés de l'homicide ayant conduit à la mort de "Jimmy".
En février 2015, 56 autres personnes identifiées par la Police pour leurs participations aux affrontements avaient été condamnées par la Commission contre la violence dans le sport (Comisión Permanente de la Comisión contra la Violencia, el Racismo, la Xenofobia y la Intolerancia en el Deporte) à des amendes et à une interdiction de stade de cinq ans.
En mai 2015, le Juge en charge de l'affaire décide de remettre en liberté les quatre membres du Frente Atlético accusés de la mort, lors de ces affrontements, de "Jimmy", du fait de la mauvaise qualité des vidéos à charge qui ne permettent pas de les identifier formellement.
La Police avait arrêté les quatre ultras du Frente Atlético, Ismael López Pérez, Sergio Santiago Martínez, Francisco Javier Jiménez Linares et José Luis Zarzoso, mis en examen et incarcérés depuis le 18 janvier 2015, pour la mort de Francisco Javier Romero Taboada, en utilisant comme preuves plusieurs vidéos réalisées par des témoins avec des smartphones durant les affrontements ainsi que des enregistrements de caméras de sécurité.
En juin 2018, après trois ans et demi d’enquête, le juge d’instruction avait conclu que, faute de preuves, et d'accusés, il n'y aurait pas de procès.