Des drapeaux pro-Poutine en référence à la "Nouvelle Russie" ont été brandis en Liga par les ultras de Bilbao et ceux de l'Osasuna Pampelune. Des gestes ostensibles, assumés par les groupes ultras de Herri Norte et de l'Indar Gorri, allant à l’encontre du mouvement de soutien à l’Ukraine.
La Nouvelle-Russie (Novorossiya), est un projet de république confédérale unifiant les deux états sécessionnistes du territoire du Donbass (Ukraine).
Lors de la dernière journée de Liga, des actions clairement en faveur de la scission et de l'entrée des forces armées russes sur les territoires ukrainiens ont été vues à El Sadar lors de Osasuna Pampelune – Villarreal et à San Mamés lors de Bilbao – Levante, avec des drapeaux indépendantistes des républiques de Donetsk et Lougansk brandis dans les tribunes.
Bien que les auteurs de ces gestes n'aient pas été identifiés (la police a ouvert une enquête), tous les signes pointent vers les groupes radicaux des deux clubs. Herri Norte et Indar Gorri, portés par leur idéologie antifasciste, qui correspond au dogme que Vladimir Poutine a répété pour justifier l'invasion, à savoir "dénazifier" le territoire ukrainien.
Une position que les ultras de l’Indar Gorri ont maintenue depuis que le conflit a éclaté en 2014. Certains membres s’étant même rendus, selon les autorités, dans la région de Donetsk pour soutenir les séparatistes pro-russes opposés au gouvernement de Kiev.
Dans le cas des ultras de Bilbao, il faut noter qu'ils ont toujours collaboré aux initiatives de "Euskal Herria Donbass", un comité de solidarité fondé au printemps 2014, qui dit ouvertement travailler "sans relâche pour Novorossiya (Nouvelle Russie)".
La relation du groupe avec ces mouvements armés autonomistes pro russes a été vérifiée dès 2014, avec des banderoles affichées par Herri Norte lors du match de Ligue des champions à San Mamés, entre l'Athletic et le Shakhtar Donetsk. "Lève-toi Donbas !", lisait-on entre un symbole nazi barré d'un signe et l’emblème du groupe ultra basque, clairement engagé auprès des indépendantistes et historiquement de l’ETA.
Des groupes armés pro russes du Donbass dans lesquels ont combattu des membres de groupes ultras russes, comme ceux du Spartak, du CSKA Moscou ou du Zenit, pourtant ouvertement d’extrême droite et néonazis.
En 2018, de violents affrontements avaient ainsi eu lieu à Bilbao en marge du match contre le Spartak Moscou, après un appel des ultras de Herri Norte exhortant à chasser les "fascistes" de la Bilbao. Un ultra basque était décédé d’un arrêt cardiaque durant les heurts.